Cité
du Vatican, 19 juin (VIS). "Chrétiens et musulmans ensemble
pour s’opposer à la violence perpétrée au nom de la religion",
tel est le titre du message adressé le 12 juin aux musulmans qui
sont entrés hier en Ramadan par le Conseil pontifical pour le
dialogue inter-religieux:
"Chers
frères et sœurs musulmans, les catholiques du monde entier se
joignent à moi pour vous adresser nos meilleurs vœux pour toute la
durée du Ramadan, pendant lequel vous observez de nombreuses
pratiques religieuses et sociales, comme le jeûne, la prière,
l’aumône, l’assistance aux pauvres et la visite aux membres de
la famille et aux amis. Que les fruits de ces bonnes actions
enrichissent votre vie! Pour certains d’entre vous comme pour
d’autres appartenant à d’autres communautés religieuses, la
joie de cette fête est obscurcie par le souvenir de leurs proches,
qui ont perdu la vie ou leurs biens ou ont souffert physiquement,
mentalement ou même spirituellement à cause de la violence.
Beaucoup de communautés ethniques et religieuses à travers le monde
ont subi d’énormes souffrances et injustices, l’assassinat de
quelques-uns de leurs membres, la destruction de leur patrimoine
religieux et culturel, l’émigration forcée, les mauvais
traitements et les viols de femmes, l’asservissement de
quelques-uns de leurs membres, le trafic de personnes, le commerce
d’organes et même la vente de cadavres! Nous sommes tous
conscients de la gravité de ces crimes en eux-mêmes. Toutefois, ce
qui les rend encore plus odieux est la tentative de les justifier au
nom d’une religion. Il s’agit d’une manifestation évidente de
la manipulation de la religion pour obtenir pouvoir et richesse. Il
serait superflu de dire que ceux qui sont chargés de l’ordre et de
la sécurité publiques ont aussi le devoir de protéger les
personnes et leurs biens de la violence aveugle des terroristes.
Il
y a d'autre part la responsabilité de ceux qui ont la charge de
l’éducation, familles, écoles, textes scolaires, chefs religieux,
discours religieux, médias. La violence et le terrorisme sont
d’abord conçus dans les esprits de ces personnes égarées, puis
perpétrés sur le terrain. Tous ceux qui sont engagés dans
l’éducation de la jeunesse et dans les divers espaces éducatifs
devraient enseigner le caractère sacré de la vie et la dignité qui
en dérive pour chaque être humain, indépendamment de l’origine
ethnique, de sa religion, de sa culture, de sa position sociale ou de
ses choix politiques. Il n’y a pas une vie qui soit plus précieuse
qu’une autre à cause de son appartenance à une race ou à une
religion spécifiques. Il en résulte que personne ne peut tuer.
Personne ne peut tuer au nom de Dieu. Ceci serait un double crime,
contre Dieu et contre la personne elle-même. L’éducation ne
tolère aucune ambiguïté. L’avenir d’une personne, d’une
communauté et de l’humanité tout entière ne peut pas être
construite sur l’ambiguïté ou sur une vérité apparente.
Chrétiens et musulmans, d’après leur tradition religieuse
respective, reconnaissent Dieu comme Vérité et se rapportent à lui
comme étant la Vérité. Notre vie et notre conduite devraient
refléter une telle conviction. D’après Jean-Paul II, chrétiens
et musulmans ont le privilège de la prière. Notre prière est
importante pour la justice, pour la paix et la sécurité dans le
monde, pour ceux qui se sont égarés du chemin de la vie et
commettent la violence au nom de la religion, afin qu’ils puissent
revenir à Dieu et changer de vie, pour les pauvres et les malades.
Nos fêtes religieuses, entre autres, nourrissent en nous l’espérance
envers le présent et l’avenir. C’est avec espérance que nous
regardons vers le futur de l’humanité, en particulier quand nous
faisons de notre mieux pour que nos aspirations légitimes deviennent
réalité. Avec le Pape François, nous souhaitons à vous tous que
les fruits du Ramadan et la joie de ‘Id al-Fitr apportent paix et
prospérité, favorisant ainsi votre croissance humaine et
spirituelle. Bonne fête à vous tous".
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