Cité
du Vatican, 24 septembre (VIS). Deux cent mille personnes attendaient
hier le Pape aux abords de la Maison Blanche, où il a été
accueilli vers 9 h (15 h heure de Rome) par le Président des
Etats-Unis d'Amérique. Puis il a prononcé son premier discours
devant les 20.000 invités rassemblés dans les jardins. En voici le
texte intégral:
"Je
suis profondément reconnaissant pour votre accueil au nom de tous
les Américains. Comme fils d’une famille d’immigrés, je suis
heureux d’être un hôte en ce pays, qui a été en grande partie
bâti par de semblables familles. J’attends avec impatience ces
jours de rencontre et de dialogue, où j’espère écouter et
partager nombre des espérances et des rêves du peuple américain.
Durant ma visite, j’aurai l’honneur de
m’adresser au Congrès, où j’espère, en tant que frère de ce
pays, offrir des paroles d’encouragement à ceux qui sont appelés
à guider l’avenir politique de cette nation dans la fidélité à
ses principes fondateurs. Je me rendrai aussi à Philadelphie pour la
huitième Rencontre mondiale des familles, afin de célébrer et de
soutenir les institutions du mariage et de la famille en ce moment
critique dans l’histoire de notre civilisation. Avec leurs
concitoyens, les catholiques américains sont engagés dans la
construction d’une société qui soit véritablement tolérante et
inclusive, dans la sauvegarde des droits des individus et des
communautés, et dans le rejet de toute forme d’injuste
discrimination. Avec d’innombrables autres personnes de bonne
volonté, ils nourrissent également le souci que les efforts pour
bâtir une société juste et ordonnée avec sagesse respectent leurs
plus profondes préoccupations et leur droit à la liberté
religieuse. Cette liberté demeure l’un des plus précieux acquis
de l’Amérique. Et, comme mes frères, les évêques des
Etats-Unis, nous l’ont rappelé, tous sont appelés à être
vigilants, précisément en tant que bons citoyens, pour préserver
et défendre cette liberté de tout ce qui la menacerait ou la
compromettrait".
"Monsieur
le Président, je trouve encourageant que vous promouviez une
initiative pour la réduction de la pollution de l’air. En
acceptant cette urgence, à moi également il semble clair que le
changement climatique est un problème qui ne peut plus être laissé
à la future génération. En ce qui concerne la sauvegarde de notre
maison commune, nous vivons un moment critique de l’histoire. Il
est encore temps d’opérer les changements qui s’imposent en vue
d’un développement durable et intégral, car nous savons que les
choses peuvent changer. Un tel changement exige de notre part que, de
manière sérieuse et responsable, nous prenions en considération,
non seulement le genre de monde que nous pourrions léguer à nos
enfants, mais aussi les millions de personnes vivant dans un système
qui les a marginalisés. Notre maison commune fait partie de ce
groupe d’exclus qui crient vers le ciel et qui aujourd’hui
frappent avec force à la porte de nos maisons, de nos villes et de
nos sociétés. Pour utiliser une expression imagée du Pasteur
Martin Luther King, nous pouvons dire que nous avons manqué
d’honorer un billet à ordre et le moment est arrivé de le faire.
Nous savons par la foi que le Créateur ne nous abandonne pas, jamais
il ne fait marche arrière dans son projet d’amour, il ne se repent
pas de nous avoir créés. L’humanité possède encore la capacité
de collaborer pour construire notre maison commune. En tant que
chrétiens inspirés par cette certitude, nous voulons nous engager,
de manière consciencieuse et responsable, pour la sauvegarde de
notre maison commune. Les efforts réalisés
récemment afin d’amender les relations rompues et afin d’ouvrir
de nouvelles portes à la coopération au sein de la famille humaine
sont des étapes positives sur le chemin de la réconciliation, de la
justice et de la liberté. Je voudrais que tous les hommes et toutes
les femmes de bonne volonté de cette grande nation soutiennent les
efforts de la communauté internationale pour protéger les personnes
vulnérables dans notre monde et pour encourager les modèles de
développement intégral et inclusif, en sorte que nos frères et
sœurs partout puissent connaître les bénédictions de paix et de
prospérité que Dieu veut pour tous ses enfants Monsieur
le Président, une fois encore, je vous remercie de votre accueil, et
j’attends impatiemment ces jours à passer dans votre pays. Dieu
bénisse l’Amérique!".
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