Cité
du Vatican, (VIS). Ce matin près la Salle-de-Presse du Saint-Siège le
Cardinal Robert Sarah, Président du Conseil Cor Unum, a présenté le
message papal pour le carême, accompagné de Mgr.Giampietro Dal Toso,
Secrétaire, et de Mgr.Segundo Tejeda Muñoz, Sous Secrétaire. Ce
document, a dit le Cardinal, est destiné à attirer l'attention des
fidèles sur le bien du prochain, sur la communion, l'attention, la
compassion et le partage avec nos frères qui souffrent ou sont dans
l'indigence. Puis il a souligné un aspect de la vie chrétienne mis en
évidence dans le message: la correction fraternelle. « La charité nous
enseigne que nous n'avons pas qu'une responsabilité matérielle envers
l'autre, mais aussi morale et spirituelle... Il est évident qu'une
certaine idéologie, en exaltant les droits individuels, risque de
provoquer un isolement de la personne, voire sa solitude... quand
l'appel à la communion est niée au nom de l'individualisme, c'est notre
humanité qui en pâtit, trompée par le mirage d'un impossible bonheur
autonome. Nous devons nous aider les uns les autres en sachant que nous
sommes responsables les uns les autres... L'action de l'Eglise dans le
monde doit également être conduite à la lumière de la correction sous le
signe de la vérité et de la charité... On pense parfois que c'est
l'appétit de pouvoir ou la nostalgie qui justifieraient les
préoccupations de l'Eglise, et son opposition franche à certaines
manifestations de la culture ambiante, alors qu'elle ne veut que le bien
de l'homme et du monde. Son action ne s'inspire ni de la condamnation
ni de la récrimination, mais de la justice et de la miséricorde qui
implique d'appeler les choses par leur nom. C'est pourtant ainsi qu'on
découvre les racines du mal, qui attirent souvent l'homme contemporain.
Il s'agit de la mission prophétique de l'Eglise ».
« Dans
l'Ancien Testament, le prophète est l'homme appelé par Dieu à annoncer
au peuple la volonté divine... Il est clair que la revendication d'une
plus grande justice sociale fait partie de la mission de l'Eglise...qui
ne peut se taire face à tant de personnes mourant du manque de
l'indispensable alors que d'autres s'enrichissent de l'exploitation
d'autrui... L'avidité est à la base de la crise, avec la recherche
effrénée de l'argent hors de tout scrupule et d'attention à qui n'a
rien... C'est pécher, et l'Eglise est prophétique lorsqu'elle dénonce un
péché qui blesse l'individu comme la société ». Le Pape, a ensuite dit
le Cardinal Sarah, va encore plus loin en affirmant que « l'Eglise est
prophète en ce monde pour dénoncer aussi l'absence de Dieu... Notre
société sécularisée vit et s'organise sans tenir compte de Dieu, se
plongeant dans une pauvreté plus tragique que la pauvreté matérielle,
une pauvreté qui implique le rejet de Dieu de la vie socio-économique,
la révolte contre les lois divines et naturelles... La première
responsabilité de l'Eglise est de rappeler à chaque génération le
caractère fondamental de la dimension spirituelle. Le prophète
d'aujourd'hui doit dire au monde que Dieu est présent, et que sans son
encouragement à la solidarité et au partage, la vie s'éteint et la
fraternité se dissout dans le vide de l'utopie. L'homme a une vocation
surnaturelle et une conscience dans laquelle Dieu parle et avec laquelle
il doit lui répondre... Le message de carême entend secouer les
consciences face aux droits et devoirs de nos frères, face aussi à notre
devoir envers les droits de Dieu. Ceci ne peut se faire que dans la
communion chrétienne, où règne le principe de réciprocité et de
correction fraternelle, en vue du salut eschatologique de l'homme
au-delà de son bien matériel ».
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