CITE DU VATICAN, 10 OCT 2008 (VIS). La neuvième Congrégation générale, qui s'est ouverte à 16 h 30', a poursuivi l'audition des Pères synodaux sous la présidence du Cardinal George Pell. Voici des extraits de certaines interventions:
Mgr.Cornelius Fontem ESUA, Archevêque de Bamenda (Cameroun). "Il est nécessaire et urgent de remettre les Saintes Ecritures dans les mains des fidèles afin qu'elles prennent vie pour eux dans leur travail, dans leurs familles et dans leurs différents cadres de vie, et qu'elle soient la source et l'inspiration de la vie et des activités des petites communautés chrétiennes. Il est aussi urgent d'inculturer la foi chrétienne et de dialoguer avec la religion africaine traditionnelle. Nous suggérons donc...de donner une formation appropriée aux prêtres, aux religieux et aux laïcs, afin qu'ils soient des agents de l'apostolat biblique", mais aussi d'introduire "un cours sur le ministère pastoral biblique dans les cursus des séminaires et dans les maisons de formations pour préparer les futurs prêtres et religieux à leur ministère... Il serait en outre souhaitable de donner une formation biblique à tous les fidèles, notamment aux jeunes... La Bible devrait avoir une place spéciale dans toute maison chrétienne pour la lecture, la prière, l'étude et la vénération. La Bible devrait être traduite dans les dialectes locaux, ce qui serait un premier pas vers l'inculturation et ce qui rendrait la Parole de Dieu accessible aux fidèles dans leur propre langue... Un institut biblique devrait être établi en Afrique de manière à promouvoir des recherches bibliques dans le cadre de l'Eglise en Afrique".
Mgr.Antonio MENEGAZZO, MCCJ, Administrateur apostolique de El Obeid (Soudan). "Au Soudan, il existe un grand désir et une grande faim de la Parole et de la compagnie de Dieu. Preuve en est le grand nombre de chrétiens qui demandent une Bible. Nos chrétiens attendent de cette assemblée une aide afin d'accéder plus facilement à la Parole de Dieu, c'est-à-dire rendre plus accessible la Bible à toutes les classes sociales, surtout grâce à sa traduction dans les langues des différentes tribus... Des prêtres, des religieux et des religieuses participent à la diffusion et à la prière de la Bible avec des groupes de fidèles et guident ces groupes à la juste compréhension de la Parole de Dieu, mais un plus fort engagement et un plus grand effort leur est demandé... La Parole de Dieu n'a pas pénétré profondément dans le coeur et dans l'esprit de nos fidèles, qui ne sont pas encore parvenus à changer complètement de mentalité. Leur culture n'a pas été purifiée complètement par la Parole de Dieu. Bien des fois, ils sont incapables de trouver une solution à leurs problèmes et recourent encore, avec une certaine facilité, à leurs antiques coutumes. Le degré d'ignorance est plutôt élevé et bien des fois Dieu leur parle dans une langue incompréhensible. En outre, la Bible a été traduite seulement en quelques langues des nombreuses tribus existantes. Nous attendons un plus grand effort de la part de l'Eglise et des organisations catholiques pour aider les traductions et préparer les experts en vue de ces traductions... La Parole de Dieu est le centre de la vie chrétienne et devrait en tant que tel être également le centre dans la préparation des catéchumènes au Baptême. Au Soudan, la majorité des catéchumènes ne sait ni lire ni écrire. Il s'ensuit que, pour bien les préparer au baptême, les catéchistes doivent être capables d'expliquer la Parole avec des posters, des dessins et leur propre langage...Un grand dilemme se pose : des catéchistes peu préparés parce que peu instruits et des catéchumènes qui veulent devenir disciples du Christ. Ils apprennent le catéchisme et les vérités de la foi par coeur, avec une connaissance minimale des Ecritures. Que faire? Peuvent-ils être baptisés? Nous ne devons pas oublier que la grâce de Dieu travaille en ces chrétiens nouveaux et humbles... Nous devons faire face à un autre grand défi: la justice et la paix, le pardon et la réconciliation, après 21 ans de guerre civile entre le nord et le sud du pays... Même après l'accord de paix...la situation n'est ni claire ni encourageante. N'oublions pas la guerre au Darfour, qui se poursuit sans aucun signe d'amélioration de la situation. Nous sommes convaincus que la solution pour un avenir de paix, on ne pourra la trouver que dans la fidélité à Dieu et à sa Parole... L'Eucharistie et la Parole de Dieu, tel est le binôme qui peut apporter la paix et la sérénité dans le coeur de tous. Mais comment faire quand les distances sont énormes et l'insécurité du fait des guerres et du banditisme rend le contact entre prêtres et fidèles très difficile et périlleux? Le manque de prêtres est un autre facteur négatif. De nombreux chrétiens ne peuvent recevoir la Parole de Dieu et l'Eucharistie que rarement, peut-être quelques fois par an. Un surcroît d'esprit missionnaire de tout le clergé serait nécessaire tout comme plus de générosité de la part des pays riches de clergé afin d'aider ceux qui se trouvent dans le besoin".
Mgr.Ramzi GARMOU, Archevêque chaldéen de Téhéran des Chaldéens (Iran). "Toute la Bible, depuis la Genèse jusqu'à l'Apocalypse, nous dit que la fidélité à la Parole de Dieu conduit à la persécution. Le premier persécuté par excellence est Jésus lui-même, qui a connu la persécution dès les premiers jours de sa naissance et jusqu'à sa mort sur la croix. Selon l'Evangile, la persécution est considérée comme le signe le plus éloquent de la fidélité à la Parole de Dieu. La croissance de l'Eglise et son propres chemin de d'évangélisation des peuples est fruit de la persécution qu'elle a subie en tous les lieux et en tous les temps. Jésus, dans l'Evangile, nous parle avec beaucoup de clarté de la persécution. Prions l'Esprit, afin qu'il donne à l'Eglise du troisième millénaire et en cette année de saint Paul, la grâce et la joie de faire une réelle expérience de la persécution à cause de sa fidélité à la Parole de Dieu".
Mgr Dionisios LACHOVICZ, OSBM, Evêque de curie de Kyïv-Halyc (Ukraine). "Ma première observation concerne l'unité entre Parole et Baptême, et entre ceux-ci et l'Eucharistie. On lit dans l'Instrumentum Laboris que deux réalités unissent les chrétiens, la Parole de Dieu et le Baptême... Au numéro 35, il est écrit qu'il existe également une unité intime entre Parole et Eucharistie... Il devient difficile de comprendre du point de vue de l'oecuménisme pourquoi ne peut-on pas célébrer l'Eucharistie avec les orthodoxes (par exemple), alors qu'on peut proclamer ensemble la Parole de Dieu et avoir en commun le Baptême... Nous avons l'impression que tout ce qui est dit sur l'oecuménisme est dit par les autres, par un tiers, absent au moment de s'exprimer. Comme si cette Parole pouvait faire un miracle alors que nous, nous restons nous-mêmes... Il me semble que l'on court également le risque d'instrumentaliser la Parole de Dieu... On peut connaître par coeur toute la Bible, en parler en toute compétence, mais rester en dehors d'elle, ne pas s'en nourrir, ne pas être incorporé dans le Christ, ne pas être baptisé dans le Christ".
Ensuite, le Cardinal Angelo SCOLA a lu un rapport sur l'accueil de l'Exhortation apostolique post-synodale Sacramentum Caritatis, ayant suivi la dernière Assemblée générale ordinaire du Synode des évêques consacrée à L'Eucharistie, source et sommet de la vie et de la mission de l'Eglise.
SE/NEUVIEME CONGREGATION/... VIS 20081011 (1230)
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