Cité
du Vatican, 28 septembre (VIS). Hier après-midi au
Benjamin Franklin Parkway de Philadelphie,
plusieurs centaines de milliers de personnes ont pris part à la
messe de clôture de la Rencontre mondiale des familles (la
prochaine aura lieu en 2018 à Dublin). Commentant les lectures
liturgiques, le Saint-Père a rappelé que Moïse
et Jésus ont chacun réprimandé dans leur entourage ceux qui
prétendaient prophétiser ou chasser les mauvais esprits: "Jésus
a rencontré l’hostilité de qui n’avait pas accepté ce qu’il
leur disait ou faisait. Pour ceux-là" s'ouvrir à des "hommes
et femmes qui ne faisaient pas partie du peuple élu, était
intolérable. Les disciples, de leur côté, ont agi de bonne foi.
Mais la tentation d’être scandalisé par la liberté de Dieu, qui
fait tomber la pluie sur les justes et sur les injustes, en
contournant la bureaucratie, les cercles administratifs et
restreints, aurait menacé l’authenticité de la foi". On
comprend donc "pourquoi les paroles de Jésus sur le
scandale sont si dures. Pour Jésus, le vrai scandale consiste en
tout ce qui rompt et détruit notre confiance dans l’œuvre de
l’Esprit. Il continue de répandre...sa présence
dans notre monde, car...ce n’est pas nous qui avons aimé Dieu
mais, mais lui qui nous a aimés en premier lieu. Cet amour nous
donne la profonde certitude d'être désirés par Dieu qui nous
attend. C’est cette confiance qui fait que les disciples
encouragent, soutiennent et entretiennent les bonnes choses arrivant
tout autour d’eux. Dieu veut que tous ses enfants prennent part au
festin de l’Evangile. Jésus dit: N’entravez rien qui soit bon,
au contraire aidez-le à grandir. Emettre des doutes sur l’œuvre
de l’Esprit, donner l’impression qu’il ne peut trouver place en
ceux qui ne font pas partie de notre groupe, qui ne sont pas comme
nous’’, est une tentation dangereuse. Non seulement cela bloque
la conversion à la foi, mais aussi c’est une perversion de la
foi".
"La
foi ouvre une fenêtre à la présence et à l’œuvre de l’Esprit.
Elle nous montre que, comme le bonheur, la sainteté est toujours
liée à de petits gestes. Quiconque vous donne un verre d’eau en
mon nom ne restera pas sans récompense, a dit Jésus. Ces petits
gestes sont ceux que nous apprenons à la maison et faisons
quotidiennement... Ce sont les simples choses faites par les mères
et les grands-mères, par les pères et les grands-pères, par les
enfants. Ce sont les petits signes de tendresse, d’affection et de
compassion. Comme la soupe chaude que nous attendons avec impatience
la nuit, ou bien le petit déjeuner attendant quelqu’un qui se lève
tôt pour aller au travail. Des gestes familiers. Comme une
bénédiction avant d’aller au lit, ou bien une étreinte à notre
retour après une dure journée de travail. L’amour se montre par
de petites choses, par l’attention aux petits signes quotidiens qui
font que nous nous sentons chez nous. La foi grandit lorsqu’elle
est vécue et avivée par l’amour. Voilà pourquoi nos familles,
nos maisons, sont de vraies Eglises domestiques. Elles sont le lieu
approprié pour que la foi devienne vie, et que la vie devienne foi.
Jésus nous dit de ne pas entraver ces petits miracles. Au contraire,
il veut que nous les encouragions, que nous les diffusions. Il nous
demande de vivre la vie, notre vie quotidienne, en encourageant tous
ces petits signes d’amour comme des signes de sa propre vie et de
sa présence agissante dans notre monde. Alors, comment essayons-nous
de vivre de cette manière dans nos familles, dans nos sociétés?
Quel genre de monde voulons-nous laisser à nos enfants? Nous ne
pouvons pas répondre à ces questions seuls, par nous-mêmes. C’est
l’Esprit qui nous lance le défi de répondre en tant que membres
de cette grande famille humaine. Notre maison commune ne peut plus
tolérer des divisions stériles. Le défi urgent de sauvegarde de
notre maison inclut l’effort de réunir la famille humaine tout
entière dans la recherche d’un développement intégral et
durable, car nous savons que les choses peuvent changer. Puissent nos
enfants trouver en nous des modèles et des incitations à la
communion! Puissent nos enfants trouver en nous des hommes et des
femmes capables de se joindre à d’autres pour faire fleurir toutes
les bonnes semences que le Père a plantées. Sèchement,
mais avec affection, Jésus nous avertit: Si vous, qui êtes mauvais,
savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus le Père
donnera-t-il l’Esprit à ceux qui le lui demandent! Que de sagesse
dans ces paroles... Jésus sait que, quand il s’agit des enfants,
nous sommes capables d’une générosité sans bornes... Nous les
chrétiens, disciples du Seigneur, nous demandons aux familles du
monde de nous aider... Puissions-nous être tous des prophètes!
Puissions-nous tous être ouverts aux miracles de l’amour pour
toutes les familles du monde, et ainsi vaincre le scandale de l’amour
étroit, mesquin, enfermé sur lui-même, impatient envers les
autres. Et qu’il serait beau si, partout,
même au-delà de nos frontières, nous pouvions apprécier et
encourager cette prophétie et ce miracle. Nous renouvelons notre foi
dans la parole du Seigneur qui invite les familles croyantes à cette
ouverture. Elle invite tous ceux qui veulent partager la prophétie
de l’alliance entre l’homme et de la femme, qui donne vie et
révèle Dieu. Quiconque veut fonder dans ce monde une famille qui
enseigne aux enfants à être enthousiasmés par chaque geste visant
à vaincre le mal. Une famille qui montre que l’Esprit est vivant
et à l’œuvre trouvera notre gratitude et notre appréciation.
Quels que soient la famille, le peuple, la région ou la religion
auxquels il appartient. Puisse Dieu accorder à nous tous, en tant
que disciples du Seigneur, la grâce d’être dignes de cette pureté
de cœur qui n’est pas scandalisée par l’Evangile."
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