CITE DU VATICAN, 11 AVR 2009 (VIS). A 21 h le Pape a présidé la veillée pascale en la Basilique vaticane, au cours de laquelle il a administré les sacrements du baptême et de confirmation à quelques catéchumènes originaires de divers pays. La veillée a débuté dans l'atrium de la basilique par la bénédiction du feu puis le cierge pascal fut allumé. Après une procession jusqu'à l'autel et le chant de l'Exultet, la liturgie de la Parole fut suivie de la liturgie du baptême et de la liturgie eucharistique concélébrée par les cardinaux.
Dans son homélie, le Saint-Père a expliqué que la veillée pascale donnait le sens de la résurrection par ses trois symboles: la lumière, l'eau et le chant de l'Alleluia. "Le récit de la Création...commence par ces paroles: Que la lumière soit ! Là où il y a la lumière, la vie apparaît, le chaos peut se transformer en cosmos.... La résurrection de Jésus est une irruption de lumière. La mort a été vaincue, le sépulcre est grand ouvert. Le Ressuscité est lui-même la Lumière, la Lumière du monde... A partir de la résurrection, la lumière de Dieu se répand dans le monde et dans l'histoire. Dans la Veillée pascale, l'Eglise représente le mystère de lumière du Christ par le signe du cierge pascal, dont la flamme est à la fois lumière et chaleur... Le cierge pascal brûle et ainsi il se consume. La croix et la résurrection sont inséparables. De la croix, de l'auto-donation du Fils, naît la lumière, advient la vraie luminosité du monde… En lui nous pouvons reconnaître ce qui est vrai et ce qui est faux, ce qui est luminosité et ce qui est obscurité. Avec lui, jaillit en nous la lumière de la vérité et nous commençons à comprendre".
"Lorsqu'un jour Jésus vit venir à lui les foules qui se rassemblaient pour l'écouter et qui attendaient de lui une orientation, il en eut pitié, car ils étaient comme des brebis sans berger. Au milieu des courants contraires de l'époque, ils ne savaient pas vers qui aller. Combien sa compassion doit être grande aussi pour notre temps devant tous les grands discours derrière lesquels se cache en réalité un profond désarrois! Où devons-nous aller? Quelles sont les valeurs sur lesquelles nous pouvons nous régler? Les valeurs selon lesquelles nous pouvons éduquer les jeunes, sans leur donner des règles qui peut-être ne résisteront pas, ni exiger d'eux des choses qui peut-être ne doivent pas leur être imposées? Il est la lumière. Le cierge du baptême est le symbole de l'illumination qui nous est communiquée par le sacrement… Prions le Seigneur pour qu'au milieu de la confusion de ce temps, la petite flamme du cierge qu'Il a allumée en nous, la lumière délicate de sa parole et de son amour, ne s'éteigne pas en nous, mais qu'elle grandisse et devienne toujours plus lumineuse. Afin que nous soyons, avec lui, des fils du jour, des foyers de lumière pour notre temps".
"Le deuxième symbole de la veillée pascale, de la nuit du baptême, est l'eau" qui apparaît sous deux formes, a poursuivi le Pape. L'une est la mer, "C'est l'élément de la mort"… Le Christ est descendu dans la mer, dans les eaux de la mort comme Israël dans la Mer Rouge...avec le Christ nous descendons quasiment dans l'océan de la mort, pour remonter comme des créatures nouvelles... L'eau nous est présentée aussi d'une autre manière : comme la source fraîche qui donne la vie, ou aussi comme le grand fleuve d'où provient la vie... Saint Jean raconte qu'un soldat avec une lance perça le côté de Jésus et que, de son côté ouvert, de son cœur transpercé, sortit du sang et de l'eau. L'Eglise primitive y a vu un symbole du Baptême et de l'Eucharistie qui dérivent du cœur transpercé de Jésus. Dans la mort, Jésus est devenu lui-même la source... De lui jaillit le grand fleuve qui, dans le baptême, fait fructifier le monde et le renouvelle, le grand fleuve d'eau vive, son évangile qui rend la terre féconde... Dans le baptême, le Seigneur fait de nous non seulement des personnes de lumière, mais aussi des sources d'où jaillit l'eau vive... Demandons au Seigneur, qui nous a donné la grâce du Baptême, de pouvoir être toujours des sources d'eau pure, fraîche, jaillissant de la source de sa vérité et de son amour!".
"Le troisième grand symbole de la veillée pascale est...le chant nouveau, l'alléluia... Mais qu'arrive-t-il lorsqu'une personne est touchée par la lumière de la Résurrection et entre ainsi en contact avec la Vie même, avec la Vérité et avec l'Amour ? Elle ne peut pas se contenter simplement d'en parler. Parler ne suffit plus. Elle doit chanter. L'acte de chanter est mentionné pour la première fois dans la Bible après le passage de la Mer Rouge. Israël s'est libéré de l'esclavage… Il est comme né de nouveau. Il vit et il est libre… Durant la veillée pascale, chaque année, nous qui sommes chrétiens, nous entonnons après la troisième lecture ce chant, nous le chantons comme notre chant, parce que nous aussi, à travers la puissance de Dieu, nous avons été tirés hors de l'eau, libérés et rendus à la vraie vie". L'image du passage de la Mer Rouge, a conclu Benoît XVI, pourrait être comparée avec "la situation des disciples de Jésus Christ à toutes les époques, la situation de l'Eglise dans l'histoire de ce monde... Et l'Eglise ne doit-elle pas toujours marcher, pour ainsi dire, sur la mer, à travers le froid et le feu ? Humainement parlant, elle devrait sombrer. Mais tandis qu'elle marche encore au milieu de la Mer Rouge, elle chante, elle entonne le chant de louange des justes... dans lequel s'accordent l'Ancienne et la Nouvelle Alliance... Elle marche sur les eaux de mort de l'histoire et toutefois elle est déjà ressuscitée. En chantant, elle s'agrippe à la main du Seigneur, qui la tient au-dessus des eaux. Et elle sait qu'ainsi elle est hissée hors de la force de gravité de la mort et du mal -force à de laquelle il serait impossible autrement d'échapper- qu'elle est élevée et attirée au sein de la force de gravité de Dieu, de la vérité et de l'amour. Pour l'instant, elle se trouve encore entre les deux champs de gravité. Mais depuis que le Christ est ressuscité, la gravitation de l'amour est plus forte que celle de la haine; la force de gravité de la vie est plus forte que celle de la mort. N'est-ce pas là réellement la situation de l'Eglise de tout temps? On a toujours l'impression qu'elle doit sombrer et, toujours, elle est déjà sauvée... La main salvatrice du Seigneur nous soutient".
BXVI-SEMAINE SAINTE/SAMEDI SAINT/... VIS 20090415 (1130)
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