Cité
du Vatican, 27 septembre (VIS). La première journée du Pape
François à Philadelphie s'est conclue hier soir au Benjamin
Franklin Parkway par une veillée de prière pour la Rencontre des
familles. L'événement, animé par l'intervention de plusieurs
artistes et chanteurs dont l'italien Andrea Boccelli, ainsi que de
l'orchestre philharmonique de la ville, a été ponctué de
témoignages de familles venues de diverses régions du monde.
Préférant parler spontanément, il a remis le texte préparé aux
organisateurs. Nous le reproduisons ci-dessous. Ainsi a-t-il
brièvement évoqué le plus beau cadeau fait par Dieu au monde est
le mariage d'un homme et d'une femme, afin qu'ils se multiplient. Et
puis Dieu n'a pas envoyé son fils dans un palais mais dans une
famille, car les familles humaines sont d'essence divine.
"Combien
est-i important de partager nos vies de famille et de nous entraider
dans cette merveilleuse et exaltante tâche d’être une famille.
Etre avec vous me fait penser à l’un des plus beaux mystères de
notre foi chrétienne. Dieu n’a pas voulu venir dans le monde
autrement que dans une famille. Dieu n’a pas voulu approcher
l’humanité autrement que dans un foyer. Dieu n’a pas voulu pour
lui-même d’autre nom qu’Emmanuel. Il est Dieu avec nous. Son
désir depuis le commencement, son objectif, son effort constant
était de nous dire: Je suis Dieu avec vous, je suis Dieu pour vous.
Il est le Dieu qui, dès le début de la création a dit qu'il n’est
pas bon que l’homme soit seul. Nous pouvons ajouter qu'il n’est
pas bon que la femme soit seule, il n’est pas bon pour les enfants,
pour les personnes âgées, pour les jeunes, d’être seuls... C’est
pourquoi l’homme quitte son père et sa mère, et s’attache à sa
femme, et les deux deviennent une seule chair. Les deux sont destinés
à devenir un foyer, une famille. Depuis des temps immémoriaux...nous
avons entendu ces mots puissants... La famille est la grande
bénédiction, le grand don de Dieu avec nous, qui n’a pas voulu
nous abandonner à la solitude d’une vie sans les autres, sans
défis, sans foyer. Le voeu de Dieu...devient réalité dans les
rêves de nombreux couples qui travaillent à faire de leur vie une
vie de famille. C’est pourquoi la famille est le symbole vivant du
plan d’amour que le Père a rêvé autrefois. Vouloir fonder une
famille, c’est se décider à faire partie du rêve de Dieu,
choisir de rêver avec lui, vouloir construire avec lui, se joindre à
lui dans cette épopée de la construction d’un monde où personne
ne se sentira seul, indésirable, ou sans foyer. Chrétiens,
nous apprécions la beauté de la famille et de la vie de famille
comme le lieu où nous apprenons la signification et la valeur des
relations humaines. Nous apprenons qu’aimer quelqu’un n’est pas
seulement un sentiment fort mais une décision, un jugement et une
promesse. Nous apprenons à tout miser sur une autre personne, et
nous apprenons que cela vaut la peine".
"Jésus
n’était pas un célibataire endurci, loin de là! Il a pris
l’Eglise comme épouse, et a fait d’elle un peuple à lui. Il a
donné sa vie pour ceux qu’il aimait, de sorte que son épouse,
l’Eglise, puisse toujours savoir qu’il est Dieu avec nous, avec
son peuple, avec sa famille. Nous ne pouvons pas comprendre le Christ
sans son Eglise, comme nous ne pouvons pas comprendre l’Eglise sans
son époux, le Christ Jésus, qui a donné sa vie par amour, et qui
nous a fait voir que cela vaut la peine. Donner sa vie par
amour n’est pas facile. Comme pour le Maître, tout miser peut
parfois porter à la croix. Parfois quand tout semble difficile. Je
pense à tous ces parents, à toutes ces familles qui n’ont pas de
travail ou qui n’ont pas les droits des travailleurs, et combien
cela est une vraie croix. Que de sacrifices font-ils pour gagner leur
pain quotidien. Il est compréhensible que, lorsque ces parents
rentrent à la maison, ils soient si exténués qu’ils ne peuvent
pas donner le meilleur d’eux-mêmes à leurs enfants. Je pense à
toutes ces familles qui n’ont pas de logement ou qui vivent
entassées. Des familles qui manquent du minimum pour être en mesure
de construire des liens d’intimité, de sécurité et de protection
face aux ennuis de toutes sortes. Je pense à toutes ces familles qui
n’ont pas accès aux services élémentaires de santé. Des
familles qui, lorsqu’elles affrontent des problèmes médicaux,
surtout quand il s’agit des membres les plus jeunes ou les plus
âgés, dépendent d’un système qui ne satisfait pas leurs
besoins, qui est insensible à leur peine et leur impose de lourds
sacrifices pour recevoir un traitement approprié. On ne peut pas
qualifier de saine une société lorsqu’elle ne garantit pas une
réelle place à la vie de famille. On ne peut pas penser qu’une
société a un avenir lorsqu’elle ne fait pas passer des lois
capables de protéger les familles et d’assurer leurs besoins
fondamentaux, surtout ceux des familles qui sont à leurs débuts.
Que de problèmes seraient résolus si nos sociétés protégeaient
les familles et offraient aux ménages, spécialement aux couples
récemment mariés, la possibilité d’avoir un travail digne, un
logement et des services médicaux pour les accompagner au cours de
la vie".
Le
projet de Dieu "demeure intact, qui nous invite à travailler
pour une société qui soutienne les familles. Une société où le
pain, fruit de la terre et du travail des hommes continue à être
mis sur la table de chaque foyer, pour nourrir l’espérance des
enfants. Les familles parfaites n’existent pas. Cela ne doit pas
nous décourager... L’amour est une chose que nous apprenons...,
que nous vivons. L’amour grandit dans la mesure où il est forgé
par les situations concrètes dont chaque famille fait l’expérience.
L’amour naît et se développe constamment entre ombres et
lumières. L’amour peut s’épanouir entre l’homme et la femme
qui essayent de ne pas faire du conflit le dernier mot, mais plutôt
une nouvelle opportunité. Une opportunité pour chercher de l’aide,
une opportunité pour nous demander en quoi nous avons besoin de nous
améliorer, une opportunité pour découvrir le Dieu qui est avec
nous et qui ne nous abandonne jamais. C’est le grand héritage que
nous pouvons donner à nos enfants, une excellente leçon. Nous
faisons des erreurs, nous avons des problèmes. Mais nous savons que
ce n’est pas cela qui compte vraiment. Nous savons que les erreurs,
les problèmes, les conflits sont une occasion de nous approcher les
uns des autres, de nous approcher de Dieu. Ce soir
nous sommes venus prier ensemble, prier en tant que famille, pour
faire de nos foyers le visage joyeux de l’Eglise. Pour rencontrer
ce Dieu qui n’a pas voulu venir dans notre monde d’une autre
manière que dans une famille. Pour rencontrer Dieu avec nous, celui
qui est toujours parmi nous".
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