Cité
du Vatican, 30 novembre 2014 (VIS). Hier, après la messe en la
cathédrale catholique d'Istanbul, le Saint-Père a gagné le Phanar,
le siège du Patriarcat oecuménique de Constantinople, point de
convergence de 300 millions d'orthodoxes regroupés en diverses
Eglises orthodoxes autonomes. Incarnant l'unité et le primat de
l'orthodoxie, le Patriarche oecuménique est le premier inter pares.
Il a directe juridiction sur Istanbul et quatre autres diocèses de
Turquie, le Mont Athos, la Crète, Patmos et le Dodécanèse. Depuis
le milieu du XV siècle, le patriarcat n'est plus contigu à la
basilique Ste.Sophie. En 1601, il a été autorité par le Sultan à
s'installer au quartier du Phanar. Le Pape François y a été
accueilli par SS Barthélémy I en l'église St.Georges, où ils ont
prié pour l'unité. Après l'allocution du Patriarche oecuménique,
le Pape a prononcé le discours suivant:
"La
tombée du soir porte toujours avec lui un sentiment mêlé de
gratitude pour la journée vécue, et d’anxieuse confiance devant
la nuit qui arrive. Ce soir mon âme est remplie de gratitude envers
Dieu qui m’accorde de me trouver ici pour prier avec votre Sainteté
et avec cette Eglise sœur, au terme d’une intense journée de
visite apostolique. Et en même temps, mon âme est en attente du
jour que nous avons liturgiquement commencé, la fête de l'Apôtre
André, le fondateur et le patron de cette Eglise. A travers les
paroles du prophète Zacharie, le Seigneur nous offre une fois encore
le fondement de notre tension entre un aujourd’hui et un demain, le
rocher solide sur lequel nous pouvons ensemble porter nos pas avec
joie et avec espérance, Ce fondement sur le roc est la promesse du
Seigneur: Voici que je sauve mon peuple, de l’Orient et de
l’Occident dans la loyauté et la justice.
Oui,
cher Frère vénéré Barthélémy, alors que je vous exprime un
merci sincère pour votre accueil fraternel, je sens que notre joie
est plus grande parce que la source est au-delà. Elle n’est pas en
nous, elle n’est pas dans notre engagement ni dans nos efforts,
même s’il y en a, comme il se doit, mais elle est dans la
confiance commune en la fidélité de Dieu, qui pose le fondement de
la reconstruction de son temple qu'est l’église. Voilà une
semence de paix, voilà une semence de joie. Cette paix et cette joie
que le monde ne peut donner, mais que le Seigneur Jésus a promises à
ses disciples, et qu’il leur a données, une fois ressuscité, dans
la puissance de l'Esprit.
André
et Pierre ont écouté cette promesse et reçu ce don. Ils étaient
frères de sang, mais la rencontre avec le Christ les a transformés
en frères dans la foi et dans la charité. Et en cette joyeuse
soirée, en cette prière des vigiles, je voudrais dire surtout: Nous
sommes frères dans l’espérance, et l’espérance ne déçoit
pas! Quelle grâce, Sainteté, de pouvoir être frères dans
l’espérance du Seigneur ressuscité! Quelle grâce et quelle
responsabilité de pouvoir marcher ensemble dans cette espérance,
avec le soutien des saints frères André et Pierre! Quelle grâce de
savoir que cette commune espérance ne déçoit pas, parce qu’elle
est fondée, non pas sur nous ni sur nos pauvres forces, mais sur la
fidélité de Dieu. C'est dans cette joyeuse espérance, remplie de
gratitude et d’attente impatiente, que j’adresse à Votre
Sainteté, à toutes les personnes présentes, et à l’Eglise de
Constantinople, mes vœux cordiaux et fraternels pour la fête du
Saint Patron. Et je vous demande une faveur, celle de me bénir ainsi
que l’Eglise de Rome". Après cette allocution, le Pape
François et son hôte le Patriarche Barthélémy ont récité le
Pater ensemble, en grec et en latin. S'étant retirés au second
étage du Phanar, il ont eu un nouvel entretien.
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