CITE DU VATICAN, 4 FEV 2009 (VIS). A l'occasion de l'audience générale, Benoît XVI a proposé sa dernière catéchèse du cycle consacré à saint Paul. On cite, a-t-il dit, pour la première fois son martyre à la fin du II siècle dans les Actes de Paul, qui parlent d'un condamnation à mort prononcé par Néron, suivie d'une décapitation immédiate. La date de l'épisode varie selon les sources qui la situent entre la persécution de Néron déclenché après l'incendie de Rome de juin 64 et la fin du règne en 68. La tradition situe la décapitation au lieudit les Trois Fontaines et sa sépulture dans le cimetière de la Voie d'Ostie, là même où se dresse la Basilique qui porte son nom.
"La figure de Paul dépasse sa seule vie terrestre et va bien au-delà de sa mort car il nous a laissé un extraordinaire héritage spirituel. "Nombre de ses écrits, prophétiques, apostoliques et évangéliques structurent la liturgie, et surtout la forme même de la liturgie de la Parole... Cette présence fait de l'Apôtre des Gentils un aliment spirituel pour les fidèles de toute époque... Les Pères de l'Eglise, et après eux les théologiens, se nourrissent de sa spiritualité. Au long des siècles il est un maître... C'est grâce à lui que saint Augustin se convertira...et que saint Thomas d'Aquin composera l'oeuvre majeure de l'exégèse médiévale en commentant les Epîtres. La réforme protestante du XVI siècle fut un moment décisif", lorsque Luther "proposa une nouvelle interprétation de la doctrine paulinienne de la justification qui, libérée de craintes et de scrupules, permit une confiance nouvelle et radicale en la bonté d'un Dieu qui pardonne toujours et sans condition. Luther identifia le légalisme judéo-chrétien, condamné par Paul, avec l'ordre de la vie de l'Eglise catholique, présentée comme esclave de la loi en opposition à la liberté de l'Evangile... Le Concile de Trente...examina avec attention la question de la justification et fit la synthèse selon la tradition catholique entre la Loi et l'Evangile, conformément au message de l'Ecriture comprise dans sa totalité et son unité".
Avec le renouveau des études au XIX siècle les travaux consacrés à l'oeuvre de Paul bénéficièrent de l'approche plus scientifique intéressant l'interprétation historique et critique de l'Ecriture. "Ce nouveau paulinisme a mis en relief le caractère central du concept de liberté dans la pensée de l'Apôtre...présenté comme une sorte de nouveau fondateur du christianisme. Il est certain que chez Paul la centralité du Royaume, déterminant pour Jésus, s'est transformée en centralité de la christologie, dont le mystère pascal constitue le point crucial. De ce mystère découlent les sacrements, le baptême et l'eucharistie, présence permanente de la grâce qui nourrit le Corps du Christ et bâtit l'Eglise". Ces dernières années, on a enregistré dans l'exégèse paulinienne des convergences croissantes entre chercheurs catholiques et protestants, qui permettent un consensus sur les points de divergence historiques. "Point fondamental du Concile Vatican II, cela représente un grand espoir pour l'oecuménisme".
Puis le Saint-Père à évoqué les mouvements religieux qui s'inspirent de Paul, la Congrégation de St.Paul au XVI siècle, les Missionnaires de St.Paul au XIX siècle, la Famille paulinienne ou l'Institut séculier de la Compagnie de St.Paul au XX siècle. "Devant nous se dresse la figure lumineuse d'un apôtre et d'un penseur chrétien extrêmement fécond et profond, de qui on peut encore tirer bénéfice... S'approcher de sa personne comme de sa doctrine constitue pour chacun de nous un encouragement et une garantie de consolidation de l'identité chrétienne, et un rajeunissement pour l'Eglise toute entière".
AG/PAUL/... VIS 20090204 (590)
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