CITE DU VATICAN, 11 OCT 2008 (VIS). Ce matin, s'est tenue la dixième Congrégation générale du Synode des évêques, sous la présidence du Cardinal Odilo Pedro Scherer. Voici quelques extraits d'interventions des Pères synodaux:
Mgr.Joseph VO DUC MINH, Coadjuteur de Nha Trang (Vietnam). "L'Eglise du Christ au Vietnam...a parcouru un chemin plein de croix. À travers les hauts et les bas de leur histoire, comme les Juifs au temps de l'Exil, les catholiques vietnamiens comprenaient que seule la Parole de Dieu reste et ne déçoit jamais. Cette Parole...est devenue la source de consolation et de force qui donne la fermeté pour tous les membres du peuple de Dieu, et en même temps le point focal qui les aide à découvrir leur avenir... La Parole de Dieu aide à découvrir la figure véritable de Jésus-Christ, qui incarne l'amour rédempteur de Dieu, à travers le mystère de la croix. A cause de l'expérience douloureuse vécue par l'Eglise du Christ au Vietnam, le mystère de la Croix est devenu non seulement proche de la vie quotidienne, mais encore un élément essentiel qui rassemble le peuple de Dieu".
Mgr.Stanislav ZVOLENSKY, Archevêque de Bratislava (Slovaquie). "Dans l'histoire, on rencontre beaucoup d'hommes et de femmes qui ont lu l'Ecriture d'une manière qui les a porté à réorienter totalement leur vie, à changer leur façon de penser et d'agir, ou au moins à donner une nouvelle raison d'être à leur propre position de foi. L'histoire de l'Eglise est continuellement caractérisée par le retour à un radicalisme existentiel de l'Ecriture. La sainteté de nombreux chrétiens est une conséquence de la réponse sincère et souvent radicale à l'appel de la Parole de Dieu... On peut se servir, comme exemple, de la lecture franciscaine de la Bible qui se présente, sans doute, comme surprenante si nous la considérons dans l'optique des critères scientifiques d'interprétation contemporains et du point de vue des fruits de la foi que cette lecture a portés. L'un des signes caractéristiques de cette lecture a été le principe sine glossa. Il s'agissait de l'accueil de la Parole de Dieu, ainsi qu'elle est écrite dans l'Ecriture Sainte, privée des commentaires académiques. Selon saint François, la vérité divine n'est pas objectivée dans les paroles et dans les phrases de la Bible, elle n'est pas toujours à disposition comme une réponse prête à être donnée à tous les problèmes. On peut la découvrir seulement dans le contexte entier et personnel, elle ne se concentre pas sur la matière du texte mais sur l'action de Dieu".
Mgr.Enrique DIAZ DIAZ, auxiliaire de San Cristobal de las Casas (Mexique). "On est fidèle à la Parole de Dieu lorsque la première forme de charité se réalise dans le respect des droits de la personne humaine, dans la défense des opprimés et de ceux qui souffrent. Et parmi ceux qui souffrent, se trouvent en particulier les indigènes de nos communautés d'Amérique latine... Dans de nombreux lieux, une relation entre la Parole et les cultures indigènes a commencé . Dans un certain sens, la Bible est très proche de leurs conceptions et cosmogonies de par leur commune culture rurale... Toutefois il s'agit de cultures différentes et d'un chemin à peine entrepris qu'il est nécessaire de parcourir en faisant attention, afin de ne pas condamner ce que l'on ne comprend pas, d'expliquer et de valoriser la Parole révélée, de ne pas détruire des cultures et d'incarner réellement l'Evangile dans nos peuples. Du côté catholique, il y a un manque de traduction de la Bible dans les langues indigènes et l'on a peu cherché à comprendre leur culture et sa conception. Tant que la Parole révélée ne deviendra pas parole vivante écrite dans leur culture et dans leur vie, il sera très difficile qu'elle parvienne à pénétrer leur cœur et à s'incarner dans ces peuples. En tant qu'Eglise, nous devons proclamer cette bonne nouvelle inculturée afin que leurs cœurs fleurissent, qu'ils puissent se tenir debout, avec dignité, et nous offrir leur parole évangélisatrice".
Mgr.Georg MULLER, SSCC, Evêque de Trondheim (Norvège). "Dans une Eglise d'extrême diaspora au milieu de chrétiens d'autres Eglises et communautés ecclésiales, le Synode souligne l'importance de l'Ecriture et de la Parole de Dieu. La collaboration biblique représente un ample forum pour l'œcuménisme. Collaborant avec les sociétés bibliques nationales, nous utilisons depuis de nombreuses années des éditions de la Bible que nous n'avons pas réalisées seuls. Dans le même temps, cette communion est comprise et entendue de manière différente. Ceci a un effet important sur la compréhension de la doctrine chrétienne et sur son application dans la vie. Dans un monde toujours plus sécularisé, l'Eglise doit trouver de nouvelles modalités pour donner un espace vivant à la Parole de Dieu et valoriser les expériences positives réalisées avec elle. L'Eglise catholique en Scandinavie est une forte minorité. Souvent, dans nos pays, il est difficile pour les fidèles de pouvoir accéder à la communion ecclésiale du fait des grandes distances des églises, des communautés dispersées, de la situation de l'immigration et du manque de connaissance de l'Eglise qui lui est liée, des différences linguistiques et culturelles. Cette situation de diaspora se pose au centre de nos réflexions alors que par le passé nous nous sommes confrontés aux grandes Eglises d'Europe. Nous sommes une minorité dans une société séculaire. Si nous nous regardons, nous ne nous définissons pourtant pas comme une Eglise de la diaspora, puisque nous sommes habitués à être peu nombreux".
Mgr.George Cosmas ZUMAIRE LUNGU, Evêque de Chipata (Zambie). "On ne peut nier le fait qu'existe un lien étroit entre la Parole proclamée et les sacrements, dans la vie et la mission de l'Eglise... Cependant, dans diverses parties du monde, et surtout en Afrique, la réalité est que la majeure partie de nos communautés passent des semaines, des mois voire des années sans célébrer l'eucharistie sauf si les chrétiens sont disposés à traverser de grandes distances pour aller à la messe. Dans cette situation, qu'en est-il des personnes âgées, des malades, des enfants, de ceux qui gardent leurs champs pour protéger leurs récoltes? Plaise à Dieu que cette année paulinienne se traduise par une conscience missionnaire qui nous pousse à un généreux partage des ressources humaines et matérielles en faveur de la diffusion de la Parole de Dieu. Les diocèse ne doivent pas sentir qu'ils sont trop pauvres pour donner ou trop riches pour recevoir. Il est maintenant temps que les Pères de l'Eglise entendent le cri des pauvres et fassent quelque chose de concret pour eux".
Mgr.Bejoy Nicephorus D'CRUZE, OMI, Evêque de Khulna (Bangladesh). "En tant qu'hommes de la Parole de Dieu, les Prophètes furent des défenseurs des droits des pauvres, des veuves et des orphelins. Ils parlèrent en leur nom... Le Bangladesh est un pays où la corruption, la subornation et l'injustice sont des phénomènes diffus. Une petite minorité s'enrichit pendant que la majorité est de plus en plus pauvre. La Parole de Dieu nous appelle à la justice et à l'intégrité dans la vie publique. L'Eglise, petite minorité, offre une importante contribution dans les domaines de l'éducation, de la santé et des services sociaux. Dans ces domaines, l'Eglise doit vivre cette solidarité avec les pauvres et promouvoir la justice pour tous, surtout pour les pauvres, à la lumière de la Parole de Dieu. La Parole de Dieu invite au dialogue interreligieux: selon le Concile Vatican II, l'Eglise ne rejette rien de ce qui est vrai et saint dans les autres religions. Elles contiennent souvent une part de vérité et pour cela, l'Eglise entière entre en dialogue avec elles. Au Bangladesh, pays à majorité musulmane, la minorité chrétienne doit vivre en paix, harmonie et dialogue".
SE/DIXIEME CONGREGATION/... VIS 20081013 (1270)
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