CITE DU VATICAN, 11 OCT 2008 (VIS). Cet après-midi, s'est déroulée la onzième Congrégation générale au cours de laquelle se sont poursuivies les interventions des Pères synodaux. Le Président de séance était le Cardinal Odilo Pedro Scherer. Voici quelques extraits de ces interventions:
Mgr.Louis PORTELLA MBUYU, Evêque de Kinkala (Congo)."Dans un pays marqué négativement par une série de conflits internes, nous constatons un foisonnement de mouvements religieux qu'on peut classer en deux catégories: d'une part, les mouvements qui pratiquent une lecture d'orientation libératrice tout en faisant appel à des éléments de la religion traditionnelle. Ils présentent une sorte de réaction face à un christianisme considéré comme une négation de l'identité africaine. D'autre part, des mouvements, ramifications du mouvement pentecôtiste d'origine américaine, caractérisés par une lecture de la Bible fondamentaliste et même magique, propres à démobiliser les consciences par rapport aux problèmes concrets de la vie en société. Il y a aussi des mouvements d'orientation ésotérique et gnostique, caractérisés par une lecture symbolique et idéologique de la Bible. Tout cet ensemble est à situer dans un contexte de mauvais développement avec son lot de misère et de résignation. Face à cette situation bien complexe, l'urgence se fait sentir d'aider, d'encourager les fidèles du Christ au Congo à lire la Parole de Dieu, à la méditer, à la prier car elle est susceptible de recréer l'homme africain qui porte encore en lui les séquelles de son passé. Cela exige un accès facilité au texte biblique grâce aux traductions. C'est une des urgences pastorales de notre Eglise. Par ailleurs cette lecture de la Parole de Dieu doit susciter chez le lecteur africain la prise de conscience de sa responsabilité à l'égard d'une société qui attend d'être transformée dans toutes ses structures selon les valeurs de l'Evangile".
Mgr.Gregor Maria HANKE, OSB, Evêque de Eichstätt (Allemagne). "La Parole de Dieu ne s'épuise pas avec la Bible imprimée ni même avec l'annonce de la Parole. La Parole écrite n'a pas la même gradation que la Parole-Logos révélée dans l'incarnation. La force de la Parole écrite et annoncée vit de la présence permanente, dans l'histoire du monde, de cette plus grande Parole-Action. Cela fait, des lettres de la Sainte Ecriture, la Parole de Dieu qui chemine avec l'homme d'aujourd'hui et qui, en elle, ouvre le dialogue de Dieu avec l'homme. C'est cependant l'Eucharistie le lieu où se manifeste la Parole d'action, avec toute son histoire du salut et l'eschatologie".
SB Nerses Bedros XIX Tarmouni, Patriarche de Cilicie des Arméniens (Liban). "Selon la tradition, l'origine de l'Eglise arménienne, évangélisée par Grégoire l'Illuminateur, est située à la date de l'adoption du christianisme comme religion d'Etat en Arménie en l'an 301. En ce temps-là, l'alphabet arménien n'existait pas et les lectures bibliques étaient proclamées en langue grecque ou syriaque. L'officiant devait ensuite les traduire en arménien. Ceci ne facilitait pas la compréhension de la Parole de Dieu par les néophytes arméniens. D'où est née l'idée d'inventer un alphabet pour traduire la Bible dans la langue du peuple... L'on peut conclure sans hésitation que l'invention de l'alphabet arménien en l'an 406 n'avait d'autre but que celui de l'évangélisation. Cette évangélisation a aidé à sauvegarder la foi chrétienne souvent en danger, comme en 451 la Bible était à peine traduite et durant les siècles suivants. La Parole de Dieu a soutenu l'Eglise et le peuple arménien durant sa pénible histoire. Elle a imprégné et animé toute la culture arménienne au long des siècles. La vie des chrétiens en Arménie a été continuellement pénétrée et guidée par la Parole de Dieu. Que cette richesse précieuse que représente les Saintes Ecritures ainsi que la vie exemplaire de nos ancêtres stimulent la nouvelle génération pour recourir toujours plus à la Parole de vie. Ceci sera le fruit des conclusions de ce synode".
Mgr.Ricardo Ernesto CENTELLA GUZMAN, Auxiliaire de Potosi (Bolivie). "La réalité nous montre que la Parole de Dieu et les cultures antiques et modernes sont des mondes séparés et parallèles... D'où le grand défi pastoral: relancer une authentique incarnation de la Parole de Dieu avec son visage propre, dans une situation concrète qui signifie et engage à assumer un projet de société en réponse à la nécessité historique, sociale et culturelle de nos communautés, pour que nous améliorions nos vies selon la vie de Jésus de Nazareth. Nous ne pouvons pas continuer à lire et méditer la Parole sans la relation nécessaire avec les cultures et sans l'engagement social qui en découle. Il faut donner la priorité à une lecture de la Parole insérée dans son contexte, qui soit en mesure de transformer les personnes et les structures... Nous avons besoin que chaque action, projet, groupe et mouvement, institution et structure de notre Eglise revoie ses propres motivations et parte de nouveau selon l'inspiration biblique. Il est urgent de montrer au monde une nouvelle manière d'être Eglise".
Mgr.Friedhelm HOFMANN, Evêque de Würtzburg (Allemagne). "Comment pouvons-nous atteindre les personnes qui ne viennent pas à l'Eglise?.. La révélation de Dieu ne se limite pas à la Parole de Dieu dans la Bible. Elle se trouve aussi dans la nature et dans la culture. La révélation la plus élevée et plus intense de Dieu est, certainement, l'incarnation de la Parole de Dieu en Jésus-Christ. C'est cela qui doit être expliqué... La Parole de Dieu a été inculturée dans les cultures les plus diverses. Elle a un impact sur l'art. En Europe, nous possédons une histoire culturelle chrétienne impressionnante de presque 2000 ans. Des architectures extraordinaires, des oeuvres d'art figuratives, musicales et littéraires sont nées de la foi et ont accueilli, en elles, le témoignage de la foi. Il faut, maintenant, faire de nouveau parler cette foi figée. Au moyen-âge, on connaissait la Biblia Pauperum, qui expliquait visuellement les parties de l'histoire du salut à ceux qui ne savaient pas lire. Aujourd'hui, il faut expliquer la culture chrétienne parce que beaucoup de personnes ne comprennent plus cette langue et ne se consacrent pas directement à la Sainte Ecriture...Il faut donc rechercher, dans la culture contemporaine aussi, les traces de la foi et les ramener à leur fonction de liaison. S'il est vrai que les artistes sont les sismographes de leur temps, alors c'est bien que nous profitions de leur travail, et que nous les interpellions et les impliquions dans l'annonce de la Parole de Dieu".
Mgr.Zbigniew KIERNIKOWSKI, Evêque de Siedlce (Pologne). "L'homme moderne, qui n'est pas formé à l'écoute de la Parole, reste souvent face à elle tel un sourd-muet... Le kérygme est un moment très important. Cependant, si le kérygme n'est pas suivi d'une véritable formation individuelle à l'écoute de la parole au sein de la communauté de foi, on court le risque de tomber dans différents moralismes, ou de déboucher dans différents types de fanatisme ou d'autres types d'interprétation subjective... Ce qui se réalise fermement dans le chemin néocatéchuménal est basé sur le kérygme initial et est suivi par une série de processus sous la conduite de l'Eglise (évêques, curés et catéchistes) faite dans de petites communautés en suivant les étapes nécessaires à l'initiation chrétienne. Le catéchumène fait ainsi suivre au novice un parcours qui lui enseigne à rapporter la Parole à sa vie".
SE/ONZIEME CONGREGATION VIS 20081013 (1200)
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