CITE DU VATICAN, 15 SEP (VIS). Benoît XVI a reçu aujourd'hui les lettres de créances de M.Noel Fahey, le nouvel Ambassadeur d'Irlande près le Saint-Siège, devant qui il a tout d'abord appelé que "depuis plus de mille six cents ans le christianisme façonne la culture, la morale et l'identité spirituelle du peuple irlandais", et que le christianisme "demeure le levain de la vie du pays. La foi chrétienne n'a rien perdu de son importance puisqu'elle touche 'la sphère la plus profonde de l'homme'". Parlant ensuite de la croissance économique sans précédent du pays, le Saint-Père a fait observer que cette prospérité "a sans aucun doute apporté une sécurité matérielle à beaucoup mais dans son sillage, le sécularisme commence à laisser des traces".
Benoît XVI s'est alors félicité de la récente initiative pour promouvoir "un dialogue structuré" entre l'Eglise et l'Etat en Irlande, alors que certains se demandent si "l'Eglise est autorisée à "apporter sa contribution au gouvernement d'un pays" ou si au contraire, "dans une société pluraliste et démocratique, la foi et la religion ne doivent pas être reléguées à la sphère privée".
"En articulant la vérité révélée, -a affirmé le Pape- l'Eglise est utile à tous les membres de la société car elle illumine les bases de la morale et de l'étique, elle purifie la raison pour que la société reste ouverte à la considération des vérités ultimes... Loin de menacer la tolérance des différences, la pluralité culturelle ou d'usurper le rôle de l'Etat, sa contribution permet d'illuminer la vraie vérité qui rend le consensus possible et permet au débat public d'être rationnel, honnête et responsable".
"Quand la vérité n'est plus prise en considération, le relativisme la remplace, et au lieu d'être gouvernés par des principes, les choix politiques sont de plus en plus déterminés par l'opinion publique. Les valeurs sont alors éclipsées par les procédures et les objectifs et les notions du bien et du mal, de la vérité et de l'équivoque sont régies par les calculs pragmatiques des avantages et inconvénients".
Benoît XVI s'est félicité des fruits du processus de paix en Irlande du Nord, rendu possible grâce "au vaste soutient international, à la détermination politique des gouvernements irlandais et britanniques et à la disponibilité des individus et des communautés qui ont mis en valeur la sublime capacité humaine du pardon". Le Pape souhaite que ce processus "inspire les chefs politiques et religieux des autres régions tourmentées de notre monde afin qu'ils reconnaissent que la paix durable ne peut se construire que sur le pardon, la réconciliation et le respect mutuel".
Evoquant le choix de l'Irlande en faveur de la défense de l'environnement, le Saint-Père a rappelé que "le développement soutenable et une attention particulière aux changements climatiques sont des thèmes d'importance capitale pour toute l'humanité et aucune nation ou secteur économique ne doit les ignorer". Si "on reconnaît facilement la majesté de la main divine de la Création...il est beaucoup plus difficile de reconnaître la gloire et la splendeur divine dont il a couronné l'homme".
"Il y a une sorte de cassure morale -a encore dit le Pape- Les grands thèmes de la vie et de la morale de la paix, la non violence, la justice et le respect pour la création ne confèrent pas naturellement dignité à l'homme. La dimension primordiale de la morale vient de la dignité innée de la vie humaine, de sa conception à sa mort naturelle, une dignité que Dieu même lui a conférée".
"Il est inquiétant de voir que de plus en plus fréquemment des groupes sociaux et politiques revendiquent le respect pour la création de Dieu mais sans prêter grande attention à la merveille de la vie dans le sein maternel -a souligné le Saint-Père, qui a également manifesté son désir que surtout parmi les jeunes "l'intérêt pour l'environnement les porte à approfondir leur compréhension de l'ordre et de la magnificence de la création de Dieu dont le centre et sommet sont l'homme et la femme".
CD/LETTRES CREANCES/IRLANDE:FAHEY VIS 20070917 (670)
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