Cité
du Vatican, 12 juillet 2015 (VIS). Après sa rencontre avec les
forces vives du pays, le Saint-Père s'est rendu hier en la
cathédrale d’Asunción, qui conserve la seule des vingt-neuf croix
plantées par Christophe Colomb au cours de ses quatre voyages.
Accueilli par la foule, il a reçu des mains du Maire les clefs de la
ville et assisté à un bref spectacle traditionnel, avant d'entrer
pour célébrer les vêpres avec les prêtres, séminaristes,
religieux et membres des mouvements catholiques du Paraguay. Puis il
a prononcé le discours suivant: "Qu’il est beau de prier tous
ensemble. Comment ne pas rêver d'une Eglise qui reflète et répète
l’harmonie des voix et du chant dans la vie quotidienne? Nous le
faisons en cette cathédrale tant de fois reconstruite, qui est le
signe de l’Eglise et de chacun de nous. Parfois, les tempêtes du
dehors et du dedans nous obligent à abattre ce qui a été construit
et à recommencer, mais toujours avec l’espérance placée en
Dieu... La prière liturgique, avec sa structure et sa forme rythmée,
veut exprimer toute l’Eglise, épouse du Christ, qui essaie de se
conformer à son Seigneur. Chacun de nous dans notre prière, nous
voulons progressivement ressembler à Jésus. La prière fait émerger
ce que nous vivons ou que nous devrions vivre dans la vie
quotidienne, au moins la prière qui ne veut pas être aliénante ou
seulement décorative. La prière nous donne impulsion pour agir ou
nous examiner dans ce que nous récitions dans les psaumes: Nous
sommes les mains de Dieu qui, du fumier retire le pauvre".
"C’est
à nous de travailler afin que la tristesse de la stérilité se
transforme en un champ fertile. Nous qui chantons qu’il en coûte
au Seigneur de voir mourir les siens, nous sommes ceux qui luttons,
qui nous donnons du mal, nous défendons toute vie humaine, de la
naissance jusqu’à ce que le nombre des années s’accroisse et
que la force se réduise. La prière est reflet de l’amour que nous
ressentons pour Dieu, pour les autres, pour le monde créé. Le
commandement de l’amour est la meilleure configuration à Jésus du
disciple missionnaire. Etre attachés à Jésus donne profondeur à
la vocation chrétienne, liée au faire de Jésus cherche à nous
faire ressembler à lui en tout ce qu’il accomplit. La beauté de
la communauté ecclésiale naît de l’adhésion de chacun de ses
membres à la personne de Jésus, formant un ensemble vocationnel
dans la richesse de la variété harmonique. Les antiennes des
cantiques de cette fin de semaine nous rappellent l’envoi des Douze
par Jésus. Il est toujours bien de grandir dans cette conscience du
travail apostolique en communion. Il est beau de vous voir collaborer
pastoralement, toujours à partir de la nature et de la fonction
ecclésiale de chaque vocation et de chaque charisme. Je désire vous
exhorter tous, prêtres, religieux et religieuses, laïcs et
séminaristes à vous engager dans cette collaboration ecclésiale,
spécialement autour des plans pastoraux des diocèses et de la
mission continentale, en coopérant avec toute votre disponibilité
au bien commun. Si la division entre nous provoque la stérilité, il
n’y a pas de doute que de la communion et de l’harmonie naît la
fécondité, parce qu’elles sont profondément consonantes avec
l’Esprit".
"Nous
avons tous des limites, et personne ne peut reproduire Jésus-Christ
dans sa totalité, et bien que chaque vocation se configure
principalement avec certains traits de la vie et de l’œuvre de
Jésus, il y en a quelques-uns qui sont communs et inaliénables.
Nous venons de louer le Seigneur parce qu’il ne retint pas
jalousement le rang qui l’égalait à Dieu, et cela est une
caractéristique de toute vocation chrétienne: Celui qui est appelé
par Dieu ne se vante pas, ne va pas à la recherche de
reconnaissances ni d’applaudissements éphémères, ne croit pas
avoir monté en grade et ne traite pas les autres comme s’il était
sur un piédestal. Le primat du Christ est décrit clairement dans la
liturgie de l'épître aux hébreux: Qu’il vous forme en tout ce
qui est bon comme le berger des brebis, le Pasteur par excellence.
Cela suppose de reconnaître que chaque consacré se configure à
Celui qui dans sa vie terrestre, avec un grand cri et dans les
larmes, des prières et des supplications, a atteint la perfection
quand il a appris, en souffrant, ce que signifiait obéir. Cela fait
aussi partie de notre appel... Le clocher de cette cathédrale a été
refait plusieurs fois. Le son des cloches précède et accompagne en
de nombreuses occasions notre prière liturgique... Solides comme un
clocher, nous sommes joyeux d’annoncer les merveilles de Dieu, de
partager le Magnificat en laissant le Seigneur accomplir, à travers
notre vie consacrée, de grandes choses au Paraguay".
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