Cité
du Vatican, 12 juillet 2013 (VIS). Voici le message que le Conseil
pontifical pour la pastorale des migrations diffuse à l’occasion
du Dimanche de la mer 2013 (14 juillet 2013):
"Le
monde de la mer, avec la pérégrination continuelle des personnes,
doit aujourd’hui tenir compte des effets complexes de la
mondialisation et, malheureusement, doit affronter aussi des
situations d’injustice, en particulier lorsque les équipages sont
sujets à des restrictions pour descendre à terre, lorsqu’ils sont
abandonnés avec les embarcations sur lesquelles ils travaillent,
lorsqu’ils tombent sous la menace de la piraterie maritime ou
subissent les préjudices de la pêche illégale. La vulnérabilité
des marins, pêcheurs et navigateurs, doit rendre plus attentive
encore la sollicitude de l’Eglise et stimuler le soin maternel qu’à
travers vous, elle manifeste à tous ceux que vous rencontrez dans
les ports ou sur les navires, ou que vous assistez à bord au cours
de long mois de navigation. Ces paroles ont été adressées par
Benoît XVI au XXIII Congrès mondial de l’apostolat de la mer
(Vatican novembre 2012). En effet, depuis plus de 90 ans, l’Eglise
catholique, à travers l’Œuvre de l’Apostolat de la Mer et son
réseau d’aumôniers et de volontaires dans plus de 260 ports du
monde, a manifesté son soin maternel en apportant un bien-être
spirituel et matériel aux marins, aux pêcheurs et à leurs
familles.
Ce
Dimanche de la mer entend inviter chaque membre des communautés
chrétiennes à prendre conscience et à reconnaître le travail des
1,2 à 1,5 millions de marins environ qui naviguent dans le cadre
d’une flotte internationale mondialisée, composée de 100.000
navires transportant 90% des biens manufacturés. Très souvent, nous
ne réalisons pas que la majorité des objets que nous utilisons dans
notre vie quotidienne sont transportés par des navires sillonnant
les océans. Les équipages multinationaux sont soumis à des
conditions de vie et de travail difficiles à bord, passent des mois
entiers loin de leurs proches, font l’expérience de l’abandon
dans des ports étrangers sans salaires, de la criminalisation et des
catastrophes naturelles (tempêtes, typhons, etc) et humaines
(piraterie, naufrages, etc).
Il
y a maintenant une lueur d’espoir face à ces problèmes et
difficultés auxquelles sont confrontés les marins. La Convention
sur le travail maritime de l’Organisation internationale du travail
2006, après avoir été ratifiée par 30 pays membres de l’OIT,
représentant près de 60% du tonnage brut mondial, doit entrer en
vigueur en août 2013. Cette convention est le résultat de plusieurs
années de débats tripartites sans relâche (entre gouvernements,
employeurs et travailleurs) en vue de consolider et d’actualiser un
grand nombre de conventions relatives au travail maritime et de
recommandations adoptées depuis 1920. La Convention 2006 établit
les conditions internationales minimales pour presque chaque aspect
des conditions de travail et de vie des marins, y compris les
conditions équitables d’emploi, les soins médicaux, la protection
et la sécurité sociales, et l’accès aux installations de
bien-être à terre. Tandis que nous saluons l’entrée en vigueur
de cette convention et formons le vœu confiant de voir des
améliorations dans la vie des marins, nous demeurons vigilants et
exprimons notre sollicitude attentive en concentrant notre attention
sur la Règle 4.4 de la Convention, dont l’objet est d'assurer aux
gens de mer qui travaillent à bord d’un navire l’accès à des
installations et services à terre afin d’assurer leur santé et
leur bien-être.
Nous
devons coopérer avec les autorités appropriées dans nos ports
respectifs afin de permettre à tous les gens de mer d’aller à
terre au plus tôt après l’arrivée du navire au port, au bénéfice
de leur santé et bien-être. Nous devons également rappeler aux
états dont dépendent les ports qu’ils doivent promouvoir le
développement d’installations de bien-être à terre facilement
accessibles aux gens de mer, quels que soient leur nationalité,
race, couleur, sexe, religion, opinion politique ou origine sociale
et l’état du pavillon sous lequel ils sont employés. Nous devons
aider les autorités appropriées à établir des conseils de
bien-être au niveau national et local qui servent d’intermédiaires
pour améliorer le bien-être des marins dans les ports, en
rassemblant des personnes de divers types d’organisation sous une
même identité. Nous devons aussi encourager les autorités
portuaires à mettre en place, à côté d’autres formes de
financement, un système de taxe portuaire afin d’assurer un
mécanisme fiable en vue de soutenir des services de bien-être
durables dans le port.
Notre
responsabilité finale s’adresse aux marins. Nous devrions les
informer et les éduquer sur leurs droits et sur la protection
offerte par cette Convention, qui est également considérée comme
le quatrième et dernier pilier de la législation maritime
internationale, les trois autres étant la Convention internationale
pour la prévention de la pollution par les navires 1973, la
Convention internationale sur la sécurité en mer 1974, la
Convention internationale sur les normes de formation des gens de
mer, de délivrance des brevets et de veille 1978. Une mise en place
efficace sera possible et de réels changements auront lieu
uniquement si les gens de mer connaissent les contenus de la
Convention 2006. Prions Marie, étoile de la mer, d’éclairer et
d’accompagner notre mission en vue de soutenir le travail des
fidèles qui sont appelés à témoigner de leur vie chrétienne dans
le monde maritime".
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