Cité
du Vatican, 7 janvier 2015 (VIS). Hier matin en la Basilique
vaticane, le Saint-Père a célébré la messe de la solennité de
l'Epiphanie, qui conclue le cycle liturgique de Noël. Voici
l'homélie du Pape François: "Les paroles que le
prophète Isaïe adressait à la ville sainte de Jérusalem nous
appellent à nous lever, à sortir, sortir de nos fermetures, sortir
de nous-mêmes, et à reconnaître la splendeur de la lumière qui
illumine nos existences. Debout, Jérusalem, resplendis! Elle est
venue ta lumière, et la gloire du Seigneur s’est levée sur toi.
Cette lumière, c’est la gloire du Seigneur. L’Eglise ne doit pas
croire qu’elle brille de sa propre lumière. Saint Ambroise le
rappelle dans une belle expression, en utilisant la lune comme
métaphore de l’Eglise: L’Eglise est véritablement comme la
lune, elle brille non pas de sa propre lumière, mais de celle du
Christ. Elle tire sa splendeur du Soleil de justice, de sorte que
l’on peut dire: Ce n’est plus moi qui vit mais le Christ qui vit
en moi. Le Christ est la vraie lumière qui éclaire, et dans la
mesure où l’Eglise demeure ancrée en lui, dans la mesure où
l’Eglise se laisse éclairer par lui, elle parvient à éclairer la
vie des personnes et des peuples. C’est pourquoi les Pères
reconnaissaient dans l’Eglise le Mysterium Lunae. Nous avons besoin
de cette lumière qui vient d’en haut pour correspondre de manière
cohérente à la vocation que nous avons reçue. Annoncer l’Evangile
n’est pas un choix que nous pourrions faire parmi tant d’autres,
ce n’est pas non plus une profession. Pour l’Eglise, être
missionnaire ne signifie pas faire du prosélytisme. Pour l’Église,
être missionnaire revient à exprimer sa nature même: Etre
illuminée par Dieu et réfléchir sa lumière. C’est cela son
service. Il n’y a pas d’autre voie. La mission est sa vocation de
faire resplendir la lumière du Christ est son service. Combien de
personnes attendent de nous cet engagement missionnaire, parce
qu’elles ont besoin du Christ, elles ont besoin de connaître le
visage du Père".
"Les
Mages, dont parle l’Evangile de Matthieu, sont un témoignage
vivant du fait que les semences de vérité sont présentes partout,
parce qu’elles sont un don du créateur qui appelle chacun à le
reconnaître comme Père bon et fidèle. Les Mages représentent les
hommes de partout dans le monde, qui sont accueillis dans la maison
de Dieu. Devant Jésus il n’existe plus aucune division de race, de
langue ni de culture. Dans cet Enfant, toute l’humanité trouve son
unité. Et l’Eglise a la tâche de reconnaître et de faire
apparaître de manière plus claire le désir de Dieu que chacun
porte en soi. C’est le service de l’Eglise, avec la lumière
qu’elle réfléchit, faire apparaître le désire de Dieu que
chacun porte en soi. Comme les Mages beaucoup de personnes, aussi de
nos jours, vivent avec le cœur inquiet qui continue à interroger
sans trouver de réponses certaines. C’est l’inquiétude de
l’Esprit Saint qui se meut dans les cœurs. Elles sont encore à la
recherche de l’étoile qui indique la route vers Bethléem. Combien
d’étoiles y a-t-il dans le ciel! Et pourtant, les Mages en ont
suivi une autre, nouvelle, qui brillait pour eux beaucoup plus. Ils
avaient scruté longtemps le grand livre du ciel pour trouver une
réponse à leurs interrogations ils avaient le cœur inquiet, et
finalement la lumière était apparue. Cette étoile les a changés.
Elle leur a fait oublier leurs intérêts quotidiens, et ils se sont
mis tout de suite en chemin. Ils ont écouté une voix qui, de
l’intérieur, les poussait à suivre cette lumière la voix de
l’Esprit qui opère chez toutes les personnes, et elle les a guidés
jusqu’à ce qu’ils trouvent le roi des juifs dans une pauvre
maison de Bethléem. Tout cela est un enseignement pour nous.
Aujourd’hui, répéter la question des Mages nous fera du bien: Où
est le roi des juifs qui vient de naître? Nous avons vu son étoile
à l’Orient et nous sommes venus nous prosterner devant lui. Nous
sommes sollicités, surtout à une époque comme la nôtre, à nous
mettre à la recherche des signes que Dieu offre, sachant qu’ils
demandent notre engagement pour les déchiffrer, et comprendre ainsi
sa volonté. Nous sommes interpellés à aller à Bethléem pour
trouver l’Enfant et sa Mère. Suivons la lumière que Dieu nous
offre. Le bréviaire nous dit de manière poétique que les Mages
virent une petite lumière, la lumière qui émane du visage du
Christ, plein de miséricorde et de fidélité. Et, une fois arrivés
devant lui, adorons-le de tout notre cœur, et présentons-lui nos
dons, notre liberté, notre intelligence, notre amour. La vraie
sagesse se cache dans le visage de cet Enfant. C’est là, dans la
simplicité de Bethléem, que se trouve résumée la vie de l’Eglise.
C’est là la source de cette lumière, qui attire à elle toute
personne dans le monde, et oriente le chemin des peuples sur la voie
de la paix".
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