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dimanche 30 novembre 2014

Messe à Istanbul pour les communautés catholiques


Cité du Vatican, 30 novembre 2014 (VIS). En début d'après-midi hier, le Saint-Père s'est rendu en la cathédrale catholique d'Istanbul (depuis 1846), qui conserve dans l'atrium une statue de Benoît XV offerte en 1919 par les turcs pour remercier le Pape d'avoir tenté de bloquer la première guerre mondiale: "Au bienfaiteur des peuple sans distinction de nationalité ou de religion, l'Orient reconnaissant". L'intervention papale n'empêcha malheureusement les "jeunes turc" de perpétrer des massacres de minorités ethniques et religieuses, au premier plan desquelles la population arménienne de Turquie. Le Pape François a présidé une messe catholique inter-rites, au cours de laquelle ont également été utilisées plusieurs langues. Outre les dignitaires des Eglises orientales catholiques présentes en Turquie, y ont assisté avec le Patriarche oecuménique de Constantinople les prélats des autres Eglises orthodoxes d'Orient, et les représentants des autres communautés chrétiennes d'Istanbul. Voici l'homélie du Saint-Père:

"A l'homme assoiffé de salut, Jésus se présente comme la source où puiser, le rocher d’où le Père fait jaillir des fleuves d’eau vive pour tous ceux qui croient en lui. Avec cette prophétie, proclamée publiquement à Jérusalem, Jésus annonce à l’avance le don de l’Esprit que recevront ses disciples après sa glorification, après sa mort et sa résurrection. Ame de l’Eglise, l'Esprit donne la vie, suscite les différents charismes qui enrichissent le peuple de Dieu et surtout, crée l’unité entre les croyants. D'une multitude il fait un seul corps, le corps du Christ. Toute la vie et la mission de l’Eglise dépendent de l’Esprit qui réalise toute chose. La profession de foi...n'est possible que parce qu’elle est suggérée par l’Esprit: Personne n’est capable de dire que Jésus est Seigneur sinon dans l’Esprit Saint. Quand nous prions, c’est parce que l’Esprit suscite en nous la prière, dans notre cœur. Quand nous brisons le cercle de notre égoïsme, que nous sortons de nous-mêmes et nous approchons des autres pour les rencontrer, les écouter, les aider, c’est l’Esprit de Dieu qui nous a poussés. Quand nous découvrons en nous une capacité inconnue de pardonner, d’aimer celui qui ne nous aime pas, c’est l’Esprit qui nous a saisis. Quand nous passons outre les paroles de convenance et que nous nous adressons aux frères avec cette tendresse qui réchauffe le cœur, nous avons été certainement touchés par l’Esprit qui suscite les différents charismes dans l’Eglise... Cela constitue une immense richesse parce qu'il est l’Esprit d’une unité qui ne signifie pas uniformité. Seul l’Esprit peut susciter la diversité, la multiplicité et, en même temps, opérer l’unité. Quand nous voulons faire la diversité, et que nous nous arrêtons sur nos particularismes et sur nos exclusivismes, nous apportons la division. Lorsque nous voulons faire l’unité selon nos desseins humains, nous finissons par apporter l’uniformité et l’homologation. Si au contraire, nous nous laissons guider par l’Esprit, la richesse, la variété, la diversité ne deviennent jamais conflit, parce que Lui nous pousse à vivre la variété dans la communion de l’Eglise.
La multitude des membres et des charismes trouve son principe harmonisant dans l’Esprit du Christ, que le Père a envoyé et qu’il continue d’envoyer, pour accomplir l’unité entre les croyants. L’Esprit fait l’unité de l’Eglise, son unité dans la foi, son unité dans la charité, son unité dans la cohésion intérieure. L’Eglise et les Eglises sont appelées à se laisser guider par l’Esprit, en se plaçant dans une attitude d’ouverture, de docilité et d’obéissance... C'est là une perspective d’espérance, mais en même temps laborieuse, puisqu’il y a toujours en nous la tentation de résister à l’Esprit Saint, parce qu’il bouleverse, parce qu’il secoue, il fait marcher, il pousse l’Eglise à avancer. Et il est toujours plus facile et plus commode de se caler dans ses propres positions statiques et inchangées. En réalité, l’Eglise se montre fidèle à l’Esprit dans la mesure où elle n’a pas la prétention de le régler ni de le domestiquer. Et l’Eglise se montre aussi fidèle à l’Esprit quand elle laisse de côté la tentation de se regarder elle-même. Et nous, chrétiens, nous devenons d’authentiques disciples-missionnaires, capables d’interpeller les consciences, si nous abandonnons un style défensif pour nous laisser conduire par l’Esprit. Il est fraîcheur, imagination, nouveauté.

Nos défenses peuvent se manifester par le retranchement excessif sur nos idées, sur nos forces, mais au risque de glisser vers le pélagianisme, dans une attitude d’ambition et de vanité. Ces mécanismes défensifs nous empêchent de comprendre vraiment les autres et de nous ouvrir à un dialogue sincère avec eux. Mais l’Eglise, née de la Pentecôte, reçoit le feu de l’Esprit, qui ne remplit pas tant la tête d’idées mais incendie le cœur. Elle est alors investie du vent de l’Esprit qui ne transmet pas un pouvoir, mais habilite à un service d’amour, à un langage que chacun est en mesure de comprendre. Sur notre chemin de foi et de vie fraternelle, plus nous nous laisserons guider avec humilité par l’Esprit du Seigneur, plus nous dépasserons les incompréhensions, les divisions et les controverses et plus nous serons signes crédibles d’unité et de paix. Signes crédibles que Notre Seigneur est ressuscité, est vivant. C'est avec cette joyeuse certitude que je vous salue tous avec affection, chers frères et sœurs, ainsi que le Patriarche syro-catholique, le Président de la Conférences épiscopale de Turquie, le Vicaire apostolique Mgr.Pelâtre, les autres évêques et exarques, les prêtres et les diacres, les personnes consacrées et les fidèles laïcs, appartenant aux différentes communautés et aux différents rites de l’Église catholique. Je désire saluer avec une fraternelle affection le Patriarche de Constantinople, SS Barthélémy I, le Métropolite syro-orthodoxe, le Vicaire Patriarcal arménien apostolique et les représentants des Communautés protestantes, qui ont voulu prier avec nous durant cette célébration. Je leur exprime ma reconnaissance pour ce geste fraternel. J’envoie une pensée affectueuse au Patriarche arménien apostolique Mesrob II, en l’assurant de ma prière. Frères et sœurs, tournons notre pensée vers la Vierge Marie, la Sainte Mère de Dieu. Avec elle qui a prié dans le cénacle avec les Apôtres dans l’attente de la Pentecôte, prions le Seigneur pour qu’il envoie l'Esprit dans nos cœurs et nous rende témoins de son Evangile dans le monde entier". 

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