Cité
du Vatican, 21 septembre 2015
(VIS). Le 17 septembre, le Pape François a participé à un
programme organisé par les Scholas Occurrentes, une initiative pour
le dialogue entre les étudiants d'écoles de différents pays,
cultures et religions, retransmis par la CNN, vendredi 18, et à
laquelle ont participé deux groupes d'étudiants de La Havane et de
New York. Le Saint-Père a répondu aux questions des étudiants, en
commençant par celle posée par une jeune fille de New York sur la
responsabilité des jeunes dans la protection de l'environnement.
"C'est
l'une des choses qu'il faut apprendre dès la jeunesse -a-t-il
répondu-Aujourd'hui, l'environnement fait partie des exclus. Il crie
pour que nous lui prêtions attention, que nous le soignions. Alors,
comment un jeune peut-il prendre en charge l'environnement? D'abord,
en voyant les problèmes qui existent dans ton quartier, dans ta
ville, dans ta nation. Chercher concrètement ce que vous pouvez
faire. Le gaspillage de papier est impressionnant. Le gaspillage
d'électricité... Le peu que je puisse faire, mais c'est un petit
peu, plus un petit peu, plus un petit peu. Additionner la volonté de
sauver notre maison commune".
La
deuxième question a été posée par une jeune fille de La Havane
sur la capacité de leadership que l'on attribue au Pape. ''Un leader
est bon leader s'il est capable de faire surgir parmi les jeunes
d'autres leaders -a-t-il dit-. Si un leader veut être le seul, c'est
un tyran. En fait, le vrai leadership est fécond. Les leaderships
uniques existent aujourd'hui et ne seront pas demain. S'ils ne sèment
pas de leadership chez les autres, ils ne servent à rien, ce sont
des dictateurs. Soyez des leaders dans ce qui vous touche. Des
leaders de pensée, des leaders d'action, des leaders de joie, des
leaders d'espérance, des leaders de construction d'un monde
meilleur. C'est votre chemin, mais la graine c'est vous qui l'avez...
Je n'ai pas d'appétit pour être dictateur. Je ne sais pas pourquoi,
j'aime semer".
La
troisième question a été posée par une jeune fille de New York
qui a montré au Saint-Père la photographie d'un arbre mort avec un
oiseau posé sur une de ses branches. ''Sur la photo, l'arbre est
mort, l'oiseau est vivant -a observé le Pape-. Cet oiseau aura
besoin, d'ici quelques mois, de faire un nid pour y mettre ses œufs
et avoir ses oisillons, mais si l'arbre est mort, comment va-t-il
pouvoir faire son nid? Voilà ce qu'il en est quand on ne prend pas
soin de l'environnement. Une mort apporte une autre mort...et, alors,
au lieu de semer de la croissance, au lieu de semer une espérance,
nous semons la mort. Le chemin est au contraire de soigner la vie".
Ensuite,
un jeune de La Havane a évoqué la nécessité d'en terminer avec
l'embargo sur Cuba. ''Je vais faire tout mon possible pour ne pas
oublier -a répondu le Saint-Père-. Construire des ponts ou
débloquer pour rétablir la communication, pour que la communication
donne lieu à de l'amitié. Une des plus belles choses, c'est
l'amitié sociale. C'est à cela que j'aimerais que vous parveniez:
l'amitié sociale".
Les
deux dernières questions ont concerné l'éducation des garçons et
des filles. ''L'éducation est un des droits de l'homme -a répondu
le Pape-. Un enfant a droit à être aimé...à jouer...à
l'éducation... Pensez-vous à la quantité d'enfants qui, dans les
pays qui sont en guerre en ce moment, ne reçoivent pas
d'éducation?... C'est un défi que nous devons relever. Et nous
devons nous y mettre... Ne pas attendre que les états ou les
gouvernements se mettent d'accord. Beaucoup d'années passeront parce
que c'est difficile... Combien de jeunes de votre âge, combien de
garçons et de filles vont les week-ends, les jours fériés,
éduquer, faire la classe aux autres, leur apprendre... Un peuple qui
n'est pas éduqué, à cause de la guerre ou pour d'autres raisons,
qui ne peut pas recevoir d'éducation, est un peuple qui tombe en
déchéance, qui tombe, tombe, et peut même retomber jusqu'au niveau
des instincts... Engagez-vous dans l'éducation des enfants".
''Ce
matin -a jouté le Pape- j'ai reçu un groupe de jeunes. Un jeune
d'un pays en guerre m'a offert...un projectile de ceux qui tombent
continuellement sur sa ville et sur les enfants, qui, pour survivre
doivent rester enfermés dans leurs maisons, ils ne peuvent pas
jouer... Nous avons perdu la notion de la quantité d'enfants qui
n'ont pas la joie de pouvoir jouer, à cause de la guerre ou de la
pauvreté, ou parce qu'ils vivent dans la rue. Et ces enfants qui ne
savent pas communiquer par la joie du jeu, sont des proies pour les
esclavagistes qui les utilisent dans la délinquance juvénile, pour
le vol, la drogue, la prostitution, pour tant d'autres choses.
Peut-être que la meilleure manière de commencer à éduquer les
jeunes est de leur donner la possibilité de jouer". A la fin de
la transmission, le modérateur a invité le Pape à planter un
olivier dans un pot placé à côté, en lui demandant d'y enterrer
le projectile sur lequel grandira l'olivier. Ce qu'a fait le Pape.
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