CROIRE DANS LE CHRIST SIGNIFIE VOULOIR L'UNITE

CITE DU VATICAN, 30 JUI 2004 (VIS). En la Solennité des Apôtres Pierre et Paul, le Pape a présidé Place-St.Pierre à 18 h une Messe solennelle à laquelle a assisté SS le Patriarche oecuménique Barthélémy Ier et durant laquelle 44 Archevêques métropolitains ont reçu le Pallium. Le Patriarche et le Pape ont prononcé l'homélie après la lecture en latin et en grec de l'Evangile du jour. Ensuite, a été proclamé le Crédo de Nicée-Constantinople, en grec et selon l'usage liturgique des Eglises byzantines.

A l'homélie, le Patriarche Barthélémy a abordé les progrès accomplis depuis la rencontre historique entre Athénagoras et Paul VI, malgré qu'il n'a " pas été possible d'éliminer les oppositions accumulées durant neuf siècles… Nous aussi -a-t-il ajouté-espérons que ce qui n'a pas été possible jusqu'ici le sera et au plus tôt. Ce sera peut-être dans un avenir éloigné mais notre attente et notre amour ne se comptent pas en brèves périodes de temps. Notre présence de ce jour exprime à l'évidence notre vœu sincère de dépasser tous les obstacles ecclésiaux sans contenu dogmatique, afin que notre effort se concentre sur l'étude des différences essentielles et des vérités dogmatiques qui divisent encore nos Eglises, comme sur la manière de vivre la vérité chrétienne de l'Eglise unie ".

L'unité de l'Eglise, a ajouté Barthélémy Ier, n'est pas comparable à celle des états. Il s'agit " d'une recherche spirituelle dont le but est de vivre ensemble la communion spirituelle avec Notre Seigneur…. Les difficultés ne manquent pas dans cet effort car pour la plupart d'entre-nous qui ne sommes que des hommes estiment que leurs positions, opinions et jugements découlent de l'esprit du Christ. Etant donné que ces diverses positions ne coïncident pas entre-elles, ni avec le vécu du Christ, il en découle des discordes ". Il ne faut donc pas seulement s'attacher à une union d'apparence mais à celle de l'esprit, dans l'Esprit du Christ ".

Pour sa part, Jean-Paul II a traité de l'unité des chrétiens en signalant que la présence du Patriarche correspondait au 40 anniversaire de la rencontre fraternelle de Paul VI et d'Athénagoras Ier. " Elle ne peut se réduire -a dit le Pape- à un simple souvenir. C'est un défi commun qui nous montre la voie de la découverte réciproque et de la réconciliation ".

Après avoir cité l'Encyclique Ut Unum Sint de 1995, le Saint-Père a dit que " croire dans le Christ signifie vouloir l'unité, que vouloir l'unité signifie vouloir l'Eglise, que vouloir l'Eglise signifie vouloir la communion de grâce inscrite de tout temps dans le dessein du Père. C'est la signification de la prière du Christ, Ut Unum Sint ". L'engagement dans la communion, a ajouté Jean-Paul II, " n'est pas un vague rapport de bon voisinage mais le lien indissoluble de la foi théologale auquel nous sommes appelés, à la communion et non pas à la séparation ".

" Tout ce qui, au long des siècles, a rompu notre unité dans le Christ, a été vécu dans la souffrance. Dans cette optique, cette rencontre ne se réduit pas à un geste de courtoisie mais correspond à une réponse au mandat du Seigneur… L'Eglise de Rome s'est engagée avec volonté et sincérité dans le chemin de la pleine réconciliation par le biais d'initiatives de plus en plus concrètes et utiles… Mais leur accomplissement dépend aussi de nous tous ".

Le Pape a ensuite dit à son illustre hôte : " dans la voie de l'unité je me suis laissé guider par la boussole sûre de ce qu'enseigne le Concile Vatican II…et je réaffirme aujourd'hui que l'engagement pris par l'Eglise catholique avec ce Concile est irréversible. On ne saurait renoncer à cela ".

Pour conclure, le Saint-Père s'est adressé aux Archevêques recevant le Pallium, " signe -leur-a-t-il dit- de la communion qui vous unit de façon particulière au témoignage apostolique de Pierre et de Paul. Il vous lie à l'Evêque de Rome, Successeur de Pierre, appelé à assumer un service ecclésial unique dans le respect de tout le collège épiscopal ".
HML/PALLIUM :BARTHELEMY/… VIS 20040630 (560)