Cité
du Vatican, 17 septembre (VIS). Le Saint-Père a reçu les
participants à la Réunion mondiale de la jeunesse consacrée, qui a
eu lieu dans le cadre de l'Année de la vie consacrée. Après avoir
salué en particulier ceux venus de Syrie et d'Irak et évoqué les
martyrs de ces pays, il a répondu à trois questions, notamment à
une religieuse ayant soulevé la question de l'instabilité et de la
médiocrité dans la cheminement vocationnel. Citant sainte Thérèse
d'Avila pour qui une rigide observance détruisait la liberté, a dit
à ses hôtes: ''Le Seigneur vous appelle...à vivre de manière
prophétique la liberté, à savoir la liberté unie au témoignage
et à la fidélité... La vie consacrée peut être stérile si elle
est pas prophétique, si il n'est pas permis de rêver... Si
l'observance se réduit à une rigidité formelle, elle se limite à
un égoïsme personnel... Soyez donc toujours ouverts à ce que le
Seigneur nous dit et...dialoguez sincèrement avec votre supérieur,
avec votre maître spirituel, avec l'évêque, avec l'Eglise... Soyez
ouverts au dialogue et en particulier au dialogue communautaire. Un
des péchés courants dans la vie de la communauté est l'incapacité
du pardon entre frères... Les ragots ferment la porte au pardon de
la communauté... Ils sont le fléau de la vie communautaire, une
bombe qui détruit l'autre qui ne peut pas se défendre.'' Pour ce
qui est de l'instabilité, le Pape a dit qu'elle se manifeste dès le
début de la vie consacrée... Parlant de sainte Thérèse de
l'Enfant-Jésus, il a dit qu'il faut prier pour les mourants parce le
risque d'instabilité est plus grand... Culturellement nous vivons
une période très instable, dans une culture du provisoire...qui a
pénétré l'Eglise, les communautés religieuses, les familles et le
mariage... Non, la culture doit être définitive car Dieu a envoyé
Son fils pour toujours. Rien n'est à titre provisoire, une
génération comme un pays. Tout le monde est pour toujours. Ceci est
un critère de discernement spirituel".
Répondant
ensuite à une autre question sur le désir d'évangéliser, le Pape
a souligné que le zèle apostolique vient d'un sentiment qui
enflamme le cœur. Evangéliser est pas la même chose que faire du
prosélytisme. Ce n'est pas une équipe de football à la recherche
de partenaires ou de supporters... Evangéliser c'est non seulement
être convaincant, mais aussi de témoigner que Jésus est vivant...
Or ce témoignage doit être donné avec tout son être...et je veux
remercier les femmes consacrées pour leur témoignage... Vous avez
toujours voulu être à la pointe...parce que vous êtes mères.
Soyez l'image de la maternité de l'Eglise, des icônes de sa
tendresse et de l'amour de l'Eglise, maternelle comme Marie... Il y a
un autre mot-clé dans la vie consacrée, celui de mémoire. Jacques
et Jean n'ont jamais oublié leur première rencontre avec Jésus...
Dans les moments les plus sombres, dans les moments de tentation,
dans les moments difficiles de notre vie consacrée, il faut se
souvenir de l'émerveillement vécu lorsque le Seigneur nous a
regardé". A une autre question sur la vocation au sacerdoce, il
a confié que dans son cas cela était venu par hasard, dans le
confessionnal d'une église: "Ma vie a soudain changé. A
l'instant Jésus a changé ma vie... Le Seigneur ne m'a jamais laissé
seul, même dans les moments les plus difficiles et les plus
sombres... Le Seigneur nous trouve toujours de manière définitive
car il ne fait pas partie de la culture du provisoire. Il nous aime
et reste toujours avec nous". Parmi les pires risques pour un
religieux, a conclu le Pape, il y a le narcissisme: regarder votre
reflet dans le miroir, le narcissisme. Méfiez-vous de cela!... Nous
prions tous, et demandons des faveurs à Dieu... Mais adorons-nous
vraiment le Seigneur? La prière d'adoration doit être silencieuse
et non narcissique: Soyez donc des hommes et des femmes d'adoration".
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