Home - VIS Vatican - Réception du VIS - Contactez-nous - Calendrier VIS

Le Vatican Information Service (VIS) est un service d'information de la Salle-de-Presse du Saint-Siège. Il propose des informations sur le Magistère et l'activité pastorale du Saint-Père et de la Curie Romaine... []

dernières 5 nouvelles

VISnews  Twitter Go to YouTube

lundi 26 octobre 2015

Intervention finale du Pape


Cité du Vatican, 24 octobre 2015 (VIS). Le Saint-Père a conclu, cet après-midi durant la dernière congrégation, les travaux de la XIV Assemblée générale. Voici son intervention devant les pères synodaux: Pendant "les travaux du Synode, je me suis demandé ce que signifierait pour l’Eglise conclure ce Synode consacré à la famille. Certainement pas avoir épuisé toutes les questions inhérents à la famille, mais avoir au moins cherché à les éclairer à la lumière de l’Evangile, de la tradition et de l’histoire bimillénaire de l’Eglise, infusant la joie de l’espérance sans tomber dans la facile répétition de ce qui est indiscutable ou le déjà dit. Cela ne signifie sûrement pas avoir trouvé des solutions exhaustives à toutes les difficultés et aux doutes qui défient et menacent la famille, mais avoir mis ces difficultés et ces doutes sous la lumière de la Foi, les avoir examinés attentivement, les avoir affrontés sans crainte et sans se cacher la tête dans le sable".

Nous aurons "incité le monde à comprendre l’importance de l’institution de la famille et du mariage entre un homme et une femme, fondée sur l’unité et sur l’indissolubilité, et à l’apprécier comme base fondamentale de la société et de la vie humaine. Nous avons écouté et fait entendre la voix des familles et des pasteurs de l’Eglise qui sont venus à Rome en portant sur leurs épaules les poids et les espérances, les richesses et les défis des familles de toutes les parties du monde. Ceci signifie avoir donné preuve de la vivacité d'une Eglise qui n’a pas peur de secouer les consciences anesthésiées ou de se salir les mains en discutant de la famille de manière animée et franche. Cela signifie aussi avoir cherché à regarder et à lire la réalité, ou plutôt les réalités, d’aujourd’hui avec les yeux de Dieu, pour allumer et pour éclairer avec la flamme de la foi les cœurs des hommes, en un moment historique de découragement et de crise sociale, économique, morale et de négativité dominante. Avoir témoigné de ce que l’Evangile demeure pour l’Eglise la source vive d’éternelle nouveauté, contre qui veut l’enfermer dans des pierres mortes qu'on lance contre les autres... Nous avons identifié les cœurs fermés qui souvent se cachent jusque derrière les enseignements de l’Eglise ou derrière les bonnes intentions pour s’asseoir sur la cathèdre de Moïse et juger, quelquefois avec supériorité et superficialité, les cas difficiles et les familles blessées. Nous avons affirmé que l’Eglise est la famille des pauvres en esprit et des pécheurs en recherche du pardon et pas seulement des justes et des saints, ou plutôt des justes et des saints quand ils se sentent pauvres et pécheurs. Nous avons cherché à ouvrir les horizons pour dépasser toute herméneutique de conspiration ou fermeture de perspective pour défendre et pour répandre la liberté des enfants de Dieu, pour transmettre la beauté de la nouveauté chrétienne, quelquefois recouverte par la rouille d’un langage archaïque ou simplement incompréhensible".

Au cours de ce Synode, "diverses opinions se sont exprimées librement, parfois de façon peu bienveillantes. Elles ont certainement enrichi et animé le dialogue, offrant une image vivante d’une Eglise qui n’utilise pas des formulaires préparés, mais qui puise à la source inépuisable de sa foi une eau vive pour désaltérer les cœurs desséchés. Et au-delà des questions dogmatiques bien définies par le Magistère nous avons vu aussi que ce qui semble normal pour un évêque d’un continent, peut se révéler étrange, presque comme un scandale pour l’évêque d’un autre continent. Ce qui est considéré violation d’un droit dans une société, peut être requis évident et intangible dans une autre. Ce qui pour certains est liberté de conscience, pour d’autres peut être seulement confusion. En réalité, les cultures sont très variées et chaque principe général...a besoin d’être inculturé, s’il veut être observé et appliqué. Le Synode de 1985...a parlé de l’inculturation comme de l’intime transformation des authentiques valeurs culturelles par leur intégration dans le christianisme, et l’enracinement du christianisme dans les diverses cultures humaines. L’inculturation n’affaiblit par les vraies valeurs mais démontre leur véritable force et leur authenticité, puisqu’elles s’adaptent sans se transformer, mais au contraire elles transforment pacifiquement et graduellement les différentes cultures. Nous avons vu, également à travers la richesse de notre diversité, que le défi que nous avons devant nous est toujours le même: Annoncer l’Evangile à l’homme d’aujourd’hui, en défendant la famille de toutes les attaques idéologiques et individualistes. Sans jamais tomber dans le danger du relativisme ou du fait de diaboliser les autres, nous avons cherché à embrasser pleinement et courageusement la bonté et la miséricorde de Dieu qui dépasse nos calculs humains et qui ne désire rien d’autre que tous les hommes soient sauvés, pour insérer et pour vivre ce Synode dans le contexte de l’Année extraordinaire de la Miséricorde que l’Eglise est appelée à vivre".


"L’expérience du Synode nous a fait aussi mieux comprendre que les vrais défenseurs de la doctrine ne sont pas ceux qui défendent la lettre mais l’esprit, non les idées mais l’homme, non les formules mais la gratuité de l’amour de Dieu et de son pardon. Cela ne signifie en aucune façon diminuer l’importance des nécessaires formules, l’importance des lois et des commandements divins, mais exalter la grandeur du vrai Dieu qui ne nous traite pas selon nos mérites et pas même selon nos œuvres mais uniquement selon la générosité illimitée de sa miséricorde. Cela signifie dépasser les tentations constantes du frère aîné et des ouvriers jaloux. Au contraire, cela signifie valoriser davantage les lois et les commandements créés pour l’homme et non vice versa. En ce sens, le juste repentir, les œuvres et les efforts humains prennent un sens plus profond, non comme prix du Salut qu’on ne peut pas acquérir, accompli gratuitement par le Christ sur la croix, mais comme réponse à Celui qui nous a aimés le premier et nous a sauvés au prix de son sang innocent, tandis que nous étions encore pécheurs. Le premier devoir de l’Eglise n’est pas celui de distribuer des condamnations ou des anathèmes mais il est celui de proclamer la miséricorde de Dieu, d’appeler à la conversion et de conduire tous les hommes au salut du Seigneur. Paul VI disait: Nous pouvons donc penser que chacun de nos péchés ou fuite de Dieu allume en lui une flamme d’un plus intense amour, un désir de nous reprendre et de nous réinsérer dans son plan de salut. Dieu, dans le Christ, se révèle infiniment bon. Dieu est bon. Et non seulement en lui-même, Dieu est bon pour nous. Il nous aime, nous cherche, pense à nous, nous connaît, nous inspire et nous attend: Il sera heureux le jour où nous nous retournons pour dire Seigneur, dans ta bonté, pardonne-moi. Voici, donc, notre repentir devenir la joie de Dieu. Jean-Paul II affirmait également que l’Eglise vit d’une vie authentique lorsqu’elle professe et proclame la miséricorde, lorsqu’elle conduit les hommes aux sources de la miséricorde du Sauveur, dont elle est la dépositaire et la dispensatrice. De même Benoît XVI: La miséricorde est en réalité le noyau central du message évangélique, c’est le nom même de Dieu.Tout ce que l’Eglise dit et fait, manifeste la miséricorde que Dieu nourrit pour les hommes, donc pour nous. Lorsque l’Eglise doit rappeler une vérité méconnue, ou un bien trahi, elle le fait toujours poussée par l’amour miséricordieux, afin que les hommes aient la vie et l’aient en abondance. Sous cet éclairage, et grâce à ce temps de grâce que l’Eglise a vécu, en parlant et discutant de la famille, nous nous sentons enrichis mutuellement. Beaucoup d’entre nous ont expérimenté l’action de l’Esprit, qui est le véritable acteur et artisan du Synode. Pour nous tous, le mot famille ne résonne plus comme avant le Synode, au point qu’en elle nous trouvons déjà le résumé de sa vocation et la signification de tout le chemin synodal. En réalité, pour l’Eglise, conclure ce Synode signifie retourner à marcher ensemble, réellement, pour porter partout dans le monde, dans chaque diocèse, dans chaque communauté et dans chaque situation, la lumière de l’Evangile, l’accolade de l’Eglise et le soutien de la miséricorde de Dieu!".

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Copyright © VIS - Vatican Information Service