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Le Vatican Information Service (VIS) est un service d'information de la Salle-de-Presse du Saint-Siège. Il propose des informations sur le Magistère et l'activité pastorale du Saint-Père et de la Curie Romaine... []

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mercredi 11 avril 2012

NUIT PASCALE

Cité du Vatican, 7 avril 2012 (VIS). L'office nocturne de la vigile pascale a débuté à 21h en la Basilique vaticane. Le Pape a d'abord béni le feu nouveau puis allumé le chandelier pascal. La procession a ensuite quitté le portique pour gagner le maître-autel au chant de l'Exultet. Entouré des Cardinaux, Benoît XVI a administré les sacrements de l'initiation (baptême, première communion, confirmation) à huit catéchumènes provenant d'Albanie, d'Allemagne, du Cameroun, d'Italie, des Etats-Unis et de Slovaquie. Après la lecture évangélique, il a prononcé l'homélie dont voici quelques passages :
« Pâques est la fête de la nouvelle création. Jésus est ressuscité et ne meurt plus. Il a enfoncé la porte vers une vie nouvelle qui ne connaît plus ni maladie ni mort. Il a pris l’homme en Dieu lui-même... La création est devenue plus grande et plus vaste. Pâques est le jour d’une nouvelle création, c’est la raison pour laquelle en ce jour l’Église commence la liturgie par l’ancienne création, afin que nous apprenions à bien comprendre la nouvelle... En relation à cela, deux choses sont particulièrement importantes dans la liturgie de ce jour. En premier lieu, la création est présentée comme un tout dont fait partie le phénomène du temps. Les sept jours sont l'image d’une totalité qui se déroule dans le temps. Ils sont ordonnés en vue du septième jour, le jour de la liberté de toutes les créatures pour Dieu et des unes pour les autres. La création est donc orientée vers la communion entre Dieu et la créature. Elle existe afin qu’il y ait un espace de réponse à la grande gloire de Dieu, une rencontre d’amour et de liberté. En second lieu, durant la vigile pascale, du récit de la création, l’Eglise écoute surtout la première phrase: Dieu dit, Que la lumière soit! .. Qu’entend par là le récit de la création? La lumière rend possible la vie... Le mal se cache... Le fait que Dieu ait créé la lumière signifie que Dieu a créé le monde comme lieu de connaissance et de vérité, lieu de rencontre et de liberté, lieu du bien et de l’amour. La matière première du monde est bonne, l’être même est bon. Et le mal ne provient pas de l’être qui est créé par Dieu, mais existe seulement en vertu de la négation. C’est le non».
« A Pâques, au matin du premier jour de la semaine, Dieu dit de nouveau, Que la lumière soit! Auparavant il y avait eu la nuit du Mont des Oliviers, l’éclipse solaire de la passion et de la mort de Jésus, la nuit du sépulcre. Mais désormais c’est de nouveau le premier jour - la création recommence entièrement nouvelle... Jésus se lève du tombeau. La vie est plus forte que la mort. Le bien est plus fort que le mal. L’amour est plus fort que la haine. La vérité est plus forte que le mensonge... Ceci, toutefois, ne se réfère pas seulement à lui ni à l’obscurité de ces jours. Avec la résurrection de Jésus, la lumière elle-même est créée de façon nouvelle. Il nous attire tous derrière lui dans la nouvelle vie de la résurrection et vainc toute forme d’obscurité... Par le sacrement du baptême et la profession de foi, le Seigneur a construit un pont vers nous, par lequel le nouveau jour vient à nous. Dans le baptême, le Seigneur dit à celui qui le reçoit, Fiat Lux, que la lumière soit. Le nouveau jour, le jour de la vie indestructible vient aussi à nous... Le Christ te prend par la main. Désormais tu seras soutenu par lui et tu entreras ainsi dans la lumière, dans la vraie vie. Pour cette raison, l’Eglise primitive a appelé le baptême Photismos, l'illumination... L’obscurité sur Dieu et sur les valeurs sont la vraie menace pour notre existence et pour le monde en général... Aujourd’hui nous pouvons illuminer nos villes d’une façon tellement éblouissante que les étoiles du ciel ne sont plus visibles. N’est-ce pas une image de la problématique du fait que nous soyons illuminés? ».
«Sur les choses matérielles nous savons et nous pouvons incroyablement beaucoup, mais ce qui va au-delà de cela, Dieu et le bien, nous ne réussissons plus à l’identifier. C’est pourquoi, c’est la foi qui nous montre la lumière de Dieu, la véritable illumination, elle est une irruption de la lumière de Dieu dans notre monde, une ouverture de nos yeux à la vraie lumière... Durant la vigile pascale, la nuit de la nouvelle création, l’Eglise présente le mystère de la lumière avec un symbole tout à fait particulier et très humble, le cierge pascal... Le cierge illumine en se consumant lui-même. Il donne la lumière en se donnant lui-même. Ainsi il représente d’une façon merveilleuse le mystère pascal du Christ qui se donne lui-même et ainsi donne la grande lumière. En second lieu, nous pouvons réfléchir sur le fait que la lumière du cierge est du feu. Le feu est une force qui modèle le monde, un pouvoir qui transforme... Le Christ, la lumière est feu, il est la flamme qui brûle le mal transformant ainsi le monde et nous-mêmes... Et ce feu est en même temps chaleur, non une lumière froide, mais une lumière dans laquelle se rencontrent la chaleur et la bonté de Dieu... Ainsi entre en jeu la création tout entière. Dans la cire, la création devient porteuse de lumière. Mais, selon la pensée des Pères, il y a aussi une allusion implicite à l’Eglise. La coopération de la communauté vivante des fidèles dans l’Eglise est presque semblable à l’œuvre des abeilles. Elle construit la communauté de la lumière. Nous pouvons ainsi voir dans la cire un rappel fait à nous-mêmes et à notre communion dans la communauté de l’Eglise, qu’elle existe afin que la lumière du Christ puisse illuminer le monde ».

MESSAGE PASCAL: PAIX EN SYRIE, AU NIGERIA ET EN PALESTINE

Cité du Vatican, 8 avril 2012 (VIS). Voici quelques extraits du message que le Saint-Père a lu à la fin de la messe pascale, devant plus de 100.000 fidèles réunis Place St-Pierre: "Chers frères et sœurs de Rome et du monde entier... Que parvienne à vous tous la voix joyeuse de l’Eglise, par les paroles que l’ancien hymne met sur les lèvres de Marie Madeleine, la première à rencontrer Jésus ressuscité le matin de Pâques... J’ai vu le Seigneur!... Tout chrétien revit l’expérience de Marie de Magdala. C’est une rencontre qui change la vie, la rencontre avec un homme unique, qui nous fait expérimenter toute la bonté et la vérité de Dieu, qui nous nous libère du mal, non pas d’une manière superficielle, momentanée, mais il nous en libère radicalement, nous guérit de tout et nous restitue notre dignité. Voici pourquoi Madeleine appelle Jésus mon espérance, car c’est lui qui l’a fait renaître, lui a donné un nouvel avenir, une existence bonne, libérée du mal. 'Le Christ, mon espérance' signifie que tout mon désir de bien trouve en lui une possibilité réelle: avec lui, je peux espérer que ma vie sera bonne, et qu’elle sera pleine, éternelle, car c’est Dieu même qui s’est fait proche jusqu’à entrer dans notre humanité...Dans ce monde, l’espérance ne peut pas ne pas tenir compte de la dureté du mal. Ce n’est pas seulement le mur de la mort qui lui fait obstacle, mais plus encore, ce sont les pointes acérées de la jalousie et de l’orgueil, du mensonge et de la violence. Jésus est passé par cet enlacement mortel, pour nous ouvrir le passage vers le Royaume de la vie. Il y eut un moment où Jésus apparaissait vaincu: les ténèbres avaient couvert la terre, le silence de Dieu était total et l’espérance, une parole qui semblait désormais vaine".
"Et voici qu’à l’aube du jour après le sabbat, on a trouvé le sépulcre vide... Les signes de la résurrection attestent la victoire de la vie sur la mort, de l’amour sur la haine, de la miséricorde sur la vengeance... Si Jésus est ressuscité, c'est qu'il est arrivé quelque chose de vraiment nouveau, qui change la condition de l’homme et du monde. Alors lui, Jésus, est quelqu’un en qui nous pouvons avoir absolument confiance, et non pas seulement dans son message, mais vraiment en Lui, parce que le Ressuscité n’appartient pas au passé, mais Il est présent aujourd’hui, vivant. Le Christ est espérance et réconfort particulièrement pour les communautés chrétiennes qui sont les plus éprouvées par des discriminations et des persécutions à cause de leur foi. Et par son Eglise, Il est présent comme force d’espérance, proche de toutes les situations humaines de souffrance et d’injustice ».
« Puisse le Christ ressuscité donner espérance au Moyen Orient, afin que toutes les composantes ethniques, culturelles et religieuses de cette Région collaborent pour le bien commun et le respect des droits humains. En Syrie, particulièrement, que cesse l’effusion de sang et que soit entrepris sans délai le chemin du respect, du dialogue et de la réconciliation, comme le souhaite la communauté internationale. Que les nombreux réfugiés, provenant de ce pays et ayant besoin d’aide humanitaire, trouvent l’accueil et la solidarité qui puissent soulager leurs pénibles souffrances. Que la victoire pascale encourage le peuple irakien à ne ménager aucun effort pour avancer sur le chemin de la stabilité et du développement. Qu’en Terre Sainte, Israéliens et Palestiniens reprennent avec courage le processus de paix. Puisse le Seigneur, victorieux du mal et de la mort, soutenir les communautés chrétiennes du continent africain, leur donner espérance pour affronter les difficultés, les rendre promotrices de paix et artisanes du développement des sociétés auxquelles elles appartiennent. Puisse Jésus ressuscité réconforter les populations de la Corne de l’Afrique en proie à la souffrance et favoriser leur réconciliation; qu’il aide la région des Grands Lacs, le Soudan et le Sud-Soudan, en donnant à leurs habitants la force du pardon. Au Mali, qui traverse un délicat moment politique, puisse le Christ Glorieux accorder la paix et la stabilité. Au Nigeria qui, ces derniers temps, a été le théâtre d’attaques terroristes sanglantes, que la joie pascale donne les énergies nécessaires pour recommencer à construire une société pacifique et respectueuse de la liberté religieuse de tous ses citoyens. Bonne fête de Pâques à tous!".
Après lecture de ce message et avant de donner la bénédiction Urbi et Orbi aux fidèles réunis sur llace et à ceux qui l'écoutaient à travers le monde, le Saint-Père a souhaité Bonnes Pâques en 65 langues.

DIGNITE DE LA FEMME

Cité du Vatican, 9 avril 2012 (VIS).Etant à Castelgandolfo pour une période de repos, le Saint-Père a récité le Regina Coeli avec les fidèles rassemblés dans la cour intérieure. Dans de nombreux pays, le lundi de Pâques est férié. C'est l'occasion , a-t-il dit, « d'une promenade ou d'une visite en famille. Je voudrais toutefois que ce soit pour les chrétiens une occasion de se rappeler que la Résurrection est le mystère central de notre foi... Cet événement, qui est décrit par les évangélistes de façon réaliste mais secret, au-delà de la pure connaissance, est une lumière éclatante qui dépasse les yeux. Le récit s'ouvre quand, à l'aube du jour suivant le sabbat, les femmes trouvèrent le tombeau ouvert et vide... Ayant reçu de l'ange l'annonce de la résurrection du Seigneur, en coururent donner la nouvelle aux apôtres. Ayant croisé le Ressuscité, elle se prosternèrent pour l'adorer. Il leur dit : Ne craignez rien et allez annoncer à mes frères d'aller en Galilée, où ils me verrons. Dans l'Evangile, les femmes ont une large place dans le récit des apparitions de Jésus ressuscité, comme dans celui de sa passion et de sa mort. En Israël à l'époque, le témoignage d'une femme n'avait pas de valeur légale, mais ces femmes là avaient vécu une expérience particulière les liant au Seigneur, une expérience fondamentale pour la vie de la communauté chrétienne dès l'aube de l'Eglise... C'est dans la mutation opérée par la Pâque de son fils que Marie est devenue la mère de l'Eglise, la mère de tout chrétiens et de toute leur communauté ».

mercredi 4 avril 2012

LE PAPE REVIENT SUR SON VOYAGE AU MEXIQUE ET A CUBA

Cité du Vatican, 4 avril 2012 (VIS). Ce matin, au cours de l'audience générale du mercredi, place St-Pierre, à laquelle assistaient quelques 11.000 personnes, le Pape est revenu sur son récent voyage au Mexique et à Cuba par lequel il a voulu "embrasser tout le continent, en invitant tous à vivre ensemble dans l'espérance et dans l'engagement concret de marcher ensemble vers un avenir meilleur".
Le Pape a rappelé les raisons de son voyage: le bicentenaire de l'indépendance du Mexique et d'autres pays d'Amérique latine, le vingtième anniversaire des relations diplomatiques entre le Mexique et le Saint-Siège, et les 400 ans de la découverte de l'image de la Vierge de la charité d'El Cobre à Cuba.
Une des caractéristiques de cette visite a été l'accueil "extraordinaire, festif et vivant" des Mexicains, signe de "l'affection chaleureuse de tout un peuple". Le Saint-Père a évoqué son étape à León où, en présence des autorités civiles et religieuses, il a souligné "la nécessité de la reconnaissance et de la défense des droits fondamentaux de la personne humaine, parmi lesquels se détache la liberté religieuse" et a assuré de sa "proximité, ceux qui souffrent à cause de plaies sociales, de conflits anciens et nouveaux, de la corruption et de la violence". Cependant, l'enthousiasme de ceux qui l'écoutaient, étaient la preuve de "l'espérance tenace des chrétiens mexicains, espérance qui est restée allumée dans les cœurs malgré les moments difficiles".
Toujours à León, le Pape a rencontré de nombreux enfants et jeunes qui, par leur joie, exprimaient "le fort désir de tous les jeunes du Mexique, de l'Amérique latine et des Caraïbes de vivre en paix, en sérénité et harmonie, dans une société plus juste et réconciliée".
"Les disciples du Seigneur doivent faire croître leur joie d'être chrétiens et la joie d'appartenir à son Eglise. C'est de cette joie que naissent aussi les énergies pour servir le Christ dans les situations difficiles et de souffrance". C'est pourquoi, le Pape a encouragé les milliers de participants à l'eucharistie dominicale au Parc du Bicentenaire à León, à "s'en remettre à la bonté de Dieu tout-puissant qui peut changer de l'intérieur, du cœur, les situations insupportables et obscures". Il a aussi remercié ceux qui "sèment l'Evangile dans des situations complexes et souvent pleine d'obstacles".
Benoît XVI a quitté le Mexique en demandant au peuple mexicain "de rester fidèle au Seigneur et à son Eglise, bien ancré dans ses racines chrétiennes".
Le Pape a ensuite évoqué son voyage à Cuba, où il s'est rendu "avant tout pour soutenir la mission de l'Eglise catholique, engagée à annoncer avec joie l'Evangile, malgré la pauvreté de moyens et les difficultés qui doivent encore être surmontées pour que la religion puisse remplir son service spirituel et formateur dans le domaine public de la société". Le Saint-Père a souligné les bonnes relations existantes entre l'Etat et le Saint-Siège, engagées "au service de la présence vivante et constructive de l'Eglise locale". "J'ai aussi assuré -a-t-il poursuivi- que le Pape porte dans son cœur les préoccupations et les aspirations de tous les Cubains, spécialement de ceux qui souffrent à cause de la limitation de leur liberté".
La première messe célébrée en terre cubaine a été "un autre moment de grande intensité spirituelle", à l'occasion du quatrième centenaire de la découverte de l'image de la Vierge de la charité à El Cobre, patronne de Cuba. Les milliers de personnes présentes étaient "le signe d'une Eglise qui vient de situations difficiles, mais avec un témoignage vivant de charité et de présence active dans la vie des gens".
"J'ai invité les catholiques cubains et toute la population qui espèrent en un avenir meilleur, à revigorer leur foi et à contribuer, par le courage du pardon et de la compréhension, à la construction d'une société ouverte et renouvelée, donnant toujours plus d'espace à Dieu, parce quand Dieu est exclu, le monde devient un lieu inhospitalier pour l'homme", a dit le Saint-Père.
Au cours de ma seconde étape cubaine, La Havane, "les jeunes ont été les principaux protagonistes de l'accueil exubérant sur mon parcours vers la nonciature, où j'ai eu l'opportunité de m'entretenir avec les évêques du pays pour parler des défis que l'Eglise cubaine est appelée à relever, bien consciente que les gens la regardent avec une confiance grandissante".
Au cours de la messe dominicale, a dit le Pape, "j'ai rappelé que Cuba et le monde ont besoin de changements, mais ceux-ci ne seront possibles que si chacun s'ouvre à la vérité intégrale de l'homme, condition incontournable pour atteindre la liberté, et décide de semer autour de lui réconciliation et fraternité... J'ai aussi voulu rappeler que l'Eglise ne demande pas de privilèges, mais de pouvoir proclamer et célébrer aussi publiquement la foi, en portant le message d'espérance et de paix de l'Evangile dans toutes les catégories de la société". Ainsi, Benoît XVI s'est félicité du pas en avant des autorités cubaines et a souligné la nécessité de poursuivre sur ce chemin vers la pleine liberté religieuse.
Depuis son départ, le Saint-Père garde en mémoire ces dizaines de milliers de Cubains qui, malgré la pluie, sont venus le saluer tout au long de sa route vers l'aéroport. Dans son discours de départ, il a rappelé que désormais, les différentes composantes de la société cubaine sont appelées à "un effort de sincère collaboration et de dialogue patient pour le bien de la patrie". Dans cette perspective, sa présence sur l'île a voulu être "un encouragement à ouvrir les portes de son cœur au Christ, source d'espérance et de force pour faire croître le bien".
Benoît XVI a ajouté que son voyage pastoral au Mexique et à Cuba ont été une réussite pastorale et a manifesté son espérance que ces deux pays obtiennent des fruits abondants pour construire un avenir de paix et de fraternité.
Enfin, le Pape a évoqué le Triduum pascal, sommet de l'année liturgique, qui commence demain avec la messe In Coena Domini, et a invité les fidèles à le vivre avec intensité: "Chacun de nous a été aimé par Jésus jusqu'à la fin, c'est-à-dire jusqu'à son don total sur la croix, lorsqu'il a crié: Tout est accompli!. Laissons-nous toucher par cet amour, laissons-nous transformer, pour que se réalise vraiment en nous la résurrection".

JOURNEE INTERNATIONALE CONTRE LES MINES ANTIPERSONNEL

Cité du Vatican, 4 avril 2012 (VIS). Après avoir salué en différentes langues les pèlerins du monde entier présents place St-Pierre pour l'audience générale, le Saint-Père a rappelé qu'aujourd'hui, on célébrait la Journée internationale pour la sensibilisation au problème des mines antipersonnel. Benoît XVI a fait part de sa proximité envers les victimes et leurs familles et a manifesté son appui "à tous ceux qui s'engagent pour libérer l'humanité de ces engins terribles et sournois qui, comme l'a dit le bienheureux Jean-Paul II lors de l'entrée en vigueur de la Convention sur leur interdiction, 'empêchent les hommes de "marcher ensemble sur les entiers de la vie sans crainte des pièges de destruction et de mort'".

IN MEMORIAM

Cité du Vatican, 4 avril 2012 (VIS). Voici les données relatives aux prélats décédés ces dernières semaines:
-Mgr. John George Chedid, Evêque émérite de Our Lady of Lebanon of Los Angeles des Maronites (Etats-Unis), le 22 mars à 88 ans.
-Mgr. Ante Juric, Archevêque émérite de Split-Makarska (Croatie), le 20 mars à 89 ans.
-Mgr. Edward Materski, Evêque émérite de Radom (Pologne), le 24 mars à 89 ans.
-Mgr. Anárghyros, Evêque titulaire de Grazianopoli (Grèce), le 18 mars à 74 ans.
-Mgr. Paulino Reale, Evêque émérite de Venado Tuerto (Argentine), le 29 mars à 88 ans.

AUTRES ACTES PONTIFICAUX

Cité du Vatican, 4 avril 2012 (VIS). Le Saint-Père a nommé:
-Mgr. Oscar Omar Aparicio Céspedes, Evêque ordinaire militaire pour la Bolivie. Il était jusqu'ici Evêque titulaire de Cizio et Evêque auxiliaire de La Paz (Bolivie).
- Mgr. Francesco Milito, Evêque d'Oppido Mamertina-Palmi (superficie: 930; population: 179.603; catholiques: 176.250; prêtres: 99; religieux: 182; diacres permanents: 16), en Italie. L'Evêque élu, né en 1948 à Rossano (Italie), et ordonné prêtre en 1972, était jusqu'ici Vicaire épiscopal pour l’œcuménisme et la culture et directeur des archives historiques diocésaines.
-Mgr. Tulio Luis Ramírez Padilla, Evêque auxiliaire de Caracas (superficie: 790; population: 4.435.000; catholiques: 3.781.000; prêtres: 538; diacres: 9; religieux: 1722), au Venezuela. L'Evêque élu, né en 1960 à Caracas, et ordonné prêtre en 1984, était jusqu'ici Vicaire général de Valencia (Venezuela).

mardi 3 avril 2012

CHRETIENS ET BOUDDHISTES, DIALOGUE ET EDUCATION

Cité du Vatican, 3 avril 2012 (VIS). Le cardinal Jean-Louis Tauran et Mgr. Pier Luigi Celata, respectivement président et secrétaire du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, ont signé un message adressé chaque année par ce dicastère aux croyants bouddhistes, à l'occasion de la fête du Vesakh.
Le Vesakh est la principale fête bouddhiste qui rappelle les trois moments fondamentaux de la vie de Gautama le Bouddha. Selon la tradition, le Bouddha historique naquit, fut éclairé et disparut en atteignant le Nirvana au cours de la pleine lune du mois de mai. Cependant, cette fête est mobile et tombe cette année entre le 5 et le 6 mai, alors que la Chine célèbre le huitième jour du quatrième mois du calendrier chinois (28 avril). Pendant cette période, les croyants bouddhistes décorent leurs maisons avec des fleurs et les parfument à l'encens, visitent les temples locaux, écoutent les enseignements des moines et font des offrandes.
Le message de cette année s'intitule: "Chrétiens et bouddhistes: partager la responsabilité de l'éducation des nouvelles générations à la justice et à la paix à travers le dialogue interreligieux". Voici de larges extraits de ce texte:
"Aujourd'hui, dans les salles de classe des écoles et des universités du monde entier, de plus en plus d’étudiants appartenant à diverses religions et croyances sont assis côte à côte et apprennent ensemble, les uns des autres. Cette diversité suscite des défis et appelle à une réflexion plus profonde sur la nécessité d'instruire les jeunes à respecter et à comprendre la croyance religieuse et les pratiques des autres, à grandir dans la connaissance de leur propre foi, à se développer en tant qu'êtres humains responsables tout en demeurant prêts à tendre la main aux étudiants d'autres religions pour résoudre les conflits et promouvoir l'amitié, la justice, la paix et le développement humain authentique".
"Avec Sa Sainteté le pape Benoît XVI, nous reconnaissons que l'éducation vraie nous ouvre à la transcendance ainsi qu’à ceux qui sont autour de nous. Là où l'éducation est une réalité, elle est aussi une opportunité de dialogue dans l’interaction et dans l’écoute réceptive de l’autre. Dans une telle atmosphère, les jeunes sentent qu'ils sont appréciés pour ce qu’ils sont et pour la contribution qu’ils peuvent apporter; l'estime de leurs frères et sœurs dont la croyance et les pratiques religieuses sont différentes des leurs sont une occasion de croissance. Ce climat est alors porteur de joie car ils se découvrent comme des personnes capables de solidarité et de compassion, appelées à construire une société juste et fraternelle, ce qui leur apporte l'espérance en l'avenir".
"En tant que bouddhistes, vous transmettez aux jeunes une sagesse: s'abstenir de nuire aux autres et vivre dans la générosité et la compassion, pratique digne d’estime et de reconnaissance, don précieux pour la société. Voilà une expression concrète à travers laquelle une religion contribue à instruire les jeunes générations, dans le partage des responsabilités et la coopération avec d'autres".
"En fait, les jeunes sont un atout pour toutes les sociétés. Par leur authenticité, ils nous encouragent à trouver une réponse aux questions les plus fondamentales au sujet de la vie et de la mort, sur la justice et la paix, la signification de la souffrance et les raisons de l'espérance. Ainsi, ils nous aident à progresser dans notre pèlerinage vers la Vérité. Par leur dynamisme, comme constructeurs du futur, ils nous contraignent à abattre tous les murs qui, malheureusement, nous séparent toujours. Par leurs interrogations, ils stimulent le dialogue entre les religions et les cultures".
"Nos cœurs sont à l’unisson des vôtres et nous prions pour que, ensemble, nous soyons en mesure de guider les jeunes par notre exemple, aptes à leur enseigner à devenir des instruments de justice et de paix. Partageons la responsabilité commune que nous avons envers les générations présentes et futures en les éduquant à être pacifiques et constructeurs de paix".

BENEDICTION DES ENFANTS DANS LE SEIN MATERNEL

Cité du Vatican, 3 avril 2012 (VIS). Dès la deuxième semaine de mai, à l'occasion de la fête des mères célébrée dans de nombreux pays, un texte du rite de bénédiction des enfants dans le sein maternel, ayant reçu l'approbation du Saint-Siège, sera disponible dans les paroisses des Etats-Unis. C'est ce qu'a communiqué la Conférence des évêques catholiques américains dans une note récente informant les fidèles de la 'recognitio' accordée par la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements. Le texte du rite sera imprimé en anglais et espagnol pour répondre aux nécessités du nombre croissant de fidèles hispaniques immigrés dans ce pays.
Le cardinal archevêque de Gavelston-Houston, Mgr. Daniel N. Di Nardo, président du comité d'activités pro-vie de la Conférence épiscopale nord-américaine, a expliqué que la bénédiction a été préparée "pour soutenir les parents qui attendent un enfant, pour favoriser la prière dans la communauté et la reconnaissance du don précieux de la maternité et pour promouvoir le respect de la vie dans le cadre plus large de la société". La bénédiction pourra être impartie aussi bien dans le contexte d'une messe qu'en dehors de celle-ci. A l'avenir, ce texte pourra faire partie du Livre des bénédictions.
La préparation du texte de la bénédiction des enfants dans le sein maternel a été organisée par l'archevêque de Louisville, Mgr. Joseph Edward Kurtz qui, lorsqu'il était évêque de Knoxville, avait demandé au comité d'activités pro-vie s'il existait une prière de cette sorte. Face à une réponse négative, le comité a commencé à préparer un texte qui a été présenté au Comité pour le culte divin en mars 2008. En novembre de la même année, l'assemblée des évêques a approuvé la nouvelle bénédiction qui a alors été envoyée au Saint-Siège en vue d'obtenir la 'recognitio'.

AUTRES ACTES PONTIFICAUX

Cité du Vatican, 3 avril 2012 (VIS). Le Saint-Père a nommé:
-Mgr. José Carlos Cabrero Romero, archevêque de San Luis Potosí (superficie: 19.428; population: 1.925.000; catholiques: 1.845.000; prêtres: 264; religieux: 985; diacres permanents: 10), au Mexique. Il était jusqu'ici évêque de Zacatecas. Il succède à Mgr. Luis Morales Reyes dont la renonciation à la charge pastorale a été acceptée pour limite d'âge par le Saint-Père.
-Mgr. Cástor Oswaldo Azuaje Pérez, OCD, évêque de Trujillo (superficie: 7.400; population: 788.000; catholiques: 746.000; prêtres: 117; religieux: 93; diacres permanents: 23), au Venezuela. Il était jusqu'ici évêque auxiliaire de Maracaibo (Venezuela). Il succède à Mgr. Vicente Ramón Hernández Peña dont la renonciation à la charge pastorale a été acceptée pour limite d'âge par le Saint-Père.

lundi 2 avril 2012

DIMANCHE DES RAMEAUX

Cité du Vatican, 1 avril 2012 (VIS). Benoît XVI a ouvert hier les célébrations de la Semaine Sainte en célébrant, Place St-Pierre, devant plus de soixante mille fidèles, la messe du dimanche des Rameaux.
Le Pape a parcouru la place en papamobile avant de rejoindre l'autel, depuis l'obélisque, décoré à l'occasion de cette festivité avec 50.000 branches d'arbres, d'arbustes et de fleurs méditerranéens de différentes sortes. 13 oliviers séculaires avaient aussi été amenés, provenant, comme le reste de la décoration florale, de la région italienne des Pouilles.
"Le dimanche des Rameaux -a dit le Pape dans son homélie- est le grand portique qui nous introduit dans la Semaine Sainte, la semaine où le Seigneur Jésus s’achemine vers le sommet de sa vie terrestre. Il monte à Jérusalem pour accomplir les Écritures et pour être suspendu sur le bois de la croix, le trône à partir duquel il régnera pour toujours, attirant à lui l’humanité de tous les temps et offrant à tous le don de la rédemption".
Le Pontife a rappelé les deux épisodes jalonnant l'entrée du Christ à Jérusalem. La guérison de l'aveugle Bartimée et l'enthousiasme des disciples et de la multitude qui l'acclame avec les anciennes paroles de bénédiction des pèlerins: 'Hosanna! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur'. "Cette joyeuse acclamation transmise par les quatre évangélistes, est un cri de bénédiction, un hymne d’allégresse: elle exprime la conviction commune qu’en Jésus, Dieu a visité son peuple et que le Messie attendu est finalement venu", a-t-il expliqué.
"Mais quel est le contenu, la résonance la plus profonde de ce cri de joie? La réponse nous est donnée par toute l’Ecriture qui nous rappelle que le Messie accomplit la promesse de bénédiction de Dieu, la promesse des origines, que Dieu avait faite à Abraham, le père de tous les croyants: 'Je ferai de toi une grande nation, je te bénirai… En toi seront bénies toutes les familles de la terre'... C’est pourquoi, celui qui est acclamé par la foule comme le béni, est en même temps celui en qui sera bénie toute l’humanité. Dans la lumière du Christ, l’humanité se reconnaît ainsi profondément unie et comme recouverte par le manteau de la bénédiction divine, une bénédiction qui pénètre tout, soutient tout, rachète tout, sanctifie tout".
D'ailleurs, le premier message de la festivité d'aujourd'hui est "l’invitation à avoir le juste regard sur l’humanité entière, sur les gens qui forment le monde, sur les diverses cultures et civilisations. Le regard que le croyant reçoit du Christ est le regard de la bénédiction : un regard sage et aimant, capable de saisir la beauté du monde et de compatir à sa fragilité. Dans ce regard transparaît le regard même de Dieu sur les hommes qu’il aime et sur la création, œuvre de ses mains".
Et maintenant, "pour nous, qui est Jésus de Nazareth? Quelle idée du Messie avons-nous, quelle idée de Dieu avons-nous? C’est une question cruciale que nous ne pouvons pas éluder, étant donné qu’au cours de cette semaine, nous sommes appelés justement à suivre notre roi qui choisit comme trône la croix; nous sommes appelés à suivre un Messie qui ne nous garantit pas un bonheur terrestre facile, mais le bonheur du ciel, la béatitude de Dieu".
"Quelles sont nos vraies attentes?", a demandé le Saint-Père. Et s'adressant en particulier aux jeunes, protagonistes de la Journée mondiale de la jeunesse, célébrée aujourd'hui, il a dit: "que le dimanche des Rameaux soit pour vous le jour de la décision, la décision d’accueillir le Seigneur et de le suivre jusqu’au bout, la décision de faire de sa Pâque de mort et de résurrection le sens même de votre vie de chrétiens. C’est la décision qui conduit à la vraie joie, comme j’ai voulu le rappeler dans le Message aux jeunes pour cette Journée – soyez toujours dans la joie du Seigneur".
Enfin, Benoît XVI a ajouté que "deux sentiments doivent nous habiter particulièrement en ces jours: la louange, comme l’ont fait ceux qui ont accueilli Jésus à Jérusalem par leur 'hosanna'; et l’action de grâce car, dans cette Semaine sainte, le Seigneur Jésus renouvellera le plus grand don que l’on puisse imaginer: il nous donnera sa vie, son corps et son sang, son amour. Toutefois, à un si grand don, nous devons répondre d’une manière adéquate, c’est-à-dire par le don de nous-mêmes, de notre temps, de notre prière, de notre vie en profonde communion d’amour avec le Christ qui souffre, meurt et ressuscite pour chacun de nous".
Benoît XVI a résumé cette idée avec les mots de saint André, évêque de Crête et Père de l'Eglise: "Etendons-nous humblement donc devant le Christ...revêtus de sa grâce, ou mieux, de lui-même tout entier...comme des tuniques étendues...pour pouvoir offrir au vainqueur de la mort non plus de simples rameaux de palmes, mais des trophées de victoire".

LA JOIE, ELEMENT CENTRAL DE NOTRE EXPERIENCE CHRETIENNE

Cité du Vatican, 2 avril 2012 (VIS). Après la messe des Rameaux et avant de réciter la prière de l'Angélus avec les fidèles réunis place St-Pierre, le Pape a rappelé aux personnes présentes qu'aujourd'hui, on célébrait la Journée mondiale de la jeunesse 2012. A cette occasion, il a adressé un salut particulier aux organisateurs des journées de Madrid en 2011 et de Rio de Janeiro en 2013, réunis à Rome pour un congrès et présents à la messe, ainsi qu'aux jeunes du monde entier.
"Le thème de la Journée mondiale de la Jeunesse -a dit Benoît XVI aux jeunes- correspond à l'appel de saint Paul: 'Soyez toujours dans la joie du Seigneur!'. La joie qui naît de la conscience que Dieu nous aime, est un élément central de l'expérience chrétienne. Dans un monde souvent marqué par la tristesse et les inquiétudes, il est un témoignage important de la beauté...de la foi. Soyez de joyeux témoins du Christ!".

AUX JEUNES: PARLEZ DE DIEU AUX AUTRES

Cité du Vatican, 2 avril 2012 (VIS). Le Saint-Père a reçu aujourd'hui en audience quelque 5.000 jeunes du diocèse de Madrid (Espagne), accompagnés de leur évêque, le cardinal Antonio María Rouco Varela, venus à Rome pour remercier le Pape de son voyage en Espagne lors des Journées mondiales de la jeunesse d'août de l'an passé. Voici quelques extraits du discours de Benoît XVI:
"A chaque fois que je repense à cette 26 Journée mondiale de la jeunesse vécue à Madrid, mon cœur se remplit de gratitude envers Dieu pour l'expérience de grâce de ces inoubliables journées... Cette splendide rencontre ne peut se comprendre qu'à la lumière de la présence de l'Esprit Saint dans l'Eglise. Elle continue de mettre du courage dans nos cœurs et nous invite sur la place publique de l'histoire, comme à la Pentecôte, à rendre témoignage des merveilles de Dieu. Vous êtes appelés à coopérer à cette tache passionnante... Le Christ a besoin de vous à ses côtés pour étendre et construire son Royaume de charité".
"Personne n'est de trop dans cette aventure. Pour cela, ne cessez pas de vous demander à quoi le Seigneur vous appelle et comment vous pouvez l'aider. Vous avez tous une vocation personnelle qu'il a voulu vous proposer pour votre bonheur et sainteté. Lorsque l'on est conquis par le feu de son regard, aucun sacrifice n'est trop grand pour le suivre et lui donner le meilleur de soi-même. C'est ainsi que les saints ont toujours fait en étendant la lumière du Seigneur...et en transformant le monde pour en faire un lieu accueillant pour tous".
"Comme ces apôtres de la première heure, soyez vous aussi des missionnaires du Christ parmi vos proches, vos amis et vos connaissances, dans vos environnements d'étude ou de travail, parmi les pauvres et les malades. Parlez de son amour et de sa bonté avec simplicité, sans complexes ni peurs. Le Christ lui-même vous donnera la force de le faire. D'autre part, écoutez-le et ayez un rapport fréquent et sincère avec lui. Confiez-lui avec confiance vos désirs et aspirations, vos peines aussi et celles des personnes en manque de consolation et d'espérance".
"Nous sommes entrés hier dans la semaine sainte au cours de laquelle nous suivons les pas du Christ... Nous contemplons sa passion douloureuse et son humiliation jusqu'à la mort... Je vous encourage aussi à porter votre croix, et la croix de la douleur et des péchés du monde, pour mieux comprendre l'amour du Christ pour l'humanité. Ainsi, vous vous sentirez appelés à proclamer que Dieu aime les hommes et leur envoie son fils, non pas pour les condamner, mais pour qu'ils atteignent une vie pleine et qui ait un sens".

ACTUALITE DE CLAIRE D'ASSISE

Cité du Vatican, 31 mars 2012 (VIS). Les franciscains et clarisses du monde entier célèbrent par une "année sainte Claire" le VIII centenaire de l'appel à la conversion et à la consécration de sainte Claire d'assise (1194-1253) que l'on situe le dimanche des Rameaux de 1211 ou 1212. C'est pourquoi Benoît XVI a écrit une lettre à Mgr.Domenico Sorrentino, évêque du diocèse d'Assise en Italie.
Le Pape y évoque l'histoire de la fondatrice des clarisses qui, après avoir assisté à la messe des Rameaux sur le conseil de saint François, parée de ses plus beaux atours pour recevoir un rameau des mains de l'évêque, s'enfuit la même nuit de chez elle -ses parents voulaient la marier avec un jeune homme très riche- et se mit en route pour la Portioncule où l'attendaient François et ses compagnons. Là, Claire renonça au monde et lorsque François lui coupa les cheveux, elle se couvrit la tête d'un voile noir qui avec une paire de sandales grossières constituèrent la première tenue des clarisses.
L'histoire de Claire, écrit Benoît XVI "parle aussi à notre génération et exerce une grande fascination surtout pour les jeunes". Le Saint-Père explique que François avait très bien compris la raison de suggérer à Claire de s'échapper au début de la semaine sainte. "Toute la vie chrétienne, et donc aussi la vie de consécration spéciale, sont un fruit du mystère pascal et une participation à la mort et à la résurrection du Christ. Dans la liturgie du dimanche des Rameaux douleur et gloire se mêlent en un thème qui sera ensuite développé les jours suivants, depuis l’obscurité de la Passion jusqu'à la lumière de Pâques. Claire, par son choix, revit ce mystère".
Dans son sens le plus profond, la conversion de Claire est une conversion à l'amour. Elle ne portera plus les habits raffinés de la noblesse d'Assise, mais l'élégance d'une âme consacrée à la louange de Dieu et au don de soi. Dans le petit espace du monastère Saint-Damien, à l'école de Jésus Eucharistie... se développeront, jour après jour, les traits d'une fraternité régie par l'amour de Dieu et par la prière, par l'attention et le service. C'est dans ce contexte de foi profonde et de grande humanité que Claire se fait l'interprète sûre de l'idéal franciscain, implorant ce privilège de la pauvreté, c'est-à-dire en renonçant à posséder aussi des biens mêmes communautaires. Cela laissa le Souverain Pontife longtemps perplexe, mais il se rallia finalement à l’héroïsme de sa sainteté".
"Comment ne pas proposer Claire, comme François, à l'attention des jeunes d'aujourd'hui? Le temps qui nous sépare de l'histoire de ces deux saints n'en a pas diminué leur attrait. Au contraire, ils confirment au contraire leur actualité face aux illusions et désillusions qui marquent souvent la condition actuelle des jeunes. Jamais une époque n'a autant fait rêver les jeunes, avec les mille attractions d'une vie où tout semble possible et permis. Et pourtant, combien l'insatisfaction est-elle présente, combien de fois la recherche de bonheur et de réalisation finit par prendre des routes menant vers des paradis artificiels, comme ceux de la drogue et de la sensualité effrénée! La situation actuelle avec ses difficultés pour trouver un travail digne et former une famille unie et heureuse, ajoute aussi des nuages à l'horizon".
"Pourtant -a ajouté le Saint-Père- aujourd'hui encore, certains jeunes ne manquent pas de répondre à l'invitation de faire confiance au Christ et d'affronter avec courage, responsabilité et espérance le chemin de la vie, faisant aussi le choix de tout laisser pour le suivre dans un service total envers lui et nos frères. L'histoire de Claire, avec celle de François, est une invitation à réfléchir sur le sens de l'existence et à chercher en Dieu le secret de la vraie joie. C'est la preuve concrète que celui qui accomplit la volonté du Seigneur et s'en remet à lui, non seulement ne perd rien, mais trouve le véritable trésor qui donne du sens à toute chose".

MESSAGE A DES DETENUS

Cité du Vatican, 31 mars 2012 (VIS). Le Pape a adressé un message aux détenus de la prison romaine de Rebibbia, qu'il avait visitée le 18 décembre dernier, à l'occasion de leur Via Crucis. La cérémonie, voulue par 300 d'entre eux, sera présidée par le Cardinal Vicaire de Rome, en présence également de l'aumônier, de séminaristes, de volontaires Caritas, de membres du personnel pénitentiaire et de quelques paroissiens du quartier. Benoît XVI y exprime sa proximité spirituelle et le souvenir émouvant de sa venue parmi eux, dit se souvenir de leurs visages et de leurs propos : « Je sais que ce chemin de croix se veut signe de réconciliation. Comme l'a dit un de vous, la prison sert à se relever après une chute, pour se réconcilier avec soi-même, avec les autres et avec Dieu, afin de réintégrer la vie sociale. Lorsque nous voyons Jésus tomber plusieurs fois, nous comprenons qu'il a partagé notre condition humaine. Le poids de nos péché l'a fait chuter à terre, mais par trois fois il s'est relevé pour poursuivre son chemin vers le Calvaire. Ainsi, avec son aide, pouvons nous nous relever et même aider un de nos frères à se relever. Qu'est ce qui donnait à Jésus cette force d'aller de l'avant ?... Il savait que le Père l'aimait et c'est cet immense amour, l'infinie miséricorde de Dieu, qui le réconfortait au-delà des violences et des outrages reçus... C'est un grand don qu'il nous fit avec sa Via Crucis, en révélant que Dieu est amour infini et miséricorde en portant jusqu'au bout le poids de nos péc´hes afin que nous nous relevions, nous réconcilions et retrouvions la paix. N'ayons donc pas peur de faire notre chemin de croix, de porter notre croix à sa suite, et avec lui ».

AIDE AUX POPULATIONS SYRIENNE ET CUBAINE

Cité du Vatican, 31 mars 2012 (VIS). Le Conseil pontifical Cor Unum annonce que le Saint-Père a offert 100.000 US$ en faveur de la population syrienne. Le communiqué rappelle en outre les nombreux appels de Benoît XVI à la cessation des violences et en faveur d'une solution de dialogue et de réconciliation en Syrie. Il a en outre encouragé les fidèles à prier pour tous ceux qui souffrent de ce conflit. L'aide matérielle qu'il fait aujourd'hui servira aux oeuvres caritatives de l'Eglise locale en faveur des civils victimes du conflit interne. Le Conseil pontifical va avoir des entretiens avec le Président de l'Assemblée des évêques de Syrie, SB Gregorius III Laham, et d'autres représentants de la communauté catholique syrienne. Au moyen de ses organismes caritatifs, l'Eglise catholique de Syrie œuvre actuellement à des programmes d'assistance aux populations, notamment dans la région de Homs et Alep.
Par ailleurs, comme premier fruit de la récente visite papale, Cor Unum annonce qu'il financera un nouveau projet de développement agricole dans deux diocèses cubains. Au cours du séjour sur l'île, le Saint-Père a chargé le Cardinal Robert Sarah de s'accorder avec l'épiscopat local sur d'éventuelles aides à la population. Deux évêques ont ainsi indiqué au Président du Conseil pontifical que les autorités venaient d'autoriser des projets de coopération avec le monde agricole de leurs diocèse.

MJ RIO 2013

Cité du Vatican, 2 avril 2012 (VIS). Ce matin en Salle de Presse, une conférence a eu lieu sur la préparation de la Journée mondiale de la jeunesse de Rio de Janeiro (Brésil, 23-28 juillet 2013). Sont intervenus: le cardinal Stanislaw Rylko, président du Conseil pontifical pour les laïcs; Mgr.Orani Joao Tempesta, O.Cist. archevêque de Sao Sebastiao do Rio de Janeiro; et Mgr.Eduardo Pinheiro da Silva, SDB, président de la Commission épiscopale pour la jeunesse de la Conférence nationale des Evêques du Brésil.
Le cardinal Rylko a souligné dans son intervention que "la JMJ a vraiment été une intuition prophétique du bienheureux Jean-Paul II qui a créé une révolution dans le domaine de la pastorale des jeunes". Le Pape Benoît XVI a affirmé que "la JMJ est une nouvelle façon d'être chrétien", d'où les efforts réalisés par toute l'Eglise pour préparer ces journées.
Avec l’événement de Rio, la JMJ revient en Amérique latine 26 ans après la première rencontre internationale à Buenos Aires. Rio 2013 "se place dans le contexte de la mission continentale voulue par les évêques du CELAM réunis à Aparecida en 2007. Dans le contexte de l'Eglise universelle, elle est aussi liée au Synode des évêques d'octobre 2012 sur la nouvelle évangélisation". De plus, elle aura lieu pendant l'année de la foi. "La JMJ -a relevé le cardinal Rylko- a pour finalité de faire croître la foi des jeunes du monde pour la mission... Les jeunes d'aujourd'hui ont besoin, avant tout, de s'enraciner dans la foi et dans la grande famille de l'Eglise pour contribuer davantage et mieux à la vie de la société".
A la fin de son intervention, le cardinal a évoqué la JMJ 2012 célébrée ce dimanche, ayant pour thème: 'Soyez toujours dans la joie du Seigneur'. "La joie est une caractéristique propre aux JMJ -a ajouté Mgr.Rylke-. Et ce n'est pas par hasard, mais parce que d'un côté, les jeunes cherchent le bonheur, et que de l'autre, l'Eglise détient le trésor de la joie authentique qui naît de la rencontre avec le Christ sauveur".
Pour sa part, l'archevêque de Rio a rappelé que toutes les informations relatives à cette Journée pouvaient se trouver en cinq langues sur le site: www.rio2013.com. Le réseau social de la Journée sur Facebook et Twitter compte déjà quelque 600.000 personnes. L'inscription des groupes de pèlerins sera ouverte en juillet 2012.
Pour finir, l'archevêque de Rio a rappelé que, ces dernières années, le niveau économique de son pays s'était élevé et que les différences sociales avaient diminué. "La JMJ sera l'opportunité pour les nouvelles générations de faire croître aussi leurs valeurs chrétiennes, de solidarité, justice, espérance et courage".

VENDREDI SAINT, JOUR DE FETE A CUBA

Cité du Vatican, 2 avril 2012 (VIS). Le directeur de la Salle de presse du Saint-Siège, le Père Federico Lombardi, SI, a fait la déclaration suivante au sujet de la décision des autorités cubaines de déclarer vendredi saint prochain, jour férié:
"Le fait que les autorités cubaines aient opportunément accueilli la demande du Saint-Père faite au président Raúl Castro, déclarant vendredi saint prochain, jour férié, est certainement un signe très positif".
"Le Saint-Siège espère que cela favorisera la participation aux célébrations religieuses et aux joyeuses festivités pascales, et que la visite du Saint-Père continue de produire les fruits souhaités pour le bien de l'Eglise et de tous les Cubains".

AUTRES ACTES PONTIFICAUX


Cité du Vatican, 2 avril 2012 (VIS). Le Saint-Père a nommé:
-Mgr. Mark Coleridge, archevêque de Brisbane (superficie: 65.000, population: 2.760.007, catholiques: 643.371, prêtres: 239, religieux: 970, diacres permanents: 13) en Australie. Il était jusqu'ici archevêque de Canberra (Australie).
-le Cardinal Angelo Comastri, son envoyé spécial à la clôture du Congrès eucharistique national d'Ukraine qui aura lieu le 3 juin 2012 pour le VI centenaire de la constitution du siège épiscopal et métropolitain de Lviv des Latins. Le cardinal Comastri est vicaire général de Sa Sainteté pour la Cité du Vatican

vendredi 30 mars 2012

DIALOGUE JUIFS CHRETIENS

Cité du Vatican, 30 mars 2012 (VIS). La XI réunion de la Commission Grand Rabbinat d'Israël Saint-Siège s'est tenue à Rome du 27 au 29 mars, sous la présidence du Rabbin Shear Yashuv Cohen et du Cardinal Peter Turkson. Thème traité : « Les perspectives religieuses face à la crise financière, une approche pour un ordre économique juste ». Dans leur déclaration conjointe, les délégations affirment que, malgré la multiplicité des facteurs de cette crise, « ses racines plongent dans une crise des valeurs morales. Une culture de la cupidité éclipse vérité, honnêteté et transparence de la vie économique. Au centre de la conception juive et chrétienne de l'économie juste il y a la toute puissance du Créateur, source et dispensateur de toute richesse aux hommes pour le bien commun ». L'objectif de l'économie est un bénéfice fait à une société reconnaissant la dignité de chaque homme, créé à l'image de Dieu. Ce concept est à l'opposé « de l'égocentrisme car il porte au bien de la personne dans le cadre de la communauté et de la société...et défend les principes de solidarité et de fraternité », mais aussi « souligne l'obligation de garantir les besoins base que sont la protection de la vie, l'alimentation, la santé, l'éducation et le travail ». La commission a également porté son attention aux émigrés et aux travailleurs étrangers, dont le traitement mesure la santé morale d'une société. Son communiqué rappelle le devoir des pays riches d'assumer leurs responsabilités envers les sociétés en voie de développement, « plus encore à l'ère de la globalisation ». Il cite encore « la destination des biens de la planète » et la « culture du nécessaire qui implique un auto-contrôle et une redistribution selon des principes éthiques ». La question de l'annulation de la dette est de même indiquée, tant au plan international que personnel. Les membres de la commission bilatérale ont souligné enfin la nécessité que leurs communautés s'engagent à développer un ordre économique responsable, via une collaboration entre états, institutions éducatives et media. Cette « crise a montré le profond échec de la morale dans l'économie... Il est donc impératif que les structures économiques et politiques incluent la formation éthique à leurs programmes, comme cela a été fait ces dernières années en matière médicale ».

AUTISME ET SOLIDARITE

Cité du Vatican, 30 mars 2012 (VIS). Le Président du Conseil pontifical pour la pastorale de la santé, a rédigé un message pour la V Journée mondiale de l'autisme (2 avril), en appelant à la solidarité envers les autistes et leurs familles. L'autisme, rappelle Mgr.Zygmunt Zimowski, « constitue une grave altération du comportement, de la communication, verbale notamment, et de l'intégration sociale, qui affecte profondément le développement de l'individu... L'Eglise considère comme incontournable d'assister ces personnes, enfants et jeunes en particulier, ainsi que leurs familles. Sinon pour rompre la barrière du silence, tout au moins pour accompagner dans la solidarité et la prière leur parcours de souffrance ». Contre le risque de la frustration ou de la résignation face aux maigres résultats thérapeutiques, il faut aider les familles « qui entourent avec amour leurs enfants autistes, car cela se répercute sur la qualité de leur existence et tend parfois à les refermer dans un isolement douloureux et marginalisant ». L'Eglise doit s'engager à offrir « des accompagnateurs aux personnes plongées dans un silence qui interpelle notre sensibilité à la souffrance des autres ».
Puis Mgr.Zimowski évoque l'action des agents de la santé, des éducateurs et des volontaires, réclamant un renfort de la recherche médicale et des politiques d'amélioration des diagnostics, des thérapies et de la réhabilitation. « Il faut encourager et soutenir les initiatives solidaires du monde de l'éducation, du volontariat et des associations tendant à sauvegarder la dignité des handicapés qui, si grave soit leur handicap, loin d'être annulée demeure sujet d'espérance ». Le message s'achève par la recommandation de confier les autistes et leurs familles à la miséricorde divine. « Même enveloppés dans le mystère du silence », les autistes « ne sont jamais seuls car aimés de Dieu et d'une communauté que la foi oblige à être signe vivace de la présence dans ce monde du Ressuscité ».

NOUVEAU RITUEL DES FUNERAILLES

Cité du Vatican, 30 mars 2012 (VIS). La seconde édition italienne du rite des funérailles (LEV), récemment présentée lors d'une conférence près Radio Vatican, comporte des nouveautés par rapport à la précédente. La première nouveauté, a expliqué Mgr.Angelo Lameri, du Bureau liturgique de la Conférence épiscopale italienne, concerne la visite à la famille du défunt. « Il s'agit pour le prêtre de partager la peine des parents en deuil et de mieux s'informer sur la vie et la personnalité du défunt, de manière à offrir des funérailles plus personnalisées ». La seconde se rapporte à la mise en bière. On propose donc des textes adaptés aux différents cas, personne âgée, jeune, mort improvise...de manière à évoquer chrétiennement le défunt au moment de la séparation. Le document offre ainsi un éventail de prières aux fidèles ». La nouveauté la plus importante touche à la crémation. Mgr.Lameri a indiqué qu'elle figurait en appendice pour montrer que l'Eglise, « même si elle ne s'y oppose pas à condition que l'incinération du corps ne soit pas effectuée en haine de la foi, considère la sépulture comme la solution la plus adéquate pour exprimer la foi dans la résurrection des corps et pour permettre le recueillement ». Exceptionnellement, l'absoute peut être donnée au crematorium, mais il faut que le corps y soit accompagné. En outre, « la crémation sera considérée conclue lorsque l'urne aura été déposée au cimetière ». Même si certaines législations permettent de répandre les cendres ou de les conserver dans des lieux distincts du cimetière, « il s'agit de pratiques qui contredisent la cohérence de la foi chrétienne et se rattachent à des conceptions panthéistes ou naturalistes ». Ce nouveau rituel doit servir à retrouver la signification de la mort. En conclusion de la présentation, Mgr.Alceste Catella, Président de la commission épiscopale compétente, a souligné combien cet ouvrage reflète la foi des croyants en soulignant le respect des défunts, du corps humain, même après la mort. Il montre combien est forte l'exigence de cultiver la mémoire des morts, de disposer d'un lieu de conservation du corps ou des cendres, en cohésion avec une foi authentique et un humanisme authentique ».

INTENTIONS DE PRIERE POUR AVRIL

Cité du Vatican, 30 mars 2012 (VIS). L'intention de prière générale de Benoît XVI pour mars est : «Pour que de nombreux jeunes sachent accueillir l’appel du Christ à le suivre dans le ministère sacerdotal ou dans la vie religieuse et missionnaire ».
Son intention missionnaire est : « Pour que le Christ ressuscité soit signe d’une réelle espérance pour les hommes et les femmes du continent africain ».

AUTRES ACTES PONTIFICAUX

Cité du Vatican, 30 mars 2012 (VIS). Le Saint-Père a nommé Mgr.Luis Artemio Flores Calzada, Evêque de Tepic (superficie 22.777, population 1.139.584, catholiques 1.107.800, prêtres 215, religieux 215), au Mexique. Il était depuis 2003 Evêque de Valle de Chalco (Mexique).

jeudi 29 mars 2012

CUBA ET LE MONDE ONT BESOIN DE CHANGEMENTS

Cité du Vatican, 29 mars 2012 (VIS). Benoît XVI a présidé hier matin (9 h locales) une grande messe concélébrée Place de la Révolution, devant plusieurs centaines de milliers de fidèles. Voici les passages saillants de son homélie de La Havane :
« Si vous demeurez dans ma parole, vous êtes vraiment mes disciples. Ainsi connaîtrez-vous la vérité et la vérité vous affranchira . Dans ce passage de l’Evangile de Jean, Jésus se révèle comme le Fils du Père, le Sauveur, le seul qui puisse dévoiler la vérité et donner l’authentique liberté. Son enseignement provoque résistance et inquiétude parmi ses interlocuteurs, et il les accuse de chercher sa mort, faisant référence au suprême sacrifice de la croix, déjà proche. Même ainsi, il les exhorte à croire, à demeurer dans sa Parole pour connaître la vérité qui libère et rend digne. En effet, la vérité est un désir de l’être humain et la chercher suppose toujours un exercice d’authentique liberté. Nombreux sont ceux, en revanche, qui préfèrent les raccourcis et qui essaient d’échapper à cette tâche. Certains, comme Ponce-Pilate, ironisent sur la possibilité de pouvoir connaître la vérité, proclamant l’incapacité de l’homme à l’atteindre ou niant qu’existe une vérité pour tous. Cette attitude, comme dans le cas du scepticisme ou du relativisme, altère les cœurs, les rend froids, hésitants, éloignés des autres et refermés sur eux-même. Ceux qui se lavent les mains comme le gouverneur romain, laissent filer le cours de l’histoire sans se compromettre ».
« D’autre part, il y a les autres qui interprètent mal cette recherche de vérité les portant à l’irrationalité et au fanatisme, les enfermant dans la vérité qu'ils entendent l’imposer aux autres... Qui agit irrationnellement ne peut pas parvenir à être disciple de Jésus. Foi et raison sont nécessaires et complémentaires dans la recherche de la vérité. Dieu a créé l’homme avec une vocation innée à la vérité et pour cela, l’a doté de raison. Ce n’est certainement pas l’irrationalité, mais le désir de vérité qui promeut la foi chrétienne... De plus, la vérité sur l’homme est un présupposé inévitable pour atteindre la liberté, car nous découvrons en elle les fondements d’une éthique avec laquelle tous peuvent se confronter, et qui contient des formulations claires et précises sur la vie et la mort, les droits et les devoirs, le mariage, la famille et la société, en définitif, sur la dignité inviolable de l’être humain. Ce patrimoine éthique est ce qui peut rapprocher toutes les cultures, tous les peuples et toutes les religions, les autorités et les citoyens, et les citoyens entre eux, les croyants dans le Christ et ceux qui ne croient pas en lui. Le christianisme, mettant en évidence les valeurs qui sous-tendent l’éthique, n’impose pas mais propose l’invitation du Christ à connaître la vérité qui rend libre ».
« Chers amis, n’hésitez pas à suivre Jésus-Christ. Nous trouvons en lui la vérité sur Dieu et sur l’homme. Il nous aide à vaincre nos égoïsmes, à abandonner nos ambitions et à vaincre ce qui nous opprime. Celui qui fait le mal, celui qui commet un péché en est esclave et n’atteindra jamais la liberté. Ce n’est qu’en renonçant à la haine et à notre cœur dur et aveugle, que nous serons libres, qu’une nouvelle vie jaillira en nous. L’Eglise vit pour faire bénéficier les autres de l’unique chose qu’elle possède et qui n’est autre que le Christ, espérance de la gloire. Pour pouvoir accomplir cette tâche, elle doit compter sur la liberté religieuse qui est essentielle, et qui consiste à pouvoir proclamer et célébrer la foi même publiquement, portant le message d’amour, de réconciliation et de paix que Jésus a apporté au monde. Il faut reconnaître avec joie qu’à Cuba des pas sont actuellement en train d’être accomplis pour que l’Eglise mène à bien son incontournable mission d’exprimer publiquement et ouvertement sa foi. Cependant, il est nécessaire d’aller de l’avant et je désire encourager les instances gouvernementales à renforcer ce qui a déjà été obtenu et à avancer sur ce chemin d’un authentique service du bien commun de la société cubaine tout entière. Le droit à la liberté religieuse, tant dans sa dimension individuelle que communautaire, manifeste l’unité de la personne humaine qui est à la fois citoyen et croyant. Il légitime aussi le fait que les croyants offrent une contribution à l’édification de la société. Son renforcement consolide la vie en commun, alimente l’espérance en un monde meilleur, crée les conditions propices à la paix et au développement harmonieux... Quand l’Eglise rappelle ce droit, elle ne réclame aucun privilège. Elle prétend seulement être fidèle au mandat de son divin fondateur, consciente que là où le Christ se manifeste, l’homme grandit en humanité... C’est pourquoi elle cherche à donner ce témoignage dans sa prédication et son enseignement, tant dans la catéchèse que dans le milieu scolaire et universitaire. Il est à espérer qu’arrive bientôt ici également le moment où l’Eglise pourra apporter dans les divers champs du savoir les bienfaits de la mission que son Seigneur lui a confiée, mission... Un exemple illustre de cette mission fut le célèbre prêtre Félix Varela, éducateur et maître, illustre fils de cette ville de La Havane qui est passé à l’histoire de Cuba comme le premier qui enseigna à penser à son peuple. Le père Varela nous montre la voie pour une vraie transformation sociale : former des hommes vertueux pour forger une nation digne et libre, puisque cette transformation dépendra de la vie spirituelle de l’homme, car il n’y a pas de patrie sans vertu. Cuba et le monde ont besoin de changements, mais ceux-ci n’auront lieu que si chacun se trouve dans les conditions de s’interroger sur la vérité et se décide à prendre la voie de l’amour, semant la réconciliation et la fraternité ».

BENOIT XVI RENCONTRE FIDEL CASTRO

Cité du Vatican, 29 mars 2012 (VIS). Après la messe Place de la Révolution, Benoît XVI a rencontré M.Fidel Castro à la nonciature de La Havane. Malgré votre programme chargé, j'ai demandé à vous rencontrer, a dit l'ancien dirigeant cubain au Saint-Père, le remerciant de sa présence. Selon Radio Vatican, la rencontre a duré un peu plus d'une demie heure, au cours de laquelle l'hôte du Pape a dit avoir apprécié les béatifications de Mère Teresa, grande bienfaitrice de Cuba, et Jean-Paul II, qui avait un contact particulier avec les jeunes et les humbles et provoquait toujours l'affection de qui le rencontrait. Quant à Benoît XVI, il a dit sa joie d'être à Cuba et de l'accueil cordial qui lui a été réservé. Fidel Castro lui a ensuite posé des questions sur les changements liturgiques et sur la fonction pontificale, auquel il a répondu qu'il devait notamment aller à la rencontre des peuples pour le service de l'Eglise universelle. L'ancien chef d'état a alors abordé la délicate situation dans laquelle se trouve l'humanité, tandis que le Pape déplorait le défaut de reconnaissance de la place de Dieu dans la société, ainsi que l'importance fondamentale du dialogue entre foi et raison. A la fin, M.Castro a demandé que le Saint-Père lui fasse parvenir des ouvrages afin de mieux approfondir ces différentes questions, ce à quoi Benoît XVI a répondu s'y engager. Avant de se quitter, il a présenté au Pape son épouse et ses deux enfants.

LA FOI POUR UN MONDE MEILLEUR

Cité du Vatican, 29 mars 2012 (VIS). Benoît XVI a quitté Cuba, en évoquant la trace profonde laissée par son prédécesseur, « venu en messager de vérité et d'espérance ». Moi aussi, a-t-il dit, « j’ai désiré ardemment venir parmi vous comme pèlerin de la charité pour remercier la Vierge Marie...qui accompagne le cheminement de l’Eglise dans ce pays et insuffle courage à tous les cubains, pour qu'avec l’aide du Christ...ils aient la force nécessaire pour construire une société solidaire, où personne ne se sent exclu ».
Arrivé en papamobile à 16 h 30' locales à l'aéroport de La Havane, sous les acclamations d'une foule compacte, le Pape a remercié toutes les autorités du pays pour l’intérêt et leur généreuse collaboration au bon déroulement de son séjour. « Ma vive gratitude va également aux membres de la Conférence épiscopale, qui n’ont ménagé aucun effort ni aucun sacrifice à cette même fin. Et elle va enfin à tous ceux qui y ont contribué de diverses manières..., à tous les cubains qui m’ont entouré de leur prière et de leur affection, en me réservant un accueil chaleureux et en me rendant participant de leurs plus profondes et justes aspirations. Je suis venu ici comme témoin de Jésus-Christ, convaincu que, là où il arrive, le découragement cède le pas à l’espérance, la bonté chasse les incertitudes et une force vigoureuse ouvre l’horizon à des perspectives justes et bénéfiques ». Puisse mon séjour cubain « servir aussi de nouveau stimulant à tous ceux coopèrent, avec persévérance et abnégation, dans la tâche d’évangélisation, particulièrement aux fidèles laïcs, pour que, accroissant leur don à Dieu, dans leur milieu de vie et de travail, ils ne cessent d’offrir d’une manière responsable leur contribution au bien et au progrès intégral du pays ».
« Le chemin que le Christ propose à l’humanité, à chaque personne et à chaque peuple en particulier, ne les contraint en rien, au contraire il est le facteur premier et principal pour leur authentique développement. Que la lumière du Seigneur qui a ardemment brillé ces jours-ci, ne s’éteigne pas en ceux qui l’ont accueillie. Qu’elle aide à renforcer la concorde et à faire fructifier le meilleur de l’âme cubaine, ses valeurs les plus nobles sur lesquelles il est possible d’édifier une société ravivée et réconciliée, aux amples horizons. Que personne ne soit empêché de participer à cette tâche passionnante, par une limitation de ses libertés fondamentales, ni ne se sente exempté de cette tâche par négligence, ou par privation de ressources matérielles. C'est une situation qui est aggravée quand des mesures économiques restrictives, imposées de l’extérieur du pays, pèsent négativement sur la population. Je conclus ici mon pèlerinage, mais je continuerai à prier avec ferveur pour que vous poursuiviez à aller de l’avant et pour que Cuba soit la maison de tous, et pour tous les Cubains, où cohabitent la justice et la liberté, dans un climat de sereine fraternité. Le respect et la culture de la liberté qui battent dans le cœur de tout homme est imprescriptible pour répondre de manière adéquate aux exigences fondamentales de sa dignité, et construire ainsi une société où chacun se considère comme un protagoniste indispensable de l’avenir de sa vie, de sa famille et de sa patrie ».
« L’heure présente exige d’une manière pressante que, dans la cohabitation humaine, nationale et internationale, soient éradiquées des positions inamovibles et les points de vue unilatéraux qui tendent à rendre plus ardue l’entente, et inefficace l’effort de collaboration. Les éventuels désaccords et les problèmes doivent se résoudre dans la recherche infatigable de ce qui réunit tous dans un dialogue patient et sincère, dans la compréhension réciproque et dans une loyale volonté d’écoute, qui accepte des objectifs porteurs de nouvelles espérances. Cuba, fais revivre en toi la foi de tes ancêtres, tire d’elle la force pour édifier un avenir meilleur, aie confiance dans les promesses du Seigneur et ouvre ton cœur à son Evangile pour renouveler authentiquement ta vie personnelle et sociale! Alors que je prends congé de vous avec émotion, je demande à Notre-Dame del Cobre de protéger tous les cubains, de les soutenir dans les épreuves et de leur obtenir du Tout-Puissant la grâce qu’ils désirent le plus. Salut, Cuba, terre embellie par la présence maternelle de Marie! Que Dieu bénisse ton avenir! ».
Après dix heures de vol, l'avion papal a atterri à 10 h 38'' ce matin à Rome.

EVEQUES SCHISMATIQUES UKRAINIENS

Cité du Vatican, 29 mars 2012 (VIS).Voici la Déclaration de la Congrégation pour la doctrine de la foi sur la position canonique des soi-disant évêques gréco-catholique de Pidhirici, les révérends Elias Dohnal, OSBM, Markia V.Hitiuk, OSBM, Metodej R.Spirik, OSBM, et Robert Oberhauser :
« Le Saint-Siège suit avec inquiétude l'action de ces religieux, qui expulsés de l'ordre basilien, se sont proclamés évêques de l'Eglise gréco-catholique d'Ukraine. Malgré leur attitude contumace, ces clercs défient l'autorité ecclésiastique et blessent moralement et spirituellement leur ordre et l'Eglise ukrainienne toute entière, ainsi que le Saint-Siège et toute l'Eglise catholique. Les fidèles sont déconcertés et divisés. Après avoir institué un groupe épiscopal à Pidhirici ces clercs ont récemment tenté d'obtenir la reconnaissance des autorités civiles et d'être enregistrés comme Eglise orthodoxe gréco-catholique ukrainienne.
Depuis le début de cette pénible affaire, divers responsables de l'Eglise ont en vain tenté de les dissuader de s'enferrer dans une voie susceptible de tromper les fidèles, comme cela est advenu.
Dans le but de protéger l'unité et la paix du troupeau, le Saint-Siège a espéré un repentir et un retour successif de ces clercs dans la pleine communion de l'Eglise catholique. Malheureusement les derniers rebondissements, comme leur tentative d'enregistrement public comme Eglise, ont confirmé leur état de contumace.
Ces soi-disant évêques n'ayant fourni aucun signe de repentance et continuant de dérouter la communauté des fidèles en allant jusqu'à calomnier l'Eglise locale et le Saint-Siège en affirmant que la suprême Autorité de l'Eglise serait en possession d'une documentation confirmant la validité de leur ordination, pour sauvegarder le bien de l'Eglise et le salut des âmes, la Congrégation pour la doctrine de la foi :
Ayant admis le recours de l'Eglise gréco-catholique d'Ukraine et des dicastères du Saint-Siège, informe les fidèles, notamment dans les pays d'origine des clercs soit-disant évêques, de leur situation canonique, cette Congrégation se dissocie totalement des actes et déclarations de ces personnes et déclare formellement ne pas reconnaître la validité de leur ordination épiscopale, et de toute autre en découlant... Ces personnes sont excommuniées selon le canon 1457 du CCEO, d'autant que la sentence rendue le 10 septembre 2008 par le tribunal ordinaire de l'Archevêque Majeur de Kiev les a reconnu coupables de délit en vertu des canons 1462,1447 et 1452 du CCEO (usurpation, illégitimité, sédition et haine envers des membres de la hiérarchie, encouragement à la désobéissance et calomnie. On notifie également que le terme catholique qu'ils utilisent sans la reconnaissance de l'autorité ecclésiastique est abusif et illégitime. Les fidèles sont donc tenus à ne pas adhérer à ce groupe situé hors de la communion ecclésiastique. Et invités à prier afin que ces clercs se ravisent et rentrent dans la pleine communion catholique ».

mercredi 28 mars 2012

VISITE AU SANCTUAIRE MARIAL DEL COBRE

Cité du Vatican, 28 mars 2012 (VIS). Hier, à 9 h 30' locales (16 h 30' heure de Rome), Benoît XVI s'est rendu au sanctuaire de Notre Dame de la charité, patronne de Cuba. Accueilli par l'Archevêque de Santiago qui en est le recteur, après s'être recueilli devant le Saint Sacrement, le Pape a récité devant l'image mariale la prière spéciale du jubilé. Puis il a salué la foule rassemblée devant la basilique : Recevez, a-t-il dit aux fidèles, « l’affection du Pape et portez-la partout afin que tous fassent l’expérience de la consolation et de la force de la foi. Faites savoir, à tous ceux que vous rencontrez, proches ou éloignés, que j’ai confié à la Mère de Dieu l’avenir de votre patrie qui avance sur des chemins de rénovation et d’espérance, pour le plus grand bien de tous les Cubains. J’ai supplié également la Vierge très sainte pour les besoins de ceux qui souffrent, de ceux qui sont privés de liberté, séparés des personnes qui leur sont chères ou qui connaissent de graves difficultés. J’ai également confié à son Cœur Immaculé les jeunes, pour qu’ils soient d’authentiques amis du Christ et pour qu’ils ne succombent pas à des propositions qui ne laissent que la tristesse derrière elles. Devant Marie de la Caridad, je me suis souvenu aussi de manière particulière des Cubains descendants de ceux qui arrivèrent ici, venant d’Afrique, tout comme de la proche population d’Haïti qui souffre encore des conséquences du tremblement de terre d’il y a deux ans. Et je n’ai pas oublié tant de paysans et leurs familles qui désirent vivre intensément l’Evangile dans leurs foyers, et qui offrent également leurs maisons comme centres de mission pour la célébration de l’Eucharistie. A l’exemple de la Vierge très sainte, j’encourage tous les enfants de cette chère terre à continuer à édifier leur vie sur le roc solide qu’est Jésus-Christ, à travailler pour la justice, à être serviteur de la charité et persévérant au milieu des épreuves. Que rien ni personne ne leur enlève la joie intérieure si caractéristique de l’âme cubaine ».
L'histoire du sanctuaire commence en 1606, lorsque trois pêcheurs, deux natifs et un esclave noir, découvrirent une statuette de la Vierge, flottant dans la baie de Nipe, sur laquelle était écrit : Je suis la Vierge de la charité. Elle fut amenée à la mine de El Cobre, où fut construite une première chapelle en 1684. En 1801 y fut prononcé le Manifeste pour la liberté des esclaves mineurs grâce à leur aumônier. En 1916 Benoît XV proclama Notre Dame del Cobre patronne de Cuba. Le sanctuaire actuel fut inauguré en 1927 et Paul VI l'érigea en basilique mineure en 1977.

BENOIT XVI A LA HAVANE

Cité du Vatican, 28 mars 2012 (VIS). Après sa visite au sanctuaire del Cobre, le Saint-Père a regagné Santiago, d'où un avion l'a conduit à La Havane. A midi (19 h heure de Rome), il a été accueilli à l'aéroport de la capitale cubaine par le Président Raúl Casto (dont la présence n'était pas prévue) et par le Cardinal Archevêque Jaime Ortega y Alamino. Après le déjeuner à la nonciature, Benoît XVI s'est rendu au Palais de la Révolution, siège depuis 1965 des différents organismes de l'Etat, pour rencontrer le Président. Le P.Federico Lombardi, SJ, Directeur de la Salle de Presse du Saint-Siège, a souligné le caractère cordial de l'entretien et indiqué qu'il avait été question des sujets humanitaires intéressant le peuple cubain, ainsi que des attentes de l'Eglise en matière de collaboration au bien public. Le Saint-Père a présenté une requête particulière, le rétablissement du Vendredi Saint comme jour férié. Benoît XVI a offert au Président Castro un fac simile de la Géographie de Ptolémée, qui lui a fait don d'une reproduction en bronze de la Vierge del Cobre. Après la visite, le Saint-Père a regagné la nonciature pour dîner avec les évêques de Cuba.

mardi 27 mars 2012

DEPART ET APPEL A LA SOLIDARITE

Cité du Vatican, 27 mars 2012 (VIS). Benoît XVI a quitté hier le Mexique en prononçant un discours de congé à l'aéroport de León (9 h locales). Après avoir remercié le Président fédéral Calderón Hinojosa et l'ensemble des Autorités locales ayant permis un « séjour bref mais intense », il a dit s’en aller « comblé d’expériences inoubliables comme sont inoubliables toutes les attentions et les démonstrations d’affection reçues …  Devant la foi dans le Christ que j’ai senti vibrer dans vos cœurs -a ajouté le Pape- et la dévotion affectueuse à sa Mère, invoquée ici sous les beaux titres de Guadalupe ou de Luz, que j’ai vues resplendir sur vos visages, je désire réitérer avec énergie et clarté un appel au peuple mexicain à être fidèle à lui-même et à ne pas se laisser entraîner par les forces du mal, à être valeureux et à travailler pour que la sève de ses racines chrétiennes fasse fleurir son présent et son avenir.
J’ai également été témoin de préoccupation face à certains aspects de la vie de ce pays bien-aimé, récents comme ancien, qui continuent de causer de nombreuses déchirures. Je les emporte avec moi, partageant aussi bien les joies que les douleurs de mes frères mexicains pour les déposer dans la prière, au pied de la croix dans le cœur du Christ d’où coulent l’eau et le sang rédempteurs. Dans ces circonstances, j’encourage ardemment les catholiques mexicains et tous les hommes et femmes de bonne volonté à ne pas céder à la mentalité utilitariste, qui aboutit toujours à sacrifier les plus faibles et ceux qui sont sans défense. Je les invite à un effort solidaire qui permette à la société de se rénover depuis ses fondations pour réaliser une vie digne, juste et en paix pour tous. Pour les catholiques, cette contribution au bien commun est également une exigence de la dimension essentielle de l’Evangile qu’est la promotion humaine et une très haute expression de la charité. Pour cela, l’Eglise exhorte tous ses fidèles à être aussi de bons citoyens conscients de leur responsabilité de se préoccuper du bien des autres, de tous, tant dans la sphère personnelle que dans les différents secteurs de la société. Chers amis mexicains, je vous dis adieu dans le sens le plus beau de cette belle expression traditionnelle hispanique : Restez avec Dieu! Adieu dans l’amour du Christ, en qui nous nous rencontrons tous. Que le Seigneur vous bénisse et que Marie la Très Sainte vous protège! ».
L'avion papal a quitté le Mexique pour Cuba, où il était attendu à 14 h (21 h , heure de Rome).

JUSTICE ET PAIX, LIBERTE ET RECONCILIATION POUR CUBA

Cité du Vatican, 27 mars 2012 (VIS). Je viens à Cuba, a dit Benoît XVI arrivant à l'aéroport de Santiago de Cuba, hier à 14 h locales, « comme pèlerin de la charité, pour confirmer mes frères dans la foi et les encourager dans l’espérance qui naît de la présence de l’amour de Dieu dans nos vies. Je porte dans mon cœur les justes aspirations et les désirs légitimes de tous les Cubains, où qu’ils se trouvent, leurs souffrances et leurs joies, leurs préoccupations et leurs souhaits les plus nobles, et de manière spéciale ceux des jeunes et des personnes âgées, des adolescents et des enfants, des malades et des travailleurs, des prisonniers et de leur famille, ainsi que ceux des pauvres et des nécessiteux ». En provenance du Mexique, le Pape a été accueilli dans la seconde ville de l'île par le Président Raúl Castro, Mgr.Dionisio Guillermo García Ibáñez, Président de la Conférence épiscopale cubaine, et le Cardinal Jaime Ortega y Alamino, Achevêque de La Havane.
Dans son discours, le Saint-Père a d'abord évoqué la visite historique de son prédécesseur Jean-Paul II, qui a laissé une empreinte indélébile dans l’âme des cubains. Pour beaucoup, croyants ou non, son exemple et ses enseignements constituent un guide lumineux qui les oriente aussi bien dans leur vie personnelle, que dans leur agir public au service du bien commun de la nation. En effet, son passage à travers l’Île a été comme une brise suave d’air frais qui a donné une nouvelle vigueur à l’Église à Cuba, réveillant en beaucoup une conscience renouvelée de l’importance de la foi, encourageant à ouvrir les cœurs au Christ au moment même où s’illumine l’espérance et naît le désir de travailler audacieusement pour un avenir meilleur. Un des fruits importants de cette visite a été l’inauguration d’une nouvelle étape dans les relations entre l’Église et l’État cubain, avec un esprit de meilleure collaboration et confiance, bien que demeurent encore de nombreux aspects dans lesquels on peut et on doit avancer, spécialement dans celui qui se réfère à l’apport imprescriptible que la religion est appelée à développer dans le domaine public de la société ».
Venu aussi pour le 400 anniversaire de la découverte de la Vierge de la Caridad del Cobre, il a rappelé que cette image « a été depuis le début très présente aussi bien dans la vie personnelle des cubains que dans les grands événements du pays, de manière plus particulière durant son indépendance, étant vénérée par tous comme vraie mère du peuple cubain ». C'est pourquoi « je désire moi aussi, aller à El Cobre et me prosterner aux pieds de la Mère de Dieu pour la remercier de sa protection pour tous ses enfants cubains et pour lui demander son intercession afin qu’elle guide les destins de cette nation aimée sur les chemins de la justice, de la paix, de la liberté et de la réconciliation ».
Evoquant ensuite la délicate situation économique du monde, le Saint-Père a dit que beaucoup « s’accordent à parler d'une plus profonde crise spirituelle et morale, qui a laissé l’homme vide de valeurs et sans protection devant l’ambition et l’égoïsme de certains pouvoirs peu attentifs au bien authentique des personnes et des familles. On ne peut pas continuer à suivre plus longtemps la même direction culturelle et morale qui a causé la situation douloureuse que tant de personnes subissent. Au contraire, le progrès véritable nécessite une éthique qui place en son centre la personne humaine et qui prend en compte ses exigences les plus authentiques, de manière spéciale, sa dimension spirituelle et religieuse. Pour cela, dans le cœur et dans la pensée de beaucoup, s’ouvre toujours plus la certitude que la régénération des sociétés et du monde demande des hommes droits, de fermes convictions, des valeurs de fond morales et élevées qui ne soient pas manipulables par des intérêts étroits, et qui répondent à la nature immuable et transcendante de l’être humain. Je suis convaincu que Cuba, en ce moment particulièrement important de son histoire, regarde déjà vers demain, et s’efforce pour cela de rénover et d’élargir ses horizons, ce à quoi coopère cet immense patrimoine de valeurs spirituelles et morales qui ont formé son identité la plus authentique, et qui se trouvent sculptées dans l’œuvre et dans la vie de nombreux et nobles pères de la patrie tels le bienheureux José Olallo y Valdés, le serviteur de Dieu Félix Varela ou l’éminent José Martí. L’Eglise, de son côté, a su contribuer avec diligence à la promotion de ces valeurs à travers sa mission pastorale généreuse et désintéressée, et elle renouvelle son intention de continuer à travailler inlassablement pour mieux servir tous les Cubains ».

MESSE PAPALE A SANTIAGO DE CUBA

Cité du Vatican, 27 mars 2012 (VIS). Deux cents mille fidèles ont assisté hier à la messe de l'Annonciation, célébrée par Benoît XVI sur la Place Antonio Maceo de Santiago de Cuba, à l'occasion du 400 anniversaire de la Vierge del Cobre, patronne de l'île. Sous la pluie, il a remis un rose d'or à l'image originale, amenée tout exprès. Et à l'homélie, il a d'abord dit sa joie de venir en visite pastorale dans ce pays, dans le contexte de l’Année mariale jubilaire, organisée en l'honneur de la Vierge de la Charité del Cobre : ce qui lui permet de constater la ferveur avec laquelle Marie est saluée lors de son pèlerinage à travers l’île :

« Ces événements importants pour l’Eglise à Cuba sont illuminés d’un éclat inhabituel par la fête que l’Eglise universelle célèbre aujourd’hui, l’Annonciation du Seigneur à la Vierge Marie. En effet, l’incarnation du Fils de Dieu est le mystère central de la foi chrétienne, et en lui, Marie occupe un rôle de premier ordre... En Marie, le Fils de Dieu se fait homme, accomplissant ainsi la prophétie d’Isaïe...que l’apôtre Jean l’exprime de la manière suivante: Le Verbe s’est fait chair, et il a habité parmi nous ». Cette phrase « souligne la réalité humaine la plus concrète et la plus tangible. Dans le Christ, Dieu est venu réellement au monde, il est entré dans notre histoire, il a installé sa demeure parmi nous, accomplissant ainsi l’intime aspiration de l’être humain que le monde soit réellement un foyer pour l’homme. En revanche, quand Dieu est jeté dehors, le monde se transforme en un lieu inhospitalier pour l’homme, décevant en même temps la vraie vocation de la création d’être un espace pour l’alliance, pour le oui de l’amour entre Dieu et l’humanité qui lui répond. C’est ce que fit Marie, étant la prémisse des croyants par son oui sans réserve au Seigneur ».
« Pour cela, en contemplant le mystère de l’Incarnation, nous ne pouvons pas nous empêcher de tourner notre regard vers elle », et de voir « comment notre Dieu, en entrant dans le monde, a voulu compter avec le consentement libre d’une de ses créatures. Ce n’est que quand la Vierge répondit à l’ange... Le Verbe éternel du Père commença son existence humaine dans le temps. Il est émouvant de voir comment Dieu non seulement respecte la liberté humaine, mais semble en avoir besoin. Et nous voyons aussi comment le commencement de l’existence terrestre du Fils de Dieu est marqué par un double « oui » à la volonté salvatrice du Père : celui du Christ et celui de Marie. Cette obéissance à Dieu est celle qui ouvre les portes du monde à la vérité et au salut. En effet, Dieu nous a créés comme fruit de son amour infini, c’est pourquoi vivre conformément à sa volonté est la voie pour rencontrer notre authentique identité, la vérité de notre être, alors que s’éloigner de Dieu nous écarte de nous-mêmes et nous précipite dans le néant. L’obéissance dans la foi est la vraie liberté, l’authentique rédemption qui nous permet de nous unir à l’amour de Jésus en son effort pour se conformer à la volonté du Père. La rédemption est toujours ce processus de porter la volonté humaine à la pleine communion avec la volonté divine.... La Vierge Marie, de par son rôle irremplaçable dans le mystère du Christ, représente l’image et le modèle de l’Église. L’Eglise aussi, de même que fit la Mère du Christ, est appelée à accueillir en soi le mystère de Dieu qui vient habiter en elle. Chers frères, je connais les efforts, l’audace et l’abnégation avec lesquels vous travaillez chaque jour pour que, dans les réalités concrètes de votre pays, et en cette période de l’histoire, l’Eglise reflète toujours plus son vrai visage comme un lieu où Dieu s’approche et rencontre les hommes. L’
Eglise, corps vivant du Christ, a la mission de prolonger sur la terre la présence salvatrice de Dieu, d’ouvrir le monde à quelque chose de plus grand que lui-même, l’amour et la lumière de Dieu... Je vous encourage dans cette tâche de semer dans le monde la parole de Dieu et d’offrir à tous le vrai aliment du corps du Christ. Pâques s’approchant déjà, décidons-nous sans peur et sans complexe à suivre Jésus sur le chemin de la croix. Acceptons avec patience et foi n’importe quel contrariété ou affliction, avec la conviction que dans sa résurrection il a vaincu le pouvoir du mal qui obscurcit tout, et a fait se lever un monde nouveau, le monde de Dieu, de la lumière, de la vérité et de la joie ».
« Le mystère de l’incarnation, dans lequel Dieu se fait proche de nous, nous montre également la dignité incomparable de toute vie humaine. C’est pourquoi, dans son projet d’amour, depuis la création, Dieu a confié à la famille fondée sur le mariage, la très haute mission d’être la cellule fondamentale de la société et la véritable Eglise domestique. C’est avec cette certitude que, vous, chers époux, vous devez être spécialement pour vos enfants, le signe réel et visible de l’amour du Christ pour l’Eglise. Cuba a besoin du témoignage de votre fidélité, de votre unité, de votre capacité à accueillir la vie humaine, spécialement celle sans défense et dans le besoin.... Devant le regard de la Vierge del Cobre, je désire lancer un appel pour que vous donniez un nouvel élan à votre foi, pour que vous viviez du Christ et pour le Christ, et qu’avec les armes de la paix, le pardon et la compréhension, vous luttiez pour construire une société ouverte et rénovée, une société meilleure, plus digne de l’homme, qui reflète davantage la bonté de Dieu ».

MESSAGE POUR LA JOURNEE MONDIALE DE LA JEUNESSE

Cité du Vatican, 27 mars 2012 (VIS). Aujourd'hui a été rendu public le Message de Benoît XVI (15 mars) pour la XXVII Journée mondiale de la jeunesse 2012, qui correspond au dimanche des rameaux. Voici de larges extraits de ce texte :

« Cette année, le thème de la Journée mondiale de la jeunesse nous est fourni par une exhortation de l'épître de Paul aux Philippiens: Soyez toujours dans la joie du Seigneur ! La joie, en effet, est un élément central de l’expérience chrétienne. Et au cours de chaque JMJ, nous faisons l’expérience d’une joie intense, la joie de la communion, la joie d’être chrétiens, la joie de la foi. C’est une des caractéristiques de ces rencontres. Et nous voyons combien cette joie attire fortement. Dans un monde souvent marqué par la tristesse et les inquiétudes, la joie est un témoignage important de la beauté de la foi chrétienne et du fait qu’elle est digne de confiance. L’Eglise a pour vocation d’apporter au monde la joie... Dans le difficile contexte actuel, tant de jeunes autour de vous ont un immense besoin d’entendre que le message chrétien est un message de joie et d’espérance!

1.Notre cœur est fait pour la joie. L’aspiration à la joie est imprimée dans le cœur de l’homme... Et cela est particulièrement vrai pour vous, parce que la jeunesse est ...un temps d’ouverture vers l’avenir où se manifestent les grands désirs de bonheur, d’amitié, de partage et de vérité et durant lequel on est porté par des idéaux et on conçoit des projets... Chaque jour, pourtant, nous nous heurtons à tant de difficultés et notre cœur est tellement rempli d’inquiétudes pour l’avenir, qu’il nous arrive de nous demander si la joie pleine et permanente à laquelle nous aspirons n’est pas une illusion et une fuite de la réalité... Comment distinguer les joies réellement durables des plaisirs immédiats et trompeurs? Comment trouver la vraie joie dans la vie, celle qui dure et ne nous abandonne pas, même dans les moments difficiles?

2.Dieu est la source de la vraie joie. En réalité, les joies authentiques, que ce soient les petites joies du quotidien comme les grandes joies de la vie, toutes trouvent leur source en Dieu, même si cela ne nous apparaît pas immédiatement. La raison en est que Dieu est communion d’amour éternel, qu’il est joie infinie qui n’est pas renfermée sur elle-même mais qui se propage en ceux qu’il aime et qui l’aiment... Dieu veut nous faire participer à sa propre joie, divine et éternelle, en nous faisant découvrir que la valeur et le sens profond de notre vie réside dans le fait d’être accepté, accueilli et aimé de lui, non par un accueil fragile comme peut l’être l’accueil humain, mais par un accueil inconditionnel comme est l’accueil divin : je suis voulu, j’ai ma place dans le monde et dans l’histoire, je suis aimé personnellement par Dieu. C’est en Jésus Christ que se manifeste le plus clairement l’amour infini de Dieu pour chacun. C’est donc en lui que se trouve cette joie que nous cherchons... Le motif de cette joie est donc la proximité de Dieu, qui s’est fait l’un de nous... La première cause de notre joie est la proximité du Seigneur, qui m’accueille et qui m’aime... Le Christ est vivant, il est celui qui a vaincu le mal, le péché et la mort. Et il est désormais présent avec nous, comme le Ressuscité, jusqu’à la fin du monde. Le mal n’a pas le dernier mot sur notre vie. Mais la foi dans le Christ Sauveur nous dit que l’amour de Dieu est vainqueur.

3.Garder au cœur la joie chrétienne. Trouver et conserver la joie spirituelle procède de la rencontre avec le Seigneur, qui demande de le suivre...celui de tout miser sur lui », de mettre notre joie dans le Seigneur. « Or la joie est un fruit de la foi... Apprenez donc à voir comment Dieu agit dans vos vies, découvrez-le caché au cœur des événements de votre quotidien... Et tournez souvent les yeux vers lui. Sur la croix, il a donné sa vie par amour pour vous. La contemplation d’un tel amour établit en nos cœurs une espérance et une joie que rien ne peut vaincre... Chercher le Seigneur, le rencontrer dans notre vie signifie également accueillir sa Parole...qui nous fait découvrir les merveilles que Dieu a accomplies dans l’histoire de l’homme... La liturgie est par excellence le lieu où s’exprime cette joie que l’Eglise puise dans le Seigneur et transmet au monde. Ainsi chaque dimanche, dans l’Eucharistie, les communautés chrétiennes célèbrent le mystère central du salut, la mort et la résurrection du Christ.

4.La joie de l’amour. La joie est intimement liée à l’amour, les deux étant des fruits de l’Esprit inséparables. L’amour produit la joie et la joie est une forme d’amour... En pensant aux différents aspects de votre vie, je voudrais vous dire qu’aimer requiert de la constance et de la fidélité aux engagements pris... Pour entrer dans la joie de l’amour, nous sommes aussi appelés à être généreux, à ne pas nous contenter de donner le minimum, mais à nous engager à fond dans la vie, avec une attention particulière pour les plus pauvres. Le monde a besoin d’hommes et de femmes compétents et généreux, qui se mettent au service du bien commun... Cherchez comment contribuer à rendre la société plus juste et plus humaine, là où vous êtes... Je ne peux pas ne pas mentionner une joie particulière, celle qu'on éprouve en répondant à la vocation de donner toute sa vie au Seigneur. Chers jeunes, n’ayez pas peur de l’appel du Christ à la vie religieuse, monastique, missionnaire ou au sacerdoce. Soyez certains qu’il comble de joie ceux qui, lui consacrant leur vie dans cette perspective, répondent à son invitation à tout laisser pour rester avec lui et se dédier avec un cœur indivisé au service des autres. De même, grande est la joie qu’il réserve à l’homme et à la femme qui se donnent totalement l’un à l’autre dans le mariage pour fonder une famille... Un troisième élément pour entrer dans la joie de l’amour: faire grandir dans votre vie et dans la vie de votre communauté la communion fraternelle. Il y a un lien étroit entre la communion et la joie.

5.La joie de la conversion : Pour vivre la vraie joie, il faut aussi repérer les tentations qui vous en éloignent. La culture actuelle pousse souvent à rechercher des objectifs, des réalisation et des plaisirs immédiats, favorisant plus l’inconstance que la persévérance dans l’effort et la fidélité aux engagements... Or l’expérience montre que l’avoir ne coïncide pas avec la joie... La volonté de Dieu, c’est que nous soyons heureux. C’est pour cela qu’il nous donné des indications concrètes pour notre route : les Commandements. En les observant nous trouvons le chemin de la vie et du bonheur. Même si à première vue ils peuvent apparaître comme un ensemble d’interdictions, presque un obstacle à la liberté, en réalité si nous les méditons un peu plus attentivement à la lumière du Message du Christ, ils sont un ensemble de règles de vie essentielles et précieuses qui conduisent à une existence menée selon le projet de Dieu... Si parfois le chemin du chrétien est difficile et l’engagement de fidélité à l’amour du Seigneur rencontre des obstacles et même des chutes, Dieu, dans sa miséricorde, ne nous abandonne pas. Il nous offre toujours la possibilité de retourner à lui, de nous réconcilier avec lui, de faire l’expérience de la joie de son amour qui pardonne et accueille à nouveau. Recourez souvent au sacrement de Pénitence et de Réconciliation! C’est le sacrement de la joie retrouvée.

6.La joie dans les épreuves. Une question, toutefois, pourrait encore demeurer dans notre cœur : peut-on réellement vivre dans la joie au milieu des épreuves de la vie, surtout les plus douloureuses et mystérieuses?... La réponse nous est donnée par certaines expériences de jeunes comme vous, qui ont trouvé dans le Christ justement, la lumière capable de donner force et espérance, même dans les situations les plus difficiles. Le bienheureux Pier Giorgio Frassati (1901 - 1925) a traversé de nombreuses épreuves dans sa brève existence... Et puis le bienheureux Jean Paul II qui le présentait comme modèle en disait que c’était un jeune avec une joie entraînante, une joie qui dépassait toutes les difficultés de sa vie... Ou encore la jeune Chiara Badano (1971 - 1990), récemment béatifiée, qui a expérimenté comment la douleur peut être transfigurée par l’amour et être mystérieusement habitée par la joie... Ce sont deux simples témoignages parmi tant d’autres qui montrent que le chrétien authentique n’est jamais désespéré et triste, même face aux épreuves les plus dures. Et ils montrent que la joie chrétienne n’est pas une fuite de la réalité, mais une force surnaturelle pour affronter et vivre les difficultés quotidiennes.

7.Témoins de la joie. Pour conclure, je voudrais vous exhorter à être missionnaires de la joie. On ne peut pas être heureux si les autres ne le sont pas... Allez dire aux autres jeunes votre joie d’avoir trouvé ce trésor qui est Jésus lui-même. Nous ne pouvons pas garder pour nous la joie de la foii, pour qu’elle puisse demeurer en nous, nous devons la transmettre.... Parfois, une image du christianisme est donnée comme une proposition de vie qui opprimerait notre liberté et irait à l’encontre de notre désir de bonheur et de joie. Mais ceci n’est pas la vérité! Les chrétiens sont des hommes et des femmes vraiment heureux parce qu’ils savent qu’ils ne sont jamais seuls et qu’ils sont toujours soutenus par les mains de Dieu! Il vous appartient, surtout à vous, jeunes disciples du Christ, de montrer au monde que la foi apporte un bonheur et une joie vraie, pleine et durable. Et si, parfois, la façon de vivre des chrétiens semble fatiguée et ennuyeuse, témoignez, vous les premiers, du visage joyeux et heureux de la foi. L’Evangile est la “bonne nouvelle” que Dieu nous aime et que chacun de nous est important pour lui. Montrez au monde qu’il en est ainsi! Soyez donc des missionnaires enthousiastes de la nouvelle évangélisation. Allez porter à ceux qui souffrent, à ceux qui cherchent, la joie que Jésus veut donner. Portez-la dans vos familles, vos écoles et vos universités, vos lieux de travail et vos groupes d’amis, là où vous vivez. Vous verrez qu’elle est contagieuse ».

lundi 26 mars 2012

PROTEGER LES ENFANTS

Cité du Vatican, 24 mars 2012 (VIS). Le Pape a quitté le Collège Miraflores à 17 h locales pour se rendre par la route à Guanajuato distant de 64 km. Cette ville de 70.000 habitants a connu sa plus grande expansion économique au cours des années de domination espagnole, grâce à l'exploitation de ses gisements d'or et d'argent. Elle est aussi connue comme le berceau du mouvement indépendantiste national mexicain conduit par Miguel Hidalgo. C'est une ville universitaire et, depuis 1988, tant sa capitale que les proches mines d'argent font partie du Patrimoine de l'humanité de l'UNESCO. Arrivé à Guanajuato, le Pape s'est rendu au siège du gouvernement de cet Etat pour rendre visite au président fédéral M.Calderón Hinojosa. Après un entretien privé, accompagné de l'Archevêque de León, le Pape a salué et béni depuis le balcon les enfants et fidèles réunis Plaza de la Paz :
"Vous occupez une place très importante dans le cœur du Pape. En ce moment, je voudrais que tous les enfants du Mexique le sachent, en particulier ceux qui supportent le poids de la souffrance, de l’abandon, de la violence ou de la faim qui, durant ces mois, à cause de la sécheresse, s’est fait ressentir dans certaines régions... Merci pour cette rencontre de foi, pour votre présence festive et pour le recueillement que vous avez exprimé par des chants... Dieu veut que nous soyons toujours heureux. Il nous connaît et nous aime. Si nous laissons l’amour du Christ changer notre cœur, alors nous pourrons changer le monde. C’est là le secret de la vraie joie. Ce lieu de notre rencontre porte un nom qui exprime l’aspiration présente dans le cœur de tous les peuples: la paix, un don qui vient d’en-haut. La paix soit avec vous! Ce sont les paroles du Seigneur ressuscité. Nous les entendons à la messe et elles résonnent de nouveau ici aujourd’hui avec l’espérance que chacun se transforme en semeur et en messager de cette paix pour laquelle le Christ a donné sa vie. Le disciple de Jésus ne répond pas au mal par le mal. Au contraire, il est toujours l’instrument du bien, le héraut du pardon, le porteur de la joie, le serviteur de l’unité. Jésus désire écrire en chacune de vos vies une histoire d’amitié. Gardez-le donc comme le meilleur de vos amis".
"Je suis venu afin que vous ressentiez mon affection. Chacun de vous est un cadeau de Dieu pour le Mexique et pour le monde. Votre famille, l’Eglise, l’école et ceux qui portent une responsabilité dans la société doivent travailler ensemble afin que vous puissiez recevoir en héritage un monde meilleur sans envie ni divisions. Pour cela, je désire inviter chacun à protéger les enfants et à avoir soin d’eux afin que jamais leur sourire ne s’éteigne, qu’ils puissent vivre en paix et voir l’avenir avec confiance... Vous n’êtes pas seuls, chers enfants. Comptez sur l’aide du Christ et de son Eglise pour mener un style de vie chrétien. Participez à la messe du dimanche, à la catéchèse, à quelque groupe d’apostolat, cherchant des lieux de prière, de fraternité et de charité. C’est ainsi qu’ont vécu les bienheureux Cristóbal, Antonio et Juan, les petits martyrs de Tlaxcala, qui, connaissant Jésus, au temps de la première évangélisation du Mexique, ont découvert qu’il n’existait pas de trésor plus grand que lui ». Nous resterons unis par la prière, a conclu le Saint-Père. « Je vous invite également à prier continuellement, aussi à la maison, expérimentant la joie de parler avec Dieu en famille. Priez pour tous, pour moi aussi. Je prierai pour vous, pour que le Mexique soit un lieu dans lequel tous ses enfants puissent vivre avec sérénité et dans l’harmonie".
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