Cité
du Vatican, 17 janvier 2015 (VIS). Pour son second jour aux
Philippines le Pape François s'est rendu par avion sur l'île de
Leyte, à Tacloban, où l'avion papal a atterri avec trois quart
d'heure d'avance sur le programme, en raison de l'arrivée d'une
tempête tropicale. Il s'agit de la région côtière durement
frappée il y a quatorze mois par le typhon Yolanda, qui a causé la
mort de 10.000 personnes et causés de très graves destructions.
Ecourtant la cérémonie d'accueil, il s'est immédiatement rendu sur
l'esplanade préparée pour la messe avec la population survivante. A
cause de la pluie battante, il a improvisé en espagnol en proposant
un résumé de l'homélie préparée, dont voici le texte:
"Quelles
paroles de consolation nous venons d’entendre! Encore une fois, il
nous a été dit que Jésus-Christ est le Fils de Dieu, notre
Sauveur, notre grand prêtre qui nous offre miséricorde, grâce et
soutien en tout ce dont nous avons besoin. Il guérit nos blessures,
pardonne nos péchés et nous appelle à être ses disciples, comme
il l’a fait avec Matthieu. Louons-le pour son amour, sa miséricorde
et sa compassion. Je rends grâce au Seigneur Jésus parce que ce
matin, nous pouvons être ensemble. Je suis venu pour être avec
vous, en cette ville qui a été dévastée par le typhon Yolanda il
y a quatorze mois. Je vous apporte l’amour d’un père, les
prières de toute l’Eglise, la promesse que vous n’êtes pas
oubliés tandis que vous continuez la reconstruction. Ici, la tempête
la plus forte jamais enregistrée sur la planète a été vaincue par
la force la plus puissante de l’univers, l’amour de Dieu. Nous
sommes ici ce matin pour témoigner de cet amour, de sa capacité à
transformer mort et destruction en vie et communauté. La
résurrection du Christ, que nous célébrons en cette messe, est
notre espérance et une réalité dont nous faisons l’expérience,
même présentement. Et nous savons que la résurrection survient
seulement après la croix, cette croix que vous avez portée avec
foi, dignité et la force donnée par Dieu. Nous sommes réunis avant
tout afin de prier pour les personnes qui sont mortes, pour toutes
celles qui sont encore dispersées et pour celles qui ont été
blessées. Nous recommandons à Dieu les âmes des défunts, nos
mères, nos pères, nos fils et nos filles, notre famille, nos amis
et voisins. Nous avons confiance qu’en arrivant en la présence de
Dieu, ils ont trouvé miséricorde et paix. Toutefois, beaucoup de
tristesse persiste ici à cause de leur absence. Pour vous qui les
avez connus et aimés, qui les aimez encore, la douleur de les avoir
perdus est réelle. Mais nous regardons vers l’avenir avec les yeux
de la foi. Notre douleur est une semence qui un jour débouchera sur
la joie que le Seigneur a promise à ceux qui ont cru en ses paroles:
‘Heureux vous qui pleurez, parce que vous serez consolés’.
Nous
sommes rassemblés ici, en outre, afin de rendre grâce à Dieu pour
son aide au temps du besoin. Il a été votre force en ces mois
vraiment difficiles. Tant de vies ont été perdues, il y a eu tant
de souffrance et de destruction. Cependant, nous sommes encore en
mesure de nous réunir et de le remercier. Nous savons qu’il prend
soin de nous. Nous savons qu’en Jésus son Fils, nous avons un
grand prêtre capable de compatir et de souffrir avec nous. La
compassion de Dieu, sa souffrance avec nous, donne une signification
et une valeur éternelles à nos efforts. Votre désir de le
remercier pour toute grâce et bénédiction, même quand vous avez
tant perdu, n’est pas seulement un triomphe de la capacité de
résilience et de la force du peuple philippin. C’est aussi un
signe de la bonté de Dieu, de sa proximité, de sa tendresse, de son
pouvoir salvifique. Nous rendons grâce...également pour tout ce qui
a été fait pour aider, reconstruire, assister en ces mois de besoin
sans précédents. Je pense en premier lieu à ceux qui ont accueilli
et donné refuge au grand nombre de familles déplacées, aux
personnes âgées, à la jeunesse. Comme il est dur d’abandonner sa
propre maison et ses propres moyens de subsistance. Nous remercions
ceux qui ont pris soin des sans-logis, des orphelins et des personnes
abandonnées. Prêtres, religieux et religieuses qui ont donné tout
ce qu’ils pouvaient. Je remercie tous ceux d’entre vous qui ont
logé et nourri les personnes à la recherche de sécurité dans les
églises, les couvents, les bureaux et qui continuent d’assister
ceux qui sont encore en difficulté. Vous êtes un honneur pour
l’Eglise, vous êtes l’orgueil de votre nation. Je remercie
personnellement chacun de vous, puisque tout ce que vous avez fait au
plus petit des frères et sœurs du Christ, c’est à lui que vous
l’avez fait. Au cours de cette messe, nous voulons aussi remercier
Dieu pour les hommes et les femmes de bonne volonté qui ont rendu
service comme agents de sauvetage et de secours. Nous le remercions
pour toutes les personnes qui, dans le monde entier, ont offert
généreusement leur propre temps, argent et biens. Les états, les
organisations et les personnes individuelles partout dans le monde
ont mis en première ligne ceux qui sont dans le besoin. Il s’agit
d’un exemple qui devrait être suivi. Je demande aux gouvernants,
aux agences internationales, aux bienfaiteurs et aux personnes de
bonne volonté de ne pas se lasser. Il y a encore beaucoup à faire.
Même si les gros titres des journaux ont changé, les besoins
subsistent.
La
première lecture du jour, nous incite à rester fermes dans notre
confession, à persévérer dans la foi, à nous approcher avec
confiance du trône de la grâce de Dieu. Ces paroles ont une
résonance spéciale en ce lieu, au milieu de grandes souffrances,
vous n’avez jamais cessé de confesser la victoire de la Croix, le
triomphe de l’amour de Dieu. Vous avez vu la puissance de cet amour
révélée dans la générosité de très nombreuses personnes à
travers les nombreux petits miracles de la bonté. Mais vous avez
constaté aussi, même dans le pillage, dans les déprédations et
dans le manque de réponse à ce grand drame humain, bien des signes
tragiques du mal dont le Christ est venu nous sauver. Prions afin que
cela nous conduise à une confiance plus grande dans la puissance de
la grâce de Dieu pour vaincre le péché et l’égoïsme. Prions
particulièrement afin qu’il rende chacun toujours plus sensible au
cri de nos frères et de nos sœurs dans le besoin. Prions afin qu’il
nous aide à repousser toute forme d’injustice et de corruption,
qui, en volant les pauvres, empoisonne les racines mêmes de la
société. Chers frères et sœurs, en cette grande épreuve, vous
avez senti de manière spéciale la grâce de Dieu à travers la
présence et l’attention affectueuse de la Vierge Marie, Notre Dame
du Perpétuel Secours. Elle est notre mère. Qu’elle vous aide à
persévérer dans la foi et dans l’espérance et à rejoindre tous
ceux qui sont dans le besoin. Avec les saints Laurent Ruiz et Pierre
Calungsod et avec tous les saints, qu’elle continue à implorer la
miséricorde de Dieu et sa compassion bienveillante pour ce pays et
pour tous les bien-aimés Philippins".
Après
la messe, l'avion papal a du rapidement regagner Manille, où il est
parvenu à 15 h locale, avec plus de trois heure sur le programme
établi. Le Pape a cependant pu visiter une maison de pêcheurs
dévastée en 2013, bénir une maison de retraite et un asile pour
enfants reconstruits grâce à Cor Unum, puis se rendre à
l'archevêché. Après avoir déjeuné sur le pouce, il a salué
brièvement une trentaine de familles rescapées de Yolanda,
rencontré quelques séminaristes, et visiter au pas de course le
Centre Pape François pour les pauvres. Dernière étape avant de
s'envoler pour la capitale, la cathédrale de Palo où était prévue
une rencontre avec les évêques, les prêtres, séminaristes et
religieux. Il s'est excusé de ne pouvoir tenir ses engagements et à
remis à ses hôtes le texte qu'il comptait lire. A Manille, de
l'aéroport au centre ville, il a salué les fidèles restés pour
attendre son retour.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire