Cité
du Vatican, 6 janvier 2015 (VIS). Le Pape a célébré ce matin en la
Basilique vaticane la traditionnelle messe de l’Epiphanie,
rappelant à l'homélie que le Christ, né de la Vierge Marie, "est
venu non seulement pour le peuple d’Israël, représenté par les
bergers de Bethléem, mais aussi pour l’humanité entière,
représentée aujourd’hui par les Mages, venus d’Orient...à la
recherche du Messie". Ils furent "les
premiers de cette grande procession dont a parlé le prophète
Isaïe... C'est une procession qui ne s’interrompt plus, et qui, à
chaque époque, reconnaît le message de l’étoile et trouve
l’Enfant qui nous indique la tendresse de Dieu. Il y a toujours de
nouvelles personnes qui sont éclairées par la lumière de l’étoile,
qui trouvent le chemin et arrivent jusqu’à lui. Les
Mages...représentent les hommes et les femmes à la recherche de
Dieu dans les religions et dans les philosophies du monde entier. une
recherche qui n’a jamais de fin. Des hommes et des femmes sont dans
une recherche qui n’aura jamais de fin. En cherchant la vérité
véritable, ils nous indiquent la route sur laquelle marcher dans
notre vie... En suivant une lumière ils cherchaient la Lumière. Ils
allaient à la recherche de Dieu. Après avoir vu l’étoile, ils
l’ont interprété ce signe et se sont mis en chemin pour un long
voyage. C’est l’Esprit Saint qui les a
appelés et qui les a poussés à partir...la rencontre personnelle
avec le vrai Dieu.
En
chemin, les Mages ont rencontré beaucoup de difficultés: Quand ils
arrivent à Jérusalem, ils vont au palais du roi..., perdant de vue
l’étoile. Que de fois l’étoile se perd de vue! Et ils
rencontrent une tentation diabolique, la tromperie d’Hérode.
Intéressé par l’enfant, le roi n'entend pas l’adorer mais
l’éliminer. Hérode est l’homme de pouvoir, qui ne réussit à
voir dans l’autre que le rival. Et au fond, il considère aussi
Dieu comme un rival, même comme le rival le plus dangereux. Dans le
palais, les Mages traversent un moment d’obscurité, de désolation,
qu’ils réussissent à surmonter grâce à l’Esprit, qui parle
par les prophéties annonçant que le Messie naîtrait à Bethléem,
la cité de David. Reprenant leur route, ils voient à nouveau
l’étoile et en éprouvent une très grande joie et une véritable
consolation. Arrivés à Bethléem, ils trouvèrent l’enfant avec
Marie, sa mère. Après celle de Jérusalem, ils eurent la grande
tentation de refuser cette petitesse. Et au contraire, tombant à ses
pieds, ils se prosternèrent devant lui, lui offrant leurs dons
précieux et symboliques. C’est toujours la grâce de l’Esprit
qui les aide...et les fait entrer dans le mystère... Ils arrivent à
reconnaître que les critères de Dieu sont très différents de ceux
des hommes, que Dieu ne se manifeste pas dans la puissance de ce
monde, mais s’adresse à nous dans l’humilité de son amour.
L’amour de Dieu est grand, il est puissant, tellement humble! Les
Mages sont ainsi des modèles de conversion à la vraie foi parce
qu’ils ont cru davantage dans la bonté de Dieu que dans
l’apparente splendeur du pouvoir.
Alors
nous, que pouvons-nous demander? Quel est ce mystère dans lequel
Dieu se cache? Où puis-je le rencontrer? Nous voyons autour de nous
des guerres, l’exploitation des enfants, des tortures, des trafics
d’armes, la traite des personnes…. Dans toutes ces réalités,
dans tous ces frères et sœurs les plus petits qui souffrent à
cause de ces situations, il y a Jésus. La crèche nous présente un
chemin différent de celui rêvé par la mentalité mondaine, le
chemin de l’abaissement de Dieu. C'est l'humilité de l’amour de
Dieu qui s’abaisse, s’anéantit, sa gloire étant cachée dans la
mangeoire de Bethléem, dans la croix sur le calvaire, dans le frère
et dans la sœur qui souffrent. Les mages sont entrés dans le
mystère, passant des calculs humains au mystère. Telle a été leur
conversion. Et la nôtre? Demandons au Seigneur qu’il nous accorde
de vivre le même chemin de conversion des Mages. Qu’il nous
défende et nous libère des tentations qui nous cachent l’étoile...
Demandons-nous sans cesse où est l’étoile?... Au milieu des
tromperies mondaines, nous l’avons perdue de vue. Que nous
apprenions à toujours mieux connaître le mystère de Dieu. Que
nous ne nous scandalisions pas du signe donné par les anges: Un
nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire. Ayons aussi
l’humilité de demander à notre Mère de nous le montrer. Que nous
trouvions le courage de nous libérer de nos illusions, de nos
présomptions, de nos lumières, et que nous cherchions ce courage
dans l’humilité de la foi et que nous puissions rencontrer la
Lumière... Comme les Mages, puissions-nous entrer dans le mystère".
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