Cité
du Vatican, 30 septembre 2015 (VIS). Ce matin, à l'audience générale
tenue Place St.Pierre en présence de 25.000 personnes (les malades
étant regroupés Salle Paul VI), le Saint-Père a évoqué son
récent voyage outre Océan. Rappelant tout d'abord que le projet
était né de la promesse de clôturer la VIII Rencontre mondiale des
familles à Philadelphie, il a de nouveau remercié de leur
invitation et de leur accueil les présidents Castro et Obama, ainsi
que le Secrétaire général de l'ONU et tous ceux qui ont permis le
succès de cette triple visite. Rappelant ensuite s'être présenté
à Cuba comme missionnaire de la miséricorde, il a dit que la
miséricorde de Dieu dépasse toutes les blessures, tous les conflits
et toutes les idéologies". C'est elle, a-t-il dit, qui "m'a
permis de rencontrer le peuples cubain, au pays comme exilé, en
dehors de toutes divisions. L'unité profonde de l'âme de ce peuple
est la Vierge del Cobre, qui est depuis un siècle la patronne de
Cuba. Je me suis rendu au sanctuaire de cette mère d'espérance qui
guide les Cubains vers la justice et la paix, de liberté et de
réconciliation. J'ai partagé leur désir de voir se réaliser la
prophétie de Jean-Paul II, que Cuba s'ouvre au monde et le monde à
Cuba". Passant à la partie américaine du voyage, le Pape a dit
que passer de Cuba aux Etats-Unis avait représenté la
reconstruction d'un pont, avec l'aide de Dieu. Puis il est revenu sur
"la plus grande richesse des Etats-Unis que sont son patrimoine
spirituel et moral . C'est pourquoi j'ai tenu à encourager ce pays à
poursuivre sa construction sociale en fidélité au principe
fondamental selon lequel tout homme est à l'image de Dieu, doté de
droits inaliénables comme le droit à la vie, à la liberté et à
la recherche du bonheur. Ces valeurs trouvent leur pleine
aboutissement dans l'Evangile", ce qui a été mis en exergue
avec "la canonisation du franciscain Junípero Serra, le grand
évangélisateur de la Californie, qui indique la voie de la joie à
partager l'amour du Christ. C'est la voie du christianisme et de
toute personne ayant rencontré l'amour et qui ne craint plus de
partager... Sur cette base l'Amérique doit continuer à être une
terre de liberté, d'accueil et de coopération en vue d'un monde
plus juste et fraternel". Evoquant son intervention aux
Nations-Unies, dans le sillage de ses prédécesseurs, le Saint-Père
a dit avoir voulu "renouveler l'encouragement de l'Eglise
catholique à l'action de cette grande institution, chargée de
promouvoir le progrès et la paix de par le monde. J'y ai notamment
rappelé mon appel à bloquer et prévenir les violences exercées
sur les minorités ethniques et religieuses comme sur les populations
civiles". A Ground Zero aussi j'ai parlé avec les représentants
des diverses religions de paix, de fraternité et de justice, pour
lesquelles j'ai célébré une messe. A Washinton et à New York j'ai
pu connaître des réalités caritatives et éducatives exemplaires,
qui font honneur à l'engagement des catholiques. Mais le point
culminant du séjour fut la Rencontre des familles de Philadelphie,
qui a élargit aux dimensions du monde la question familiale. Cette
"alliance féconde d'un homme et d'une femme doit répondre aux
grands problèmes que représentent la fragmentation et la
massification, des extrêmes s'opposent et se soutiennent en même
temps grâce au modèle consumériste. Cellule de la société, la
famille assure l'équilibre entre dimension personnelle et dimension
communautaire. Elle doit être le modèle d'une gestion durable des
ressources de la création, actrice d'une écologie intégrale. Et ce
parce qu'elle est le sujet social primaire...qui renferme en elle le
principe de communion et le principe de fécondité, qui sont à la
base de la civilisation... Il est providentiel que le message soit
venu d'un pays ayant atteint un tel développement économique et
technologique sans renier ses racines religieuses. Ces racines
doivent maintenant repartir de la famille afin de repenser et changer
notre modèle de développement pour le bien de toute l'humanité".
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mercredi 30 septembre 2015
Trois figures de la sainteté
Cité
du Vatican, 30 septembre (VIS). Après sa catéchèse, le Saint-Père
a salué les divers groupes et notamment les Servantes du Sacré-Coeur
venues le remercier de la béatification, dimanche dernier à
Cracovie, de leur co-fondatrice Klara Ludwika Szczesna: "Sa vie
entière démontra ce qu'est la donation de soi à Dieu, un humble
service continuel au prochain, une existence à l'enseigne de
l'Evangile, une sensibilité aux besoins des pauvres et de tous ceux
qui sont désorientés. Que sa devise, Tout pour le Coeur de Jésus,
soit un encouragement à vivre selon la volonté de Dieu". Puis
il a béni une statue de sainte Rita, qui doit prendre place à un
carrefour proche de Casia, invitant les fidèles à relire son
extraordinaire expérience spirituelle, dans la perspective du Jubilé
de la miséricorde dont elle fut l'objet. Haute de six mètres la
statue est un cadeau de fidèles libanais au diocèse italien de
Spoleta - Norcia. Enfin, le Pape a rappelé que c'est la mémoire
liturgique de saint Jérôme, recommandant aux jeunes de s'inspirer
de sa passion pour l'Ecriture. "Passionnez vous pour le livre de
la vie!", et que "l'austérité de Jérôme remplissent de
sens les souffrances des malades, et fortifient dans la foi les
nouveaux époux".
Intentions de prière pour octobre
Cité
du Vatican, 30 septembre 2015 (VIS). L'intention de prière générale
du Saint-Père pour octobre est: "Pour que soit éradiquée le
moderne esclavage qu'est la traite des êtres humains".
Son
intention missionnaire est: "Pour que, dans un esprit
missionnaire, les communautés chrétiennes d'Asie annoncent
l'Evangile à tous ceux qui ne le connaissent pas encore".
Accessibilité one-line du Magistère papal
Cité
du Vatican, 30 septembre 2015 (VIS). Ce matin, Mgr.Claudio Maria
Celli, Président du Conseil pontifical pour les communications
sociales, accompagné par l'Abbé Franco Lever, Consulteur de ce
dicastère, a présenté à la Salle de Presse le Projet Baragli -
Eglise et communication. Il s'agit d'un service mettant on-line tout
le Magistère pontificale, depuis le travail du P.Enrico Baragli, SJ,
qui entreprit dans les années 1970 un compilation des documents
témoignant du difficile rapport entre les médias et l'Eglise. En
conformité au mandat conciliaire, a rappelé Mgr.Celli, est chargé
de développer la communication de l'Eglise. "Elle n'est pas
simplement une des activités de l'Eglise mais l'essence même de son
être... L'importance du projet réside dans sa capacité à
disposition d'un large public une longue tradition d'enseignement de
l'Eglise en matière de communication". De fait, au long de son
histoire l'Eglise s'est adaptée au changement des formes de
communication et de culture. Et ces derniers temps elle a tenu compte
de l'avènement des nouvelles technologies de communication de masse.
Elle s'est constamment efforcée de garantir la diffusion la Bonne
Nouvelle, dans le respect des genres culturels et des méthodes de
diffusion. Le projet Baraglia permettra ainsi aux chercheurs en
théologie comme en communication d'approfondir leurs connaissances
et de mieux connaître les efforts de l'Eglise. Ensuite, l'Abbé
Lever a décrit cette bibliothèque numérique et les procédures de
consultation, en soulignant que le projet Baragli demeurera ouvert
dans trois directions: Enrichir le corpus par apports de documents
complémentaires ou d'ajournements, constituer un réseau de
collaborations, offrir de nouveaux instruments méthodologiques.
Cette initiative, qui découle du travail de ce pionnier de l'Eglise
italienne, remonte à 1998 lorsque le P.Baragli autorisa l'Abbé
Lever à utiliser le matériel rassemblé.
Autres actes pontificaux
Cité
du Vatican, 30 septembre (VIS). Le Saint-Père a nommé Mgr.Francisco
Carlos da Silva, Evêque de Lins (superficie 8.261, population
307.500, catholiques 224.800, prêtres 52, diacres 13, religieux 49),
au Brésil. Il était jusqu'ici Evêque d'Ituiutaba (Brésil).
mardi 29 septembre 2015
Dans l'avion du retour
Cité
du Vatican, 29 septembre 2015 (VIS). Comme à l'accoutumée, le Pape
a répondu aux questions de quelques journalistes durant le vol entre
Philadelphie et Rome. Il a d'abord dit sa surprise de l'accueil
populaire mais aussi officiel rencontré aux Etats-Unis, même si
cela s'est exprimé selon des modalités différentes à Washington,
New York et Philadelphie. En rencontrant les évêques, il a tenu à
leur dire sa compassion pour la "grande tribulation" vécue
à cause du scandale pédophilie: "Nous savons que ces abus se
produisent partout, au sein de la famille et du voisinage, de l'école
et des clubs sportifs. C'est plus grave lorsqu'un prêtre est en
cause car sa vocation est de faire grandir l'enfant dans la maturité
affective et l'élever vers l'amour de Dieu, vers le bien et non
vers le mal. En lui faisant du mal...il a trahi sa vocation et
pratiquement commis un sacrilège... L'Eglise ne peut le couvrir. Qui
le couvre est coupable, y compris s'il s'agit d'un évêque... J'ai
été très dur à ce propos". Ensuite, le Saint-Père a dit
comprendre que certaines victimes ou familles de victimes ne
parviennent pas à pardonner: "Je prie pour ces personnes sans
les juger", comme je l'ai fait lorsqu'une mère ayant appris que
sa fille avait été violée a juré et perdu la foi. "Même si
elle est morte athée, je suis certain que Dieu l'a accueillie".
Il
s'est par ailleurs félicité de l'accord de pacification survenu en
Colombie, confiant avec rendu grâce à Dieu lorsqu'il a été averti
de la signature entre gouvernement et FARC. "Il faut maintenant
arriver en mars prochain à l'accord définitif". Révélant
s'être entretenu deux fois avec le Président Santos, il a renouvelé
la disponibilité du Saint-Siège dans le processus. A propos ensuite
des pays européens qui ferment leur frontière au flux migratoire,
le Pape François a souligné que cette situation découle d'une
crise née il y a plusieurs années: Les gens fuient la guerre et la
faim: "Quant je pense à l'Afrique, au risque de simplifier, je
vois un continent exploité. Je pense à l'histoire de l'esclavage...
Plutôt que de piller un territoire il faudrait y investir de manière
à fournir du travail aux gens, ce qui éviterait les crises...
Certes, la crise des réfugiés est la plus grande depuis la dernière
guerre mondiale...et il faut y trouver" une solution autre que
de "dresser des murs. Tous les murs s'écroulent, aujourd'hui
comme hier, et même après cent ans. Les murs ne sont pas une
solution".
A
la question de savoir si le récent Motu Proprio a mis fin au débat
autour de la question des divorcés remarié, le Saint-Père rejeté
l'idée d'un "divorce catholique": "Par la réforme
de la procédure canonique j'ai fermé la porte par laquelle, de
manière administrative, aurait pu s'introduire une sorte de divorce.
Qui pense à un divorce catholique se trompe". Quant à savoir
si ce débat n'allait pas resurgir au tout prochain Synode, le Pape a
rappelé les raisons pratiques justifiant une simplification de la
procédure relative aux cas de nullité: "Les pères synodaux
ont demandé cette simplification". Celle-ci n'a rien de commun
avec un "divorce catholique" parce que "le mariage est
indissoluble comme sacrement. La procédure n'existe que pour pour
vérifier si oui ou non le mariage était sacrement" lors de sa
célébration, s'il ne l'était pas "par défaut de liberté ou
de maturité, ou bien à cause d'une maladie mentale... Dans le cas
du remariage...il faut lire l'Instrumentum Laboris... Il me semble
simpliste de dire que...la solution du Synode serait simplement
d'accorder la communion à ces personnes. Ce n'est pas la seule
solution et ce que l'Instrumentum avance est beaucoup plus large.
D'ailleurs la question des nouvelles unions n'est pas l'unique
problème à aborder" au Synode. "Il y a aussi le fait que
les jeunes hésitent ou renoncent à se marier, ce qui constitue un
enjeu pastoral pour l'Eglise. Il y a aussi le problème de la
maturité affective des futurs époux. Sans parler de la foi!".
Dans
l'exercice de leurs fonctions, des officiers publics peuvent-ils se
prévaloir de l'objection de conscience pour refuser par exemple de
marier des personnes de même sexe là où s'est légal? "Sans
être en mesure d'envisager tous les cas mettant en cause la
conscience morale, je peux dire que l'objection de conscience est un
droit de l'homme...qui doit être respecté dans tout ordonnancement
public... Sinon on finira par classer les droits entre ceux jugés de
qualité et les autres!". A propos ensuite des bombardements
aériens que la France a entrepris en territoire syrien, il a reconnu
ne pas bien connaître le dossier et n'être au courant que depuis
hier: "Comment cela va-t-il évoluer? On dit que la Russie est
en action sur place... Quelle sera la position des Etats-Unis, ce
n'est pas clair... Ne comprenant pas bien la question je ne veux pas
m'exprimer, même si le seul mot bombardement signifie sang et
mort... Je redis ce que j'ai dit devant le Congrès américain et aux
Nations-Unies: Evitons tout cela".
Sur
la perspective de relations avec la Chine, le Pape a tenu à dire
qu'il s'agit "d'un grand pays qui, outre l'apport d'une grande
culture, bénéficie au monde... J'ai déjà dit que j'aimerais me
rendre en Chine. J'aime le peuple chinois et j'espère que nous
pourrons l'occasion d'entretenir de bons rapports. Nous avons des
contacts, nous en parlons... Ce serait une joie" d'aller en
Chine.
Verra-t-on
un jour des femmes prêtres dans l'Eglise catholique: "Une femme
ne peut devenir prêtre, c'est ce que Jean-Paul II a décidé après
une très longue réflexion. Il l'a dit clairement... Dans l'Eglise,
les femmes sont plus importantes que les hommes parce qu'elle est
Eglise, au féminin, épouse du Christ. La Vierge Marie est plus
importante que les papes, les évêques et les prêtres. Certes, je
reconnais qu'on est un peu en retard dans l'élaboration d'une
théologie de la femme". Pour conclure on a demandé au Pape
François ce que cela lui faisait d'être devenu une Star aux
Etats-Unis: "Tout Pape doit être le serviteur des serviteurs de
Dieu. C'est très différent d'être une Star...aux yeux de la
presse... Et puis combien de ces Stars avons-nous vu s'étreindre et
sombrer! Chose passagère...tandis qu'être le serviteur des
serviteurs c'est pour toujours."
Prochaine Journée mondiale de la communication
Cité
du Vatican, 29 septembre 2015 (VIS). Aujourd'hui a été rendu public
le thème choisi pour la prochaine Journée mondiale de la
communication (24 janvier 2016): "Communication et miséricorde,
une rencontre féconde": Le choix du thème de cette année,
informe le Conseil pontifical pour les communications sociales, "a
été clairement déterminé par la célébration du Jubilé
extraordinaire de la miséricorde, et, sans doute, le Saint-Père
souhaite que la Journée mondiale de la communication soit une
occasion propice pour réfléchir sur les synergies profondes entre
communication et miséricorde. Dans la bulle d'Indiction de l'année
jubilaire...le Pape rappelle que l'Eglise a pour mission d’annoncer
la miséricorde de Dieu, cœur battant de l’Evangile, qu’elle
doit faire parvenir au cœur et à l’esprit de chaque personne. Et,
d'ajouter: Son langage et ses gestes doivent transmettre la
miséricorde pour pénétrer le cœur des personnes et les inciter à
retrouver le chemin du retour au Père. Il semble opportun de
rappeler, à cet égard, que nous sommes dans le contexte d'une
communication qui est un moment constitutif d'une promotion de la
culture de la rencontre. Le Pape, à cette occasion, fait référence
au langage et aux gestes de l'Eglise, mais dans la perspective
indiquée, tout homme et toute femme aujourd'hui, dans sa
communication, vers la rencontre de l’autre, doivent être animée
d’une profonde dimension d’accueil, de disponibilité, de pardon.
Le thème souligne qu'une bonne communication peut ouvrir un espace
pour le dialogue, la compréhension mutuelle et la réconciliation,
permettant ainsi que fleurissent de rencontres humaines fécondes. À
un moment où notre attention est souvent captée par la nature
polarisée et ségrégative de nombreux commentaires sur les réseaux
sociaux, le thème veut mettre l'accent sur le pouvoir des mots et
des gestes pour surmonter les incompréhensions, pour guérir les
mémoires, pour construire la paix et l'harmonie. Une fois de plus,
le Pape François aide à redécouvrir qu'au cœur de la
communication, se trouve avant tout une profonde dimension humaine.
Cette communication n'est pas seulement une technologie actuelle ou
mise à jour, mais une profonde relation interpersonnelle".
Cantate Domino
Cité
du Vatican, 29 septembre 2015 (VIS). Ce matin, a été présenté à
la Salle de Presse le CD "Cantate Domino. La Chapelle Sixtine et
la musique des Papes", publié par Deutsche Grammophon.Est
intervenu Mgr.Georg Gänswein, Préfet de la Maison pontificale,
accompagné de Mgr.Massimo Palombella, SDB, Maître de la Chapelle
musicale pontificale, M.Mark Wilkinson, Président de Deutsche
Grammophon, et M.Mirko Gratton, Directeur du secteur Musique
classique d'Universal Italie: La Chapelle musicale pontificale,
appelée Sixtine, est parmi les plus anciennes institutions chorales
du monde. Elle est le chœur du pape, a expliqué Mgr.Gänswein.
"C'est pourquoi son service fait partie de la vie de la maison
du Pape...sous la tutelle de la Préfecture de la Maison
pontificale...qui est responsable de la valeur artistique, de la
discipline et de la gestion administrative de la Sixtine. Ce célèbre
choeur est composé d'une vingtaine de chanteurs adultes,
régulièrement employés par le Saint-Siège, à laquelle s'ajoute
une trentaine de Pueri qui fréquentent l'école attachée à la
Sixtine. Publier un CD de musique avec le prestigieux label Deutsche
Grammophon est un événement sans précédent dans l'histoire de la
chapelle musicale qui témoigne de la qualité et du
professionnalisme que cette institution. Sorti le 25 septembre,
l'album a été réalisé sous la direction de Mgr.Palombella. Il
comprend des pièces musicales de la Renaissance composées pour le
chœur par Palestrina, Lassus, Victoria, mais aussi le célèbre
Miserere d'Allegri dans sa version originale et le Nunc Dimittis
attribué à Palestrina, qui est encore chantée dans les
célébrations pontificales. ''Cantate Domino'' présente ces pièces
enregistrées dans le lieu pour lequel elles avaient été composées.
C'est pourquoi la Deutsche Grammophon a installé un studio dans la
chapelle du même nom. La célèbre Chapelle Sixtine est depuis sa
consécration en 1483 le lieu premier d'exécution de la Chapelle
musicale pontificale, qui depuis le dernier concile accompagne
ailleurs à Rome les messes pontificales. Mgr.Palombella a signalé
que, ces dernières années, après une étude approfondie et
spécifique de la musique sacrée de la Renaissance et sa pertinence
esthétique, un tel enregistrement revêt une grande importance.
Ainsi peut-on espérer que ces chefs-d'œuvre musicaux atteignent des
millions de personnes à travers le monde pour les mettre en contact
avec la culture historique et la profonde spiritualité de l'Eglise
catholique".
Autres actes pontificaux
Cité
du Vatican, 29 septembre (VIS). Le Saint-Père a nommé:
Mgr.Hugo
Alberto Torres Marín, Evêque d'Apartadó (superficie 26.000,
population 571.000, catholiques 403.000, prêtres 65, religieux 118),
en Colombie. Il était jusqu'ici Auxiliaire de l'Archevêque de
Medellín (Colombie).
Mgr.Joao
Evangelista Pimentel Lavrador, Coadjuteur de l'Evêque d'Angra
(Portugal). Il était jusqu'ici Auxiliaire de l'Evêque de Porto
(Portugal).
Radio Vatican
Cité
du Vatican, 29 septembre 2015 (VIS). Le Cardinal Secrétaire d'Etat a
nommé le P.Andrzej Majewski, SJ, Directeur des programmes de Radio
Vatican.
lundi 28 septembre 2015
Rencontre du Pape avec des victimes d'abus sexuels
Cité
du Vatican, 28 septembre 2015
(VIS). La dernière journée du voyage apostolique du Pape a commencé
hier par une rencontre au séminaire St.Charles Borromée avec cinq
personnes, trois femmes et deux hommes, victimes d'abus sexuels
commis par des prêtres ou par des éducateurs, alors qu'ils étaient
mineurs. Ils étaient accompagnés du Cardinal Sean O'Malley,
Archevêque de Boston et Président de la Commission pontificale pour
la protection des mineurs, par Mgr.Charles Chaput, Archevêque de
Philadelphie, et par Mgr.Michael Joseph Fitzgerald, Evêque
auxiliaire et responsable du bureau de ces diocèses pour la défense
des mineurs. Au cours de la rencontre qui a duré près d'une
demi-heure, le Pape François a écouté les victimes, et a parlé
avec elles en groupe puis individuellement. Il a prié avec elles,
leur faisant part de sa participation à leurs souffrances, et de la
peine et de la honte qu'il éprouvait pour les blessures que leur
avaient causé les membres du clergé ou les collaborateurs
ecclésiaux:
Merci
d'être venus, leur a-t-il dit. "Mes mots ne peuvent exprimer
pleinement la douleur que je ressens pour les abus dont vous avez
souffert. Vous êtes de précieux enfants de Dieu et vous devriez
toujours pouvoir attendre de nous protection, soin et amour. Je suis
profondément désolé que votre innocence ait été violée par ceux
à qui vous faisiez confiance. Dans certains cas, votre confiance a
été trahie par des membres de votre propre famille, dans d'autres
cas par des prêtres qui ont la responsabilité sacrée du soin des
âmes. Dans tous les cas, la trahison a été une terrible violation
de la dignité humaine. Pour ceux qui ont été victimes d'un membre
du clergé, je suis profondément désolé de toutes les fois ou vous
et vos familles avez dénoncé ces abus et que vous n'avez pas été
écoutés ou crus. Sachez que le Saint-Père vous écoute et vous
croit. Je suis profondément désolé que certains évêques aient
manqué à leurs responsabilités de protéger les enfants. Il est
très préoccupant de savoir que dans certains cas, ce sont les
évêques eux-mêmes qui ont commis ces abus. Je vous promets de
poursuivre la route de la vérité où qu'elle nous conduise. Le
clergé et les évêques seront appelés à rendre des comptes s'ils
ont abusé d'enfants ou s'ils n'ont pas été capables de les
protéger".
"Nous
sommes réunis ici, à Philadelphie, pour célébrer le don de Dieu
de la vie familiale. Au sein de notre famille de foi et de nos
familles humaines, les péchés et les crimes sexuels sur mineurs ne
doivent plus être un secret ou une honte. Dans l'attente de l'Année
jubilaire de la miséricorde, votre présence ici aujourd'hui, si
généreusement offerte malgré la colère et la douleur dont vous
avez fait l'expérience, révèle le cœur miséricordieux du Christ.
Vos histoires douloureuses, chacune unique et révoltante, sont un
signe puissant de l'espérance qui vient par la promesse du Seigneur
qui sera avec nous, toujours. Je me réjouis de savoir que vous avez
emmené avec vous des membres de vos familles et des amis à cette
rencontre. Je les remercie de leur soutien affectueux, et je prie
pour que de nombreuses personnes de l'Eglise répondent à l'appel
d'accompagner ceux qui ont subi des abus sexuels. Que la porte de la
miséricorde s'ouvre en grand dans nos diocèses, nos paroisses, nos
foyers et nos cœurs, pour recevoir les victimes et chercher le
chemin du pardon en se confiant au Seigneur. Nous vous promettons de
vous soutenir dans votre processus de guérison et d'être vigilants
pour protéger les mineurs d'aujourd'hui et de demain. Quand les
disciples qui marchaient avec Jésus sur le chemin d'Emmaüs
reconnurent qu'il était le Seigneur ressuscité -a conclu le Pape-
ils demandèrent à Jésus de rester avec eux. De même que ces
disciples, je vous demande humblement ainsi qu'à toutes les victimes
de rester avec nous, avec l'Eglise, et qu'ensemble comme pèlerins
sur le chemin de la foi, nous puissions trouver notre chemin vers le
Père".
La famille, espace de l'alliance entre l'Eglise et sa création
Cité
du Vatican, 28 septembre 2015
(VIS). Peu après sa rencontre avec un groupe de victimes d'abus
sexuels, ce sujet a été évoqué par le Pape au début de son
discours aux trois cents évêques, invités à la Rencontre mondiale
des familles, qui l'attendaient dans la chapelle du séminaire
diocésain de Philadelphie: "Je porte, gravées dans mon cœur,
les histoires, la souffrance et la douleur des mineurs qui ont été
abusés sexuellement par des prêtres. Je continue d'être submergé
par la honte que des personnes qui ont en charge le soin de ces
petits, les aient violés et leur aient causé de graves blessures.
J'en suis profondément désolé. Dieu pleure. Les crimes et péchés
des abus sexuels sur mineurs ne peuvent plus être tenus secrets. Je
m'engage à une farouche vigilance de l'Eglise pour protéger les
mineurs et promets que tous les responsables rendront des comptes.
Les survivants de ces abus sont devenus de véritables hérauts
d'espérance et des ministres de miséricorde. Nous adressons
humblement à chacun d'eux et à leurs familles notre gratitude pour
leur immense courage afin de faire briller la lumière du Christ sur
le mal, sur les abus sexuels de mineurs. Je dis cela parce que je
viens de rencontrer des personnes victimes d'abus quand elles étaient
enfants, qui sont aidées et accompagnées ici à Philadelphie".
Abordant
ensuite le sujet de la famille, le Pape a prononcé un discours,
parfois improvisé, dont nous reproduisons ci-dessous de larges
extraits, évoquant les caractéristiques des familles dans la
société actuelle et la mission des évêques, rappelant que ces
derniers, en tant que pasteurs, ne doivent jamais avoir peur d'être
au milieu des familles, avec leurs problèmes et leurs capacités
parce qu'"un christianisme qui fait peu dans la réalité mais
dispense infiniment son enseignement est dangereusement
disproportionné. Pour l’Eglise, la famille n’est pas
principalement une cause de préoccupation, mais la confirmation de
la bénédiction de Dieu sur l’œuvre maîtresse de la création.
Chaque jour, à travers le monde, l’Eglise peut se réjouir avec le
Seigneur pour le don de ce peuple nombreux de familles qui, même au
milieu de dures épreuves, reste fidèle à ses promesses et garde la
foi. Je pense que le principal défi pastoral de notre époque en
évolution est d’aller résolument vers cette reconnaissance.
Malgré tous les obstacles devant nous, gratitude et appréciation
devraient prévaloir sur les préoccupations et les plaintes. La
famille est le lieu fondamental de l’alliance entre l’Eglise et
la création, avec cette création de Dieu, que Dieu bénisse le
dernier jour passé en famille. Sans la famille, même l’Eglise
n’existerait pas. Et elle ne pourrait pas non plus être ce qu’elle
doit être, à savoir le signe et le moyen de l’unité du genre
humain. Naturellement, notre compréhension, forgée par
l’interaction de la foi de l’Eglise et l’expérience conjugale
de la grâce sacramentelle, ne doit pas nous conduire à faire fi des
changements en cours dans la société contemporaine, avec leurs
effets sociaux, culturels, et malheureusement juridiques, sur les
liens familiaux. Ces changements nous affectent tous, croyants comme
non-croyants. Les chrétiens ne sont pas immunisés contre les
changements de leur époque et dans ce monde concret, avec ses
nombreuses problématiques et possibilités, il est là où l'on
doit vivre, croire et annoncer".
"Jusque
récemment, nous vivions dans un contexte social où les affinités
entre l’institution civile du mariage et le sacrement chrétien
étaient fortes et partagées, coïncidaient substantiellement et se
soutenaient mutuellement. Ce n’est plus le cas. Pour décrire la
situation actuelle, j’utiliserai deux images familières de nos
sociétés...les boutiques de quartier...et nos grands supermarchés.
Il y eut une époque où une boutique de quartier avait tout ce qui
était nécessaire pour la vie personnelle et familiale. Les produits
pouvaient n’être pas exposés adéquatement, ou ne pas offrir
beaucoup de choix, mais il y avait un lien personnel entre le
marchand et ses clients. Le commerce se faisait sur la base de la
confiance, les gens se connaissaient, ils étaient voisins. Ils se
faisaient confiance mutuellement. Ils avaient construit la confiance.
Ces boutiques étaient souvent connus simplement comme l'épicerie de
quartier. Par la suite, un autre genre de commerce s’est répandu:
le supermarché. D’immenses espaces avec une gamme variée de
marchandises. Le monde semble devenir l’un de ces grands
supermarchés; notre culture est devenue de plus en plus compétitive.
Le commerce n’est plus mené sur la base de la confiance; on ne
peut plus faire confiance aux autres. Il n’y a plus de relations
personnelles de proximité. La culture d’aujourd’hui semble
encourager les gens à ne nouer de relations avec rien ni avec
personne, à ne pas faire confiance... De nos jours, le consumérisme
détermine ce qui est important. Consommer les relations, consommer
les amitiés, consommer les religions, consommer, consommer... Peu
importent le coût ou les conséquences. Une consommation qui ne
favorise pas la relation, une consommation qui a peu à voir avec les
relations humaines. Les liens sociaux sont de purs moyens pour la
satisfaction de mes besoins. Ce qui est important, ce n’est plus
notre voisin, avec son visage familier, son histoire et sa
personnalité. Le résultat est une culture qui écarte tout ce qui,
au goût du consommateur, n’est plus utile ou satisfaisant. Nous
avons transformé notre société en une énorme vitrine
multiculturelle liée uniquement aux goûts de certains
consommateurs, tandis que tant d’autres sont réduits à manger les
miettes qui tombent de la table de leurs maîtres. Cela provoque de
grands dommages. Je voudrais dire qu’à la racine de nombreuses
situations contemporaines se trouve un genre d’appauvrissement né
d’un sentiment de solitude, répandu et radical... La solitude avec
la peur de l’engagement et dans une recherche effrénée de nous
sentir reconnus. Devrions-nous blâmer nos jeunes gens parce qu’ils
ont grandi dans ce genre de société?... Devraient-ils écouter
leurs pasteurs qui disent que tout était mieux avant...Non, je ne
pense pas que ce soit la bonne voie. En tant que pasteurs suivant les
pas du Dieu Pasteur, nous sommes appelés à rechercher, à
accompagner, à relever, à soigner les blessures de notre temps, à
regarder les choses de manière réaliste, avec les yeux de quelqu’un
qui se sent appelé à l’action, à la conversion pastorale. Le
monde, de nos jours, nous demande cette conversion pastorale. Il est
vital qu’aujourd’hui l’Eglise sorte pour annoncer l’Evangile
à tous, en tous lieux, en toutes occasions, sans hésitation, sans
répulsion et sans peur... L’Evangile n'est pas un produit à
consommer, il n'entre pas dans cette culture du consumérisme".
"Nous
nous méprendrions, cependant, si nous voyions cette culture du monde
contemporain comme une pure indifférence vis-à-vis du mariage et de
la famille, comme un pur et simple égoïsme... Ne tombons pas dans
ce piège. Beaucoup de jeunes gens, dans le contexte de cette culture
de découragement, ont cédé à une forme de peur inconsciente. Ils
ont peur, une peur inconsciente et ne suivent pas les élans les plus
beaux, les plus hauts et les plus nécessaires aussi. Beaucoup
reportent le mariage, attendant des conditions idéales. Pendant ce
temps, la vie continue, sans saveur... Il y a quelques jours, je
disais au Congrès que nous sommes en train de vivre une culture qui
pousse et convainc les jeunes de ne pas fonder une famille, pour
certains par manque de moyens matériels pour le faire, pour d'autres
parce qu'avec tous les moyens on est bien ainsi, et c'est la
tentation de ne pas fonder de famille. En tant que pasteurs, les
évêques, sont appelés à unir leurs forces et à relancer
l’enthousiasme pour que se fondent des familles qui, en accord avec
leur vocation, correspondent plus pleinement à la bénédiction de
Dieu. Nous devons investir nos énergies, non pas tant en ressassant
les problèmes du monde actuel et les mérites du christianisme, mais
en invitant franchement les jeunes à être courageux et à opter
pour le mariage et la famille... Un christianisme qui fait peu
concrètement, tout en dispensant son enseignement, est
dangereusement déséquilibré. Je voudrais même dire qu’il est
coincé dans un cercle vicieux. Un pasteur doit montrer que
l’Evangile de la famille est vraiment bonne nouvelle dans un monde
où l’égoïsme semble régner de façon absolue! Il ne s'agit pas
d’un rêve romantique: la persévérance pour former une famille et
la faire grandir transforme le monde et l’histoire. Ce sont les
familles qui transforment le monde et l'histoire.... Un pasteur
veille sur les rêves, les vies et la croissance de son troupeau.
Cette veille n’est pas le résultat de paroles mais celui du fait
de paître. Seul qui est au milieu du troupeau peut être attentif,
qui n'a pas peur des questions, du contact, de l’accompagnement...".
"Bien
entendu, la première caractéristique du style de vie de l’évêque
est de vivre en esprit cette joyeuse familiarité avec Dieu, et, en
second lieu, de diffuser sa puissante fécondité évangélique, de
prier et annoncer l’Evangile... L'évêque est fait pour faire
paître, il est pasteur, mais paître d'abord par la prière et avec
l'annonce, ensuite vient tout le reste, cela demande du temps. Par
notre humble apprentissage chrétien des vertus de la vie familiale
caractérisant le peuple de Dieu, nous deviendrons toujours plus des
pères et des mères, à l’instar de saint Paul, tachant de ne pas
finir comme des personnes qui ont juste appris à vivre sans
famille... Notre idéal n’est pas de vivre sans amour! Un bon
pasteur renonce à l’amour d’une famille précisément afin de
focaliser toutes ses énergies, et la grâce de sa vocation
particulière, sur la bénédiction évangélique de l’amour des
hommes et des femmes qui incarnent le dessein de Dieu, en commençant
par ceux qui sont perdus, abandonnés, blessés, brisés, abattus et
privés de leur dignité. Cette oblation à l’agapè de Dieu n’est
certainement pas une vocation qui manque de tendresse et d’affection!
Il nous suffit de regarder Jésus pour le comprendre... Aux yeux de
la foi, c’est un signe très précieux. Notre ministère a besoin
d’approfondir l’alliance entre l’Eglise et la famille...
Autrement, il devient aride, et la famille humaine s'éloignera
irrémédiablement, par notre faute, de la joyeuse bonne nouvelle de
Dieu, et elle ira au supermarché à la mode pour acheter le produit
qui lui plait le plus à ce moment. Si nous sommes capables de
l’exigeante tâche de refléter l’amour de Dieu, armés de
patience infinie ainsi que de sérénité, en nous efforçant de
semer les graines de cet amour dans les sillons souvent tortueux où
nous sommes appelés à planter...alors même une samaritaine avec
cinq hommes qui ne sont pas ses maris découvrira qu’elle est
capable de témoigner. Et pour chaque jeune homme riche, sentant avec
tristesse qu’il a encore besoin de réfléchir, il y aura un
publicain avancé en âge qui se pressera pour descendre de l’arbre
et se mettra en quatre pour les pauvres, ceux qui, jusqu’alors, n’y
avaient jamais pensé. Frères, puisse Dieu nous accorder ce don
d’une proximité renouvelée entre la famille et l’Eglise. La
famille en a besoin, l'Eglise en a besoin, les pasteurs en ont
besoin".
Le Pape s'adresse au monde carcéral
Cité
du Vatican, 28 septembre 2015 (VIS). Hier à Philadelphie, après la
rencontre avec l'épiscopat, le Pape rendu à la Prison
Curan-Fromhold, où il a rencontré les 2.800 détenus. Voici ce
qu'il leur a dit: "Je sais que c’est un
temps douloureux non seulement pour vous, mais pour vos familles et
pour toute la société. Toute société, toute famille, qui ne peut
pas partager ou prendre au sérieux la peine de ses enfants, et voit
cette peine comme une chose normale ou bien prévisible, est une
société condamnée à demeurer otage d’elle-même, proie de tout
ce qui provoque cette peine. Je suis venu
en pasteur, mais avant tout comme un frère, pour partager votre
situation et la faire mienne. Je suis venu pour que nous puissions
prier ensemble et offrir à notre Dieu tout ce qui nous cause de la
peine, mais aussi tout ce qui nous donne de l’espérance, afin que
nous puissions recevoir de lui la puissance de la résurrection. Je
pense à...Jésus lavant les pieds de ses disciples lors de la
dernière Cène. C’était quelque chose qu'ils avaient du mal à
accepter. Même Pierre a refusé... A l'époque, il était de coutume
de laver les pieds...aux hôtes". Les routes étant
poussiéreuses, il fallait quitter ses sandales pour se laver les
pieds, meurtris ou blessés par les cailloux. "Voilà pourquoi
on voit Jésus laver les pieds, nos pieds, les pieds de ses
disciples, en son temps et maintenant. La vie est un voyage, au long
de différentes routes, de différents chemins, qui laissent leurs
marques sur nous. Nous savons dans la foi
que Jésus va à notre recherche. Il veut guérir nos blessures,
soulager nos pieds meurtris en voyageant seuls, laver chacun de nous
de la poussière de notre voyage. Il ne nous demande pas où nous
avons été, il ne nous pose pas de questions sur ce que nous avons
fait. Plutôt, il nous dit: Si je ne lave pas tes pieds, je ne serai
pas en mesure de te donner la vie dont le Père a toujours rêvé, la
vie pour laquelle il t’a créé. Jésus vient nous rencontrer, pour
pouvoir restaurer notre dignité d’enfants de Dieu. Il veut nous
aider à nous rétablir, à reprendre notre route, à retrouver
l’espérance, à restaurer notre foi et notre confiance. Il veut
que nous continuions à marcher au long des sentiers de la vie, à
réaliser que nous avons une mission, et que l’enfermement n’est
pas la même chose que l’exclusion".
"La
vie, c’est avoir les pieds sales à cause de la poussière des
routes de la vie et de l’histoire. Tous, nous avons besoin d’être
nettoyés, d’être lavés. Tous, nous sommes recherchés par le
Maître, qui veut nous aider à reprendre le voyage. Le Seigneur va à
notre recherche et tend une main secourable. Cela
fait mal de voir les systèmes carcéraux qui ne se préoccupent pas
de soigner les blessures, de soulager la peine, d’offrir de
nouvelles possibilités. Cela fait mal de voir des personnes qui
pensent que ce sont seulement les autres qui ont besoin d’être
nettoyés, purifiés, et qui ne reconnaissent pas que leur
épuisement, leur peine et leurs blessures sont aussi l’épuisement,
la peine et les blessures de la société. Le Seigneur nous le dit
clairement par un signe. Il lave nos pieds en sorte que nous
puissions revenir à table. La table de laquelle il ne veut que
personne soit exclu. La table qui est dressée pour tous et à
laquelle nous sommes tous invités. Ce
temps dans votre vie peut seulement avoir un objectif, vous tendre la
main pour retourner sur le bon chemin, vous tendre la main pour vous
aider à rejoindre la société. Nous sommes tous partie intégrante
de cet effort, nous sommes tous invités à encourager, à aider et à
rendre possible votre réhabilitation. Une réhabilitation que chacun
cherche et désire: les détenus et leurs familles, les autorités
carcérales, les programmes sociaux et éducatifs. Une réhabilitation
qui bénéficie à la morale de la communauté entière et l’élève.
Jésus nous invite à partager son destin, sa
façon de vivre et d’agir. Il nous enseigne à voir le monde à
travers son regard. Un regard qui n’est pas scandalisé par la
poussière ramassée au long du chemin, mais qui veut nettoyer,
guérir et restaurer. Il nous demande de créer de nouvelles
opportunités pour les détenus, pour leurs familles, pour les
autorités carcérales et pour la société tout entière".
"Je
vous encourage à avoir cette attitude les uns envers les autres et
envers tous ceux qui d’une façon ou d’une autre font partie de
cette institution. Puissiez-vous rendre possibles de nouvelles
opportunités, de nouveaux parcours, de nouveaux chemins. Nous
avons tous quelque chose dont nous devons être lavés, ou bien
purifiés. Puisse la reconnaissance de ce fait nous inspirer à vivre
dans la solidarité, à nous soutenir les uns les autres et à
rechercher le meilleur pour les autres. Regardons Jésus, qui lave
nos pieds. Il est le chemin, la vérité et la vie. Il vient nous
sauver du mensonge selon lequel personne ne peut changer. Il nous
aide à parcourir les sentiers de la vie et de l’épanouissement.
Puissent la puissance de son amour et sa résurrection être toujours
un chemin qui vous conduit à une nouvelle vie".
Messe de clôture de la Rencontre des familles
Cité
du Vatican, 28 septembre (VIS). Hier après-midi au
Benjamin Franklin Parkway de Philadelphie,
plusieurs centaines de milliers de personnes ont pris part à la
messe de clôture de la Rencontre mondiale des familles (la
prochaine aura lieu en 2018 à Dublin). Commentant les lectures
liturgiques, le Saint-Père a rappelé que Moïse
et Jésus ont chacun réprimandé dans leur entourage ceux qui
prétendaient prophétiser ou chasser les mauvais esprits: "Jésus
a rencontré l’hostilité de qui n’avait pas accepté ce qu’il
leur disait ou faisait. Pour ceux-là" s'ouvrir à des "hommes
et femmes qui ne faisaient pas partie du peuple élu, était
intolérable. Les disciples, de leur côté, ont agi de bonne foi.
Mais la tentation d’être scandalisé par la liberté de Dieu, qui
fait tomber la pluie sur les justes et sur les injustes, en
contournant la bureaucratie, les cercles administratifs et
restreints, aurait menacé l’authenticité de la foi". On
comprend donc "pourquoi les paroles de Jésus sur le
scandale sont si dures. Pour Jésus, le vrai scandale consiste en
tout ce qui rompt et détruit notre confiance dans l’œuvre de
l’Esprit. Il continue de répandre...sa présence
dans notre monde, car...ce n’est pas nous qui avons aimé Dieu
mais, mais lui qui nous a aimés en premier lieu. Cet amour nous
donne la profonde certitude d'être désirés par Dieu qui nous
attend. C’est cette confiance qui fait que les disciples
encouragent, soutiennent et entretiennent les bonnes choses arrivant
tout autour d’eux. Dieu veut que tous ses enfants prennent part au
festin de l’Evangile. Jésus dit: N’entravez rien qui soit bon,
au contraire aidez-le à grandir. Emettre des doutes sur l’œuvre
de l’Esprit, donner l’impression qu’il ne peut trouver place en
ceux qui ne font pas partie de notre groupe, qui ne sont pas comme
nous’’, est une tentation dangereuse. Non seulement cela bloque
la conversion à la foi, mais aussi c’est une perversion de la
foi".
"La
foi ouvre une fenêtre à la présence et à l’œuvre de l’Esprit.
Elle nous montre que, comme le bonheur, la sainteté est toujours
liée à de petits gestes. Quiconque vous donne un verre d’eau en
mon nom ne restera pas sans récompense, a dit Jésus. Ces petits
gestes sont ceux que nous apprenons à la maison et faisons
quotidiennement... Ce sont les simples choses faites par les mères
et les grands-mères, par les pères et les grands-pères, par les
enfants. Ce sont les petits signes de tendresse, d’affection et de
compassion. Comme la soupe chaude que nous attendons avec impatience
la nuit, ou bien le petit déjeuner attendant quelqu’un qui se lève
tôt pour aller au travail. Des gestes familiers. Comme une
bénédiction avant d’aller au lit, ou bien une étreinte à notre
retour après une dure journée de travail. L’amour se montre par
de petites choses, par l’attention aux petits signes quotidiens qui
font que nous nous sentons chez nous. La foi grandit lorsqu’elle
est vécue et avivée par l’amour. Voilà pourquoi nos familles,
nos maisons, sont de vraies Eglises domestiques. Elles sont le lieu
approprié pour que la foi devienne vie, et que la vie devienne foi.
Jésus nous dit de ne pas entraver ces petits miracles. Au contraire,
il veut que nous les encouragions, que nous les diffusions. Il nous
demande de vivre la vie, notre vie quotidienne, en encourageant tous
ces petits signes d’amour comme des signes de sa propre vie et de
sa présence agissante dans notre monde. Alors, comment essayons-nous
de vivre de cette manière dans nos familles, dans nos sociétés?
Quel genre de monde voulons-nous laisser à nos enfants? Nous ne
pouvons pas répondre à ces questions seuls, par nous-mêmes. C’est
l’Esprit qui nous lance le défi de répondre en tant que membres
de cette grande famille humaine. Notre maison commune ne peut plus
tolérer des divisions stériles. Le défi urgent de sauvegarde de
notre maison inclut l’effort de réunir la famille humaine tout
entière dans la recherche d’un développement intégral et
durable, car nous savons que les choses peuvent changer. Puissent nos
enfants trouver en nous des modèles et des incitations à la
communion! Puissent nos enfants trouver en nous des hommes et des
femmes capables de se joindre à d’autres pour faire fleurir toutes
les bonnes semences que le Père a plantées. Sèchement,
mais avec affection, Jésus nous avertit: Si vous, qui êtes mauvais,
savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus le Père
donnera-t-il l’Esprit à ceux qui le lui demandent! Que de sagesse
dans ces paroles... Jésus sait que, quand il s’agit des enfants,
nous sommes capables d’une générosité sans bornes... Nous les
chrétiens, disciples du Seigneur, nous demandons aux familles du
monde de nous aider... Puissions-nous être tous des prophètes!
Puissions-nous tous être ouverts aux miracles de l’amour pour
toutes les familles du monde, et ainsi vaincre le scandale de l’amour
étroit, mesquin, enfermé sur lui-même, impatient envers les
autres. Et qu’il serait beau si, partout,
même au-delà de nos frontières, nous pouvions apprécier et
encourager cette prophétie et ce miracle. Nous renouvelons notre foi
dans la parole du Seigneur qui invite les familles croyantes à cette
ouverture. Elle invite tous ceux qui veulent partager la prophétie
de l’alliance entre l’homme et de la femme, qui donne vie et
révèle Dieu. Quiconque veut fonder dans ce monde une famille qui
enseigne aux enfants à être enthousiasmés par chaque geste visant
à vaincre le mal. Une famille qui montre que l’Esprit est vivant
et à l’œuvre trouvera notre gratitude et notre appréciation.
Quels que soient la famille, le peuple, la région ou la religion
auxquels il appartient. Puisse Dieu accorder à nous tous, en tant
que disciples du Seigneur, la grâce d’être dignes de cette pureté
de cœur qui n’est pas scandalisée par l’Evangile."
Le Pape François prend congé des Etats-Unis
Cité
du Vatican, 28 septembre 2015
(VIS). Au terme de la messe, le Pape a gagné l'aéroport de
Philadelphie d'où il est parti pour Rome. Cinq cents personnes
l'attendaient, en grande partie des membres du comité organisateur,
des bénévoles et bienfaiteurs de la Rencontre mondiale des
familles, ainsi que le Vice-président Joe Biden. Avant de monter
dans l'avion, il a adressé quelques mots de remerciement: Il a
félicité les familles qui ont témoigné de leur vie. "Leur
sincérité et leur humilité devant le Seigneur et devant nous tous
ont montré la beauté de la vie familiale dans toute sa richesse et
sa diversité. Je prie pour que ces jours de prière et de réflexion
sur l’importance de la famille pour une société saine,
encouragent les familles à continuer de tendre vers la sainteté et
à voir l’Eglise comme leur compagne fidèle, quels que soient les
défis qu’elles pourraient affronter". Le Pape a aussi
remercié tous ceux qui ont collaboré pendant son séjour dans les
archidiocèses de Washington et de New York. "Ce fut
particulièrement émouvant pour moi de canoniser Junípero Serra,
qui nous rappelle à tous notre appel à être des disciples
missionnaires, et aussi de me trouver avec mes frères et sœurs
d’autres religions à Ground Zero, cet endroit qui nous parle si
puissamment du mystère du mal. Cependant, nous savons avec assurance
que le mal n’a jamais le dernier mot, et que, dans le plan
miséricordieux de Dieu, l’amour et la paix triomphent de tout".
Il a ensuite demandé au Vice-président de renouveler sa gratitude
au Président Obama et aux membres du Congrès, avec l’assurance de
ses prières pour le peuple américain. "Ce pays a été béni
par d’immenses dons et opportunités. Je prie pour que vous
puissiez tous être de bons et généreux intendants des ressources
humaines et matérielles qui vous ont été confiées. Je remercie le
Seigneur d’avoir pu expérimenter la foi du peuple de Dieu dans ce
pays, manifestée dans nos moments de prière commune et exprimée
dans de si nombreuses œuvres de charité. Jésus déclare: Vraiment,
je vous le dis, chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces
plus petits d’entre mes frères, c’est à moi que vous l’avez
fait. Votre sollicitude envers moi et votre généreux accueil sont
le signe de votre amour pour Jésus et de votre foi en lui. Il en est
de même de votre sollicitude envers les pauvres, les malades, les
sans-abri et les migrants, de votre défense de la vie à toutes ses
étapes, et de votre souci de la vie familiale. Dans tout cela, vous
reconnaissez que Jésus est au milieu de vous et que votre
sollicitude les uns pour les autres est sollicitude pour Jésus
lui-même".
"En
prenant congé, je vous demande tous, surtout aux volontaires et aux
bienfaiteurs qui ont apporté une contribution pour la Rencontre
mondiale des familles de ne pas laisser votre enthousiasme pour
Jésus, pour l’Eglise, pour nos familles, et pour la famille plus
grande de la société, se dessécher. Puissent nos jours passés
ensemble porter des fruits abondants et durables, une générosité
et une sollicitude pour les autres qui perdurent. Tout comme nous
avons beaucoup reçu de Dieu, des dons librement accordés, et non
pas issus de notre mérite, de la même manière donnons gratuitement
aux autres en retour. Chers amis, je vous salue tous dans le Seigneur
et vous confie à la maternelle protection de Marie Immaculée,
Patronne des Etats-Unis. Je prierai pour vous et pour vos familles,
et je vous demande, s’il vous plaît, de prier pour moi. Que Dieu
vous bénisse tous. Que Dieu bénisse l’Amérique!", a conclu
le Pape.
A
20 h (heure locale, 2 h du 28 septembre, heure de Rome), le
Saint-Père a pris l'avion qui l'a ramené à Rome où il est arrivé
à 9h58. Quittant l'aéroport et avant de rentrer au Vatican, il
s'est arrêté à la basilique Ste.Marie Majeure pour prier la Vierge
Salus Populi Romani et la remercier des fruits de ce voyage
apostolique.
Message pour la JMJ de Cracovie
Cité
du Vatican, 28 septembre 2015 (VIS). Heureux les
miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde, tel est le thème
du Message du Pape pour la prochaine JMG, publié ce jour avec la
date du 15 août dernier:
"Chers
jeunes, nous voici à la dernière étape de notre pèlerinage vers
Cracovie où, en juillet prochain, nous célébrerons ensemble la 21
Journée mondiale de la jeunesse. Sur notre parcours, long et
exigeant, nous sommes guidés par les paroles de Jésus tirées du
Discours sur la montagne. Nous avons commencé ce voyage en 2014, en
méditant ensemble sur la première des Béatitude, Heureux les
pauvres en esprit, car le Royaume des cieux est à eux. Et nous
l'avons poursuivi en 2015, en méditant sur le passage de Matthieu,
Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu. Au cours de l’année
que nous allons vivre, nous nous laisserons inspirer par le verset
suivant: Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront
miséricorde. Grâce à son thème, la JMJ de Cracovie 2016
s’insèrent parfaitement dans le climat de l’Année Sainte de la
miséricorde, devenant ainsi un vrai Jubilé mondial des jeunes. Ce
n’est pas la première fois qu’une rencontre internationale de
jeunes coïncide avec une année jubilaire. En effet, ce fut dans le
cadre de l’Année Sainte de la Rédemption (1983-1984) que
Jean-Paul II convoqua pour la première fois les jeunes du monde
entier à Rome le dimanche des Rameaux. C’est encore au cours du
Grand Jubilé de l’an 2000 que plus de deux millions de jeunes de
165 pays se retrouvèrent à Rome pour la 15 Journée mondiale de la
Jeunesse... Le Jubilé des jeunes à Cracovie sera l’un des temps
forts de cette Année Sainte. Certains d’entre
vous se demandent peut-être ce qu’est cette année jubilaire
célébrée dans l’Eglise. Le Lévitique nous aide à comprendre ce
que signifiait le jubilé pour le peuple d’Israël. Tous les
cinquante ans, les hébreux entendaient retentir la trompette (jobel)
qui les convoquait (jobil) pour célébrer une année de
réconciliation générale (Jobal). C’était un temps propice pour
renouer avec Dieu, avec le prochain et avec la création... Par
conséquent, entre autres choses, on encourageait l’effacement des
dettes, un soutien particulier à ceux qui étaient tombés dans la
misère, l’amélioration des relations interpersonnelles et la
libération des esclaves".
"Jésus-Christ
est venu annoncer et accomplir le temps perpétuel de la grâce du
Seigneur, annonçant la Bonne Nouvelle aux pauvres, la délivrance
aux captifs, la vue aux aveugles et la liberté aux opprimés. En
lui, et en particulier dans son mystère pascal, s’accomplit
pleinement le sens profond du jubilé. Lorsqu’au nom du Christ
l’Eglise convoque un jubilé, nous sommes tous invités à vivre un
temps extraordinaire de grâce. L’Eglise elle-même est appelée à
offrir en abondance des signes de la présence et de la proximité de
Dieu, pour réveiller dans les cœurs la capacité à regarder
l’essentiel. En particulier cette Année Sainte de la miséricorde
est le temps pour l’Eglise de retrouver le sens de la mission que
le Seigneur lui a confiée le jour de Pâques, celui d'être signe et
instrument de la miséricorde du Père... Essayons donc de mieux
cerner ce que signifie la miséricorde. Pour parler de la miséricorde
divine, l’Ancien Testament recourt à différents termes, les plus
significatifs étant hessed et rahamim. Le premier, appliqué à
Dieu, exprime son indéfectible fidélité à l’Alliance avec son
peuple, qu’il aime et pardonne toujours. Rahamim, quant à lui,
peut être traduit par entrailles et renvoie en particulier au sein
maternel, faisant comprendre que l’amour de Dieu pour son peuple
est comme celui d’une mère pour son enfant. Le prophète Isaïe
l’exprime bien: Une femme oublie-t-elle son petit enfant, est-elle
sans pitié pour le fils de ses entrailles? Même si les femmes
oubliaient, moi, je ne t’oublierai pas. Un tel amour implique que
l’on fasse de la place pour l’autre en soi-même, que l’on
sente, souffre et se réjouisse avec le prochain. Le
concept biblique de la miséricorde contient également l’idée
d’un amour concret, qui est fidèle, gratuit et capable de
pardonner. Ce passage du prophète Osée nous offre un bel exemple de
l’amour de Dieu, comparable à l’amour d’un père pour son
fils: Quand Israël était jeune, je l’aimai, et d’Egypte
j’appelai mon fils. Mais plus je les appelais, plus ils
s’écartaient de moi, aux divinités ils sacrifiaient, aux idoles
ils brûlaient de l’encens. Et moi j’avais appris à marcher à
Ephraïm, je le prenais par les bras, et ils n’ont pas compris que
je prenais soin d’eux, Je les menais avec des attaches humaines,
avec des liens d’amour. J’étais pour eux comme ceux qui
soulèvent un nourrisson tout contre leur joue, je m’inclinais vers
lui et le faisais manger. Malgré le comportement mauvais de l’enfant
qui mériterait un châtiment, l’amour du père est fidèle et
pardonne toujours un fils repentant. Comme on peut le remarquer, le
pardon fait toujours partie de la miséricorde: La miséricorde de
Dieu n’est pas une idée abstraite, mais une réalité concrète à
travers laquelle il révèle son amour comme celui d’un père et
d’une mère qui se laissent émouvoir au plus profond d’eux-mêmes
par leur fils. Il vient du cœur comme un sentiment profond, naturel,
fait de tendresse et de compassion, d’indulgence et de pardon. Pour
le Nouveau Testament, la miséricorde divine (eleos) est la synthèse
de l’œuvre que Jésus est venu accomplir dans le monde au nom du
Père. La miséricorde de notre Seigneur se manifeste surtout quand
il se penche sur la misère humaine et manifeste sa compassion pour
celui qui a besoin de compréhension, de guérison et de pardon. Tout
en Jésus parle de la miséricorde. Mieux, il est lui-même la
miséricorde".
"Au
chapitre 15 de l’Evangile de Luc, on trouve les trois paraboles de
la miséricorde: celle de la brebis perdue, celle de la drachme
perdue, et celle du fils prodigue. Dans les trois cas nous sommes
touchés par la joie de Dieu, la joie qu’il éprouve quand il
retrouve un pécheur et lui pardonne. Oui, la joie de Dieu est de
pardonner! Voilà la synthèse de tout l’Evangile. Chacun de nous
est cette brebis perdue, cette pièce d’argent perdue. Chacun de
nous est ce fils qui a gâché sa liberté en suivant de fausses
idoles, des mirages de bonheur, et qui a tout perdu. Mais Dieu ne
nous oublie pas, le Père ne nous abandonne jamais. C’est un père
patient, il nous attend toujours. Il respecte notre liberté, mais il
reste toujours fidèle. Et lorsque nous retournons à lui, il nous
accueille comme ses enfants, dans sa maison, car il ne cesse
jamais...de nous attendre, avec amour. Et son cœur est en fête pour
tout enfant qui revient. Il est en fête parce qu’il est joie. Dieu
a cette joie, quand l’un de nous, pécheur, va à lui et demande
son pardon. La miséricorde de Dieu est très concrète et nous
sommes tous appelés à en faire l’expérience. Lorsque j’avais
dix-sept ans, un jour où je devais sortir avec mes amis, j’ai
décidé de me recueillir d’abord dans une église. Une fois à
l’intérieur, j’ai trouvé un prêtre qui m’a inspiré
confiance, et j’ai senti le désir d’ouvrir mon cœur dans la
confession. Cette rencontre a changé ma vie. J’ai découvert que
lorsque nous ouvrons nos cœurs avec humilité et transparence, nous
pouvons contempler d’une façon très concrète la miséricorde de
Dieu. J’ai eu la certitude que dans la personne de ce prêtre, Dieu
était là, m’attendant déjà, avant même que je ne fasse le
premier pas pour entrer dans l’église. Nous le cherchons, mais il
nous précède toujours. Il nous cherche depuis toujours et il nous
trouve en premier. Peut-être quelqu’un parmi vous a-t-il un poids
sur le cœur et pense j’ai fait ceci, j’ai fait cela. N’ayez
pas peur, il vous attend, il est un père qui attend toujours. Comme
c’est beau de trouver sa miséricorde dans le sacrement de la
réconciliation, de découvrir le confessionnal comme le lieu de la
miséricorde, de se laisser toucher par cet amour miséricordieux du
Seigneur qui nous pardonne toujours".
"Et
toi, cher jeune, as-tu jamais senti se poser sur toi ce regard
d’amour infini? Ce regard qui, au-delà de tous tes péchés,
limites, échecs, continue à te faire confiance et à considérer ta
vie avec espérance? Es-tu conscient du prix que tu as aux yeux de ce
Dieu qui t’a tout donné par amour? Comme le dit Paul, La preuve
que Dieu nous aime, c’est que le Christ, alors que nous étions
encore pécheurs, est mort pour nous. Comprenons-nous vraiment la
puissance de ces mots? Je sais combien vous est chère la croix des
JMJ, qui accompagne toutes vos rencontres internationales depuis
1984. Combien de conversions authentiques, combien de changements
sont survenus dans la vie de nombreux jeunes qui ont rencontré cette
simple croix... Mais d’où vient cette force extraordinaire de la
croix? La réponse est que la croix est le signe le plus éloquent de
la miséricorde de Dieu. Elle nous enseigne que la mesure de l’amour
de Dieu pour l’humanité est d’aimer sans mesure. Dans la croix,
nous pouvons toucher la miséricorde de Dieu et nous laisser toucher
par sa miséricorde. Je voudrais rappeler ici l’épisode des deux
larrons crucifiés avec Jésus: L’un des deux est présomptueux, il
ne se reconnaît pas pécheur et se moque du Seigneur. L’autre, par
contre, reconnaît son erreur et se tourne vers le Seigneur et lui
déclare: Jésus, souviens-toi de moi lorsque tu viendras avec ton
Royaume. Jésus le regarde avec une infinie miséricorde et lui
répond: En vérité, je te le dis : aujourd’hui, tu seras, avec
moi, dans le Paradis. Avec lequel des deux nous identifions-nous?
Avec celui qui est arrogant et ne reconnaît pas ses erreurs, ou avec
celui qui a reconnu son besoin de miséricorde divine et l’implore
de tout son cœur? Dans le Seigneur qui a donné sa vie pour nous sur
la croix, nous trouverons toujours un amour inconditionnel qui
reconnaît la valeur de nos vies et nous donne à chaque fois la
possibilité de recommencer".
"La
Parole de Dieu nous enseigne qu’il y a plus de bonheur à donner
qu’à recevoir. C’est précisément pour cette raison que la
cinquième Béatitude déclare bienheureux les miséricordieux. Nous
savons que le Seigneur nous a aimés en premier. Mais nous ne serons
vraiment heureux que si nous entrons dans la logique divine du don,
de l’amour gratuit. Nous ne serons heureux que si nous découvrons
que Dieu nous a si infiniment aimés qu’il nous a rendus capables
d’aimer comme lui, sans mesure. Comme le dit saint Jean,
Bien-aimés, aimons-nous les uns les autres, puisque l’amour est de
Dieu, et que quiconque aime est né de Dieu et connaît Dieu. Celui
qui n’aime pas n’a pas connu Dieu, car Dieu est amour. En ceci
consiste l’amour : ce n’est pas nous qui avons aimé Dieu, mais
c’est lui qui nous a aimés, et qui a envoyé son Fils en victime
de propitiation pour nos péchés. Bien-aimés, si Dieu nous a ainsi
aimés, nous devons, nous aussi, nous aimer les uns les autres. Après
avoir brièvement expliqué comment le Seigneur manifeste sa
miséricorde à notre égard, je voudrais maintenant vous suggérer
des pistes pour devenir concrètement des instruments de cette
miséricorde envers notre prochain... Le bienheureux Pier Giorgio
Frassati disait: Jésus me rend visite tous les matins dans la
communion. Moi, je la lui rends, aussi misérablement que je peux, en
visitant les pauvres. Le jeune Pier Giorgio avait compris ce que
signifie avoir un cœur miséricordieux, sensible aux plus
nécessiteux. Il leur donnait bien plus que des choses matérielles.
Il se donnait lui-même, passait du temps avec eux, il leur parlait,
les écoutait attentivement. Il servait les pauvres avec une grande
discrétion, ne se mettant jamais en avant. Il vivait vraiment
l’Evangile qui dit: Quand tu fais l’aumône, que ta main gauche
ignore ce que fait ta main droite, afin que ton aumône soit secrète.
La veille de sa mort, gravement malade, il continuait encore à
donner des indications sur la façon d’aider ses amis, les
indigents. A ses funérailles, les membres de sa famille et ses amis
furent stupéfaits par la présence d’un grand nombre de pauvres,
de personnes que Pier Giorgio avait accompagnées et aidées, et dont
ils ignoraient l’existence. J’aime bien associer les Béatitudes
évangéliques et le chapitre 25 de Matthieu, où Jésus présente
les œuvres de miséricorde et déclare que nous serons jugés sur la
base de celles-ci. Je vous invite donc à redécouvrir les œuvres de
miséricorde corporelle: Nourrir les affamés, donner à boire à
ceux qui ont soif, vêtir celui qui est nu, accueillir l’étranger,
assister les malades, visiter les prisonniers, ensevelir les morts.
N’oublions pas non plus les œuvres de miséricorde spirituelle :
conseiller ceux qui sont dans le doute, enseigner ceux qui sont dans
l’ignorance, reprendre les pécheurs, consoler les affligés,
pardonner les offenses, supporter avec patience les personnes
importunes, prier Dieu pour les vivants et pour les morts. Comme vous
pouvez le remarquer, la miséricorde n’est pas synonyme de bonnisme
ni de pur sentimentalisme. En elle se vérifie l’authenticité de
notre identité de disciples de Jésus et notre crédibilité en tant
que chrétiens dans le monde d’aujourd’hui. Je vous propose, à
vous qui êtes très concrets pour chacun des sept premiers mois de
l’année 2016, de choisir une œuvre de miséricorde corporelle et
une œuvre de miséricorde spirituelle à mettre en pratique chaque
mois. Laissez-vous inspirer par la prière de sainte Faustine, humble
apôtre de la Miséricorde Divine pour notre temps: Aide-moi,
Seigneur, pour que mes yeux soient miséricordieux, pour que je ne
soupçonne jamais ni ne juge d’après les apparences extérieures,
mais que je discerne la beauté dans l’âme de mon prochain et que
je lui vienne en aide... pour que mon oreille soit
miséricordieuse, afin que je me penche sur les besoins de mon
prochain et ne reste pas indifférente à ses douleurs ni à ses
plaintes […] pour que ma langue soit miséricordieuse, afin que je
ne dise jamais de mal de mon prochain, mais que j’aie pour chacun
un mot de consolation et de pardon […] pour que mes mains soient
miséricordieuses et remplies de bonnes actions […] pour que mes
pieds soient miséricordieux, pour me hâter au secours de mon
prochain, en dominant ma propre fatigue et ma lassitude […] pour
que mon cœur soit miséricordieux, afin que je ressente toutes les
souffrances de mon prochain. Le message de la Divine Miséricorde est
donc un programme de vie très concret et exigeant parce qu’il
implique des œuvres. Et l’une des œuvres de miséricorde plus
évidente, mais aussi plus difficile à mettre en pratique, est sans
aucun doute de pardonner à ceux qui nous ont offensés, ceux qui
nous ont fait du mal, ceux que nous considérons comme nos ennemis.
Bien souvent, il nous semble difficile de pardonner. Cependant, le
pardon est le moyen déposé dans nos mains fragiles pour atteindre
la paix du cœur. Se défaire de la rancœur, de la colère, de la
violence et de la vengeance, est la condition nécessaire pour vivre
heureux... Beaucoup de jeunes qui me disent qu’ils sont las
de ce monde si divisé, où des membres des factions rivales
s’affrontent, où sévissent tant de guerres et où il y en a même
qui utilisent leur religion pour justifier la violence. Nous devons
supplier le Seigneur pour qu’il nous accorde la grâce d’être
miséricordieux avec ceux qui nous font du mal, à l’image de Jésus
en croix qui a prié pour ceux qui l’avaient crucifié: Père,
pardonne-leur car ils ne savent pas ce qu’ils font. Le seul remède
contre le mal est la miséricorde. Certes, la justice est nécessaire,
mais pas suffisante à elle seule. Justice et miséricorde doivent
aller de pair. Comme je voudrais que nous nous unissions tous en
chœur pour prier du tréfonds de nos cœurs et implorer le Seigneur
afin qu’il ait pitié de nous et du monde entier".
"Il
ne manque plus que quelques mois à notre rencontre en Pologne.
Cracovie, la ville de saint Jean-Paul II et de sainte Faustine
Kowalska, nous attend à bras et cœurs ouverts. Je crois que c’est
la Divine Providence qui nous a conduits à célébrer le Jubilé des
jeunes dans la terre où ont vécu ces deux grands apôtres de la
miséricorde de notre temps. Jean-Paul II a compris que le nôtre
était le temps de la miséricorde. Dès le début de son pontificat,
il a promulgué l’encyclique Dives in Misericordia. Pendant l’Année
Sainte 2000, il a canonisé Sœur Faustine et a institué la fête de
la Divine Miséricorde, le deuxième dimanche de Pâques. Et, en
2002, il a personnellement inauguré à Cracovie le Sanctuaire de
Jésus Miséricordieux, confiant le monde entier à la Divine
Miséricorde, exprimant le désir que ce message atteigne tous les
habitants de la terre et remplisse leurs cœurs d’espérance : «
Il faut allumer cette étincelle de la grâce de Dieu. Il faut
transmettre au monde ce feu de la miséricorde. Dans la miséricorde
de Dieu, le monde trouvera la paix, et l’homme trouvera le
bonheur... Jésus miséricordieux, représenté dans l’effigie
vénérée par le peuple de Dieu dans le sanctuaire de Cracovie qui
lui est consacré, vous attend. Il vous fait confiance et il compte
sur vous ! Il a tant de choses importantes à dire à chacun d’entre
vous. N’ayez pas peur de croiser son regard plein d’amour infini
pour chacun de vous, et laissez-vous atteindre par son regard
miséricordieux, prêt à pardonner tous vos péchés, un regard qui
peut changer votre vie et guérir les blessures de vos âmes, un
regard qui étanche la soif profonde qui habite vos cœurs de jeunes:
Soif d’amour, de paix, de joie et du vrai bonheur. Venez à lui et
n’ayez pas peur! Venez pour lui dire du fond de votre cœur Jésus,
en toi je me confie. Laissez-vous toucher par sa miséricorde sans
limite pour devenir vous aussi, à travers les œuvres, les paroles
et la prière, des apôtres de la miséricorde dans notre monde
blessé par l’égoïsme, la haine et tant de désespoir. Portez la
flamme de l’amour miséricordieux du Christ dont parlait Jean-Paul
II, portez là dans les différents milieux de votre vie quotidienne
et jusqu’aux extrémités de la terre. Dans cette mission, je vous
accompagne avec mes meilleurs vœux et mes prières. Je vous confie
tous à la Vierge Marie, mère de Miséricorde, pendant cette phase
finale de l’itinéraire de préparation spirituelle aux prochaines
JMJ à Cracovie, et je vous bénis tous de grand cœur".
Année Sainte de la miséricorde et JMG de Cracovie
Cité
du Vatican, 28 septembre 2015 (VIS). En parallèle à la publication
du Message du Saint-Père aux jeunes en vue de la Journée mondiale
de la Jeunesse 2016, le Conseil pontifical pour les laïcs diffuse le
communiqué suivant: "Comme pour les deux précédents, ce texte
se fonde sur les Béatitudes pour accompagner les jeunes du monde
entier dans leur parcours spirituel vers Cracovie... Au cours de ces
trente dernières années, les JMJ, précieux héritage de Jean-Paul
II, sont devenues un grand instrument d’évangélisation de la
jeunesse et une importante occasion de dialogue entre l’Eglise et
les nouvelles générations. Cette aventure spirituelle a jusqu’ici
mobilisé des millions de jeunes de tous les continents. La JMJ a
suscité chez beaucoup d’entre eux un profond changement de vie, la
découverte d’un appel intrinsèquement lié à leur condition de
jeunes. De nombreuses vocations au sacerdoce et à la vie consacrée
sont nées après les JMJ, et beaucoup parmi les jeunes gens et les
jeunes filles qui ont vécu ensemble cette expérience ont, par la
suite, choisi d’unir leurs vies dans le sacrement du mariage. Dans
son message, le Saint-Père souligne combien le thème de cette XXXI
JMJ place l'événement au cœur de l’Année Sainte de la
miséricorde, la transformant en un véritable Jubilé mondial des
jeunes. Comme le rappelle si bien le Successeur de Pierre, c’est la
troisième fois qu’une rencontre internationale des jeunes coïncide
avec une année jubilaire. Ce fut le cas lorsque, au cours de l’Année
Sainte de la rédemption (1983-1984), Jean-Paul II convoqua pour la
première fois les jeunes du monde entier pour dimanche des Rameaux.
Puis, lors du Grand Jubilé de l’an 2000, plus de deux millions de
jeunes de 165 pays se réunirent à Rome pour la XV Journée
mondiale. Cette fois-ci encore, le Jubilé des jeunes à Cracovie
sera l’un des temps forts de cette année sainte".
"Le
Pape explique ensuite aux jeunes comment Dieu a révélé sa
miséricorde dans l'Ecriture, en manifestant son indéfectible
fidélité et son amour éternel, toujours prêt à pardonner. Dans
le Nouveau Testament, la miséricorde est présentée comme la
synthèse de l’œuvre que Jésus est venu accomplir dans le monde
au nom du Père. Tout en Jésus parle de la miséricorde. Mieux, il
est lui-même la miséricorde. Le Saint-Père invite alors les jeunes
à faire une expérience directe de la miséricorde du Seigneur. Il
raconte que lorsque j’avais dix-sept ans, un jour où il devais
sortir avec des amis, il décida de se recueillir d’abord dans une
église. Une fois à l’intérieur, il a trouvé un prêtre qui lui
a inspiré une grande confiance et a ressenti le désir de se
confesser. Cette rencontre a changé sa vie... Après avoir expliqué
comment Dieu nous manifeste sa miséricorde, le Pape invite les
jeunes à devenir, à leur tour, des instruments de cette miséricorde
envers les autres. Il leur propose une façon très concrète de
répondre à son appel: Je vous propose de vous engager à vivre pour
chacun des sept premiers mois de l’année 2016, une œuvre de
miséricorde matérielle et une œuvre de miséricorde spirituelle. A
la fin de son message, le Pape François renouvelle une chaleureuse
invitation aux jeunes: « Il ne manque plus que quelques mois à
notre rencontre en Pologne. Cracovie, la ville de saint Jean-Paul II
et de sainte Faustina Kowalska, nous attend à bras et cœurs
ouverts. Je crois que c’est la Divine Providence qui nous a guidés
à célébrer le jubilé des jeunes au pays ces deux grands apôtres
de la miséricorde de notre temps. Jésus miséricordieux, représenté
dans l’effigie vénérée par le peuple de Dieu dans le sanctuaire
de Cracovie qui lui est consacré, vous attend. Venez et dites-lui du
fond de votre cœur Jésus, en toi je me confie".
dimanche 27 septembre 2015
Première messe à Philadelphie
Cité
du Vatican, 27 septembre (VIS). Le Saint-Père est
arrivé hier à Philadelphie, dernière étape de sa visite pastorale
aux Etat-Unis, où il a d'abord célébré une messe avec les
évêques, les prêtres et les religieux de la Pennsylvanie, en la
cathédrale de la ville qui vit la promulgation de la déclaration
d'indépendance américaine. A l'homélie, à propos de l'histoire
tourmentée du monument, il a évoqué "des
générations de catholiques engagés, allant vers les périphéries
et construisant des communautés d’adoration, d’éducation, de
charité et de service à la société dans son ensemble". Cette
histoire est également "visible dans les efforts de tant de
prêtres, religieux et laïcs dévoués, qui durant plus de deux
siècles ont pourvu aux besoins spirituels des pauvres, des migrants,
des malades et des prisonniers. Et elle est visible dans les
centaines d’écoles où les religieux et les religieuses enseignent
aux enfants à lire et à écrire, à aimer Dieu et le voisin, et à
contribuer, en tant que bons citoyens, à la vie de la société
américaine. Tout cela est un grand héritage que vous avez reçu, et
que vous avez été appelés à enrichir et à transmettre".
"La
plupart d’entre vous connaît l’histoire de sainte Catherine
Drexel, qui..ayant fait part à Léon XIII des besoins des missions
américaines" s'entendit sèchement répliquer: "Et vous
qu’allez-vous faire? Ces paroles ont changé la vie de Catherine,
parce qu’elles lui ont rappelé, qu’après tout, chaque chrétien,
en vertu du baptême, a reçu une mission. Chacun de nous doit
répondre, de son mieux, à l’appel du Seigneur pour bâtir
l’Eglise. Et vous? Je voudrais m’arrêter sur deux aspects de ces
mots dans le contexte de notre mission particulière de transmettre
la joie de l’Evangile et de bâtir l’Eglise, que nous soyons
prêtres, diacres ou membres d’instituts de vie consacrée.
D'abord, adressées à une jeune femme ayant de hauts idéaux, ces
paroles ont changé sa vie. Elles lui ont fait penser à l’immense
tâche à accomplir, et à réaliser qu’elle était appelée à y
prendre sa part. Que de jeunes gens dans leurs paroisses et leurs
écoles ont les mêmes hauts idéaux, la même générosité
d’esprit, et le même amour pour le Christ et pour l’Eglise! Les
mettons-nous au défi? Leur faisons-nous place et les aidons-nous à
accomplir leur part? A trouver des manières de partager leur
enthousiasme et leurs dons avec nos communautés, surtout à travers
des œuvres de charité et le souci des autres? Partageons-nous notre
joie et notre enthousiasme en servant le Seigneur? L’un
des plus grands défis auquel l’Eglise est confrontée dans cette
génération est d’encourager chez tous les fidèles le sens de la
responsabilité personnelle pour la mission de l’Eglise, et à leur
permettre d’assumer cette responsabilité en tant que disciples
missionnaires, en tant que levain de l’Evangile dans notre monde.
Cela demande de la créativité dans l’adaptation aux situations
changeantes, en préservant l’héritage du passé non pas d’abord
en maintenant les structures et les institutions, qui nous ont bien
servi, mais surtout en étant ouverts aux possibilités que l’Esprit
nous révèle et en communiquant la joie de l’Evangile, jour après
jour et à chaque étape de notre vie".
"Et
vous? Il est significatif que ces paroles d’un Pape âgé aient été
adressées aussi à une fidèle laïque. Nous savons que l’avenir
de l’Eglise dans une société en évolution rapide appellera et
même appelle déjà, à un engagement beaucoup plus actif du laïcat.
L’Eglise aux Etats-Unis a toujours consacré un immense effort au
travail de catéchèse et d’éducation. Notre défi, aujourd’hui,
est de construire sur ces fondations solides et d’encourager un
sens de la collaboration et de la responsabilité partagée dans la
planification de l’avenir de nos paroisses et de nos institutions.
Cela ne signifie pas renoncer à l’autorité spirituelle dont nous
avons été investis, mais cela signifie plutôt discerner et
employer avec sagesse les multiples dons que l’Esprit répand sur
l’Eglise. En particulier, cela signifie évaluer l’immense
contribution que chaque femme, laïque et religieuse, a apportée et
continue d’apporter à la vie de nos communautés... Je vous
encourage donc à vous renouveler dans la joie de cette première
rencontre avec Jésus et à puiser dans cette joie une fidélité et
une force renouvelées. J’attends impatiemment d’être avec vous
durant ces prochains jours et je vous demande de porter mes
affectueuses salutations à ceux qui n’ont pas pu être avec nous,
spécialement aux nombreux prêtres âgés et aux religieux qui nous
joignent par la pensée. Durant la Rencontre mondiale des familles,
je voudrais vous demander de réfléchir sur notre ministère auprès
des familles, auprès des couples se préparant au mariage et auprès
des jeunes. Je sais que beaucoup se fait dans les Eglises locales
pour répondre aux besoins des familles et pour les soutenir sur le
chemin de la foi. Je vous demande de prier avec ferveur pour elles,
et pour les délibérations du prochain Synode sur la famille...
Tournons-nous maintenant vers Marie. Avec un amour maternel,
puisse-t-elle intercéder pour le progrès de l’Eglise en Amérique
à travers le témoignage prophétique du pouvoir de la croix de son
Fils d’apporter joie, espérance et force à notre monde. Je prie
pour chacun de vous, et je vous demande de prier pour moi".
Défendre les racines et la liberté religieuse
Cité
du Vatican, 27 septembre 2015 (VIS). Le
Independence National Historical Park de Philadelphie est l'un des
lieux se rattachant à la guerre d'indépendance. Le Pape
François s'y est rendu hier après-midi pour parler de la défense
des racines et de liberté religieuse devant la communauté
hispanique et émigrée. Après avoir béni une édition de la Bible
pour les familles réalisée par l'Office hispanique de l'épiscopat,
ainsi que la croix des Rencontres qui a visité tous les Etats avant
ce rendez-vous des familles de Philadelphie, le Saint-Père a rappelé
que la Déclaration de 1776 "affirme que tous
les hommes sont créés égaux, qu’ils sont dotés par leur
Créateur de droits inaliénables, et que les gouvernements existent
pour protéger et défendre ces droits. Ces paroles vibrantes
continuent de nous inspirer, tout comme elles ont inspiré d’autres
peuples de par le monde afin de combattre pour la liberté de vivre
conformément à leur dignité. Mais
l’histoire montre aussi que ces vérités doivent être constamment
réaffirmées, adaptées et défendues". L’histoire des
Etats-Unis est celle d’un effort constant "pour donner corps à
ces hauts principes dans la vie sociale et politique. Nous nous
souvenons des grandes luttes qui ont conduit à l’abolition de
l’esclavage, à l’extension du droit de vote, à la croissance du
mouvement des travailleurs, et à l’effort progressif pour éliminer
toute forme de racisme et de préjudice dirigés contre les vagues
successives de nouveaux américains. Cela montre que, lorsqu’un
pays est déterminé à demeurer fidèle à ses principes fondateurs,
basés sur le respect de la dignité humaine, il en devient plus fort
et" va de l'avant.
"Nous
avons tout à gagner à nous souvenir de notre passé. Un peuple qui
se souvient ne répète pas les erreurs passées et regarde avec
confiance les défis du présent et de l’avenir. Le souvenir sauve
l’âme d’un peuple de tout ce que ou de tous ceux qui pourraient
tenter de la dominer ou de l’utiliser pour leurs intérêts.
Lorsque l’exercice effectif de leurs droits est garanti aux
individus et aux communautés, ils ne sont pas seulement libres de
réaliser leur potentiel, mais aussi ils contribuent aussi au
bien-être et à l’enrichissement de la société. En
ce lieu symbole de l’esprit américain, je voudrais réfléchir
avec vous sur le droit à la liberté religieuse. Il est un droit
fondamental qui forge la façon dont nous inter-agissons socialement
et personnellement avec nos voisins dont les visions religieuses
diffèrent de la nôtre. La liberté religieuse signifie certainement
le droit d’adorer Dieu, individuellement et en communauté, comme
notre conscience le dicte. Mais la liberté religieuse, par sa
nature, transcende les lieux de culte ainsi que la sphère des
individus et des familles. Nos diverses
traditions religieuses servent en premier lieu la société par le
message qu’elles proclament. Elles appellent les individus et les
communautés à adorer Dieu, la source de toute vie, de la liberté
et du bonheur. Elles nous rappellent la dimension transcendante de
l’existence humaine et notre irréductible liberté face à toute
prétention de pouvoir absolu. Mais il nous faut jeter un regard sur
l’histoire, spécialement sur l’histoire du siècle dernier, pour
voir les atrocités perpétrées par les systèmes qui prétendaient
bâtir l’un ou l’autre paradis terrestre en dominant des peuples,
en les asservissant à des principes apparemment irrécusables et en
leur déniant toute espèce de droit. Nos riches traditions
religieuses...ont une force de motivation qui ouvre toujours de
nouveaux horizons, stimule la pensée et fait grandir l’intelligence
et la sensibilité. Elles appellent à la conversion, à la
réconciliation, au souci de l’avenir de la société, au sacrifice
de soi dans le service du bien commun, et à la compassion pour ceux
qui sont dans le besoin. Au cœur de leur mission spirituelle, se
trouve la proclamation de la vérité et de la dignité de la
personne humaine ainsi que des droits humains. Nos traditions
religieuses nous rappellent que, comme êtres humains, nous sommes
appelés à reconnaître l’autre qui révèle notre identité
relationnelle face à toute tentative visant une uniformité que
l’égoïsme du fort, le conformisme du faible, ou bien l’idéologie
de l’utopiste pourraient chercher à nous imposer. Dans un monde où
diverses formes de tyrannie cherchent à supprimer la liberté
religieuse, ou bien cherchent à la réduire à une sous-culture sans
droit d’expression dans la sphère publique, ou encore cherchent à
utiliser la religion comme prétexte à la haine et à la brutalité,
il est impérieux que les adeptes des diverses religions unissent
leurs voix pour appeler à la paix, à la tolérance, au respect de
la dignité et des droits des autres".
"Nous
vivons dans un monde sujet à la globalisation du paradigme
technocratique, qui soigneusement vise une uniformité
unidimensionnelle et cherche à éliminer toutes les différences et
toutes les traditions dans une recherche superficielle d’unité.
Les religions ont donc le droit et le devoir de faire comprendre
qu’il est possible de bâtir une société où un sain pluralisme,
qui dans la vérité respecte les différences et les valeurs comme
telles est un allié précieux dans l’engagement pour la défense
de la dignité humaine, un chemin de paix pour notre monde blessé.
Les
fondateurs de Philadelphie ont été inspirés par un profond sens
évangélique de la dignité de chaque personne et de l’idéal
d’une communauté unie par l’amour fraternel. Cette conviction
les a conduits à fonder...un havre de liberté religieuse et de
tolérance. Ce sens du souci fraternel de la dignité de tous,
spécialement des faibles et des vulnérables, est devenu une part
essentielle de l’esprit américain. Lors de sa visite de 1987,
Jean-Paul II a...rappelé à tous les américains que l’ultime test
de leur grandeur était leur façon de traitez chaque être humain,
spécialement les plus faibles et les plus démunis.
Je saisis l'occasion pour remercier tous
ceux qui, quelle que soit leur religion, ont cherché à servir le
Dieu de la paix en construisant des villes fraternelles, qui prennent
soin du prochain et défendent le don divin de la vie...et la cause
des pauvres et des migrants. Trop souvent, ceux qui ont le plus
besoin de notre aide sont incapables de se faire entendre. Vous êtes
leur voix, et parmi vous beaucoup ont fidèlement permis à leur cri
d’être entendus. Par ce témoignage, qui souvent rencontre une
puissante résistance, vous rappelez à la démocratie américaine
les idéaux pour lesquels elle a été fondée, et que la société
est affaiblie chaque fois et partout où l’injustice prévaut".
"Parmi
nous aujourd’hui, il y a des membres de la grande population
hispanique , mais aussi des représentants de la plus récente
migration... Beaucoup d’entre vous ont immigré dans ce pays en
payant le prix fort, mais dans l’espoir de construire une nouvelle
vie. Ne soyez pas découragés par les défis et les difficultés que
vous affrontez, quels qu’ils soient. Je vous demande de ne pas
oublier que, tout comme ceux qui vous ont précédés, vous apportez
beaucoup de talents à votre nouvelle nation. Vous ne devriez pas
avoir honte de vos traditions. N’oubliez pas les leçons que vous
avez apprises, spécialement de vos aînés, qui constituent l’apport
dont vous pouvez enrichir la vie de ce pays américain. N’ayez pas
honte de ce qui fait partie de vous, le sang de votre vie. Vous êtes
aussi appelés à être des citoyens responsables et à contribuer de
manière fructueuse à la vie des communautés dans lesquelles vous
vivez. Je pense en particulier à la foi vibrante de beaucoup d’entre
vous, au sens profond de la vie familiale et à toutes ces autres
valeurs dont vous avez hérité. En apportant vos dons, vous ne
trouverez pas seulement votre place ici, vous aiderez à renouveler
la société de l’intérieur... Puissiez vous avec ce pays être
renforcés dans la gratitude pour les nombreuses bénédictions et
libertés dont vous jouissez. Puissiez vous défendre ces droits,
spécialement votre liberté religieuse, car elle est un don par
Dieu".
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