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lundi 13 juillet 2015

Visite au sanctuaire paraguayen de Caacupé


Cité du Vatican, 12 juillet 2015 (VIS). Après avoir salué les patients de l'hôpital pédiatrique Niños de Acosat Nu, le Pape s'est rendu en voiture au sanctuaire de Caacupé qui signifie en guarani 'derrière la montagne. Voisin du lac Ypacaray, Caacupé est considéré comme la capitale spirituelle du Paraguay. Le sanctuaire est célèbre pour la fête qui s'y déroule le 8 décembre en l'honneur de l'Immaculée Conception des Miracles. La légende raconte qu'une statue a été sculptée au XVI siècle par un indien atyrá converti qui, fuyant d'autres indigènes mbayaes non chrétiens demanda à la Vierge de le sauver. Ayant eu la vie sauve, il sculpta, comme ex voto,une Vierge dans le bois du tronc dans lequel il s'était caché. L'indien qui s'appelait Joseph, construisit à cet endroit une petite chapelle qui fut le noyau du futur sanctuaire qui sera achevé en 1770, date de la fondation officielle de Caacupé.

Le Pape a parcouru les derniers kilomètres qui l'amenaient au sanctuaire en voiture panoramique, salué par des dizaines de milliers de fidèles qui l'attendaient pour participer à la messe, au cours de laquelle les intentions de prières ont été lues en espagnol et en guarani. Dans son homélie, le Pape a souligné que le Sanctuaire de Caacupé attestait de la mémoire d'un peuple qui sait que Marie est mère et se trouve au côté de ses enfants, et a redit son admiration pour les femmes et les mères paraguayennes qui "avec courage et abnégation ont su relever un pays défait et abattu par une guerre inique". "Etre ici avec vous me donne l'impression d'être chez moi, aux pieds de notre Mère, la Vierge des Miracles de Caacupé -a dit le Pape-. Dans un sanctuaire, nous, les enfants nous retrouvons avec notre Mère et nous rappelons que nous sommes frères. C'est un lieu de fête, de rencontre, de famille. Nous venons présenter nos besoins, nous venons remercier, demander pardon et repartir. Combien de baptêmes, de vocations sacerdotales et religieuses, combien de fiançailles et de mariages sont nés au pied de notre Mère. Combien de larmes et d'adieux. Nous venons toujours avec notre vie, parce qu'ici on est à la maison et il est bon de savoir que quelqu'un nous attend".

"Comme tant d'autres fois, nous sommes venus parce que nous souhaitons renouveler notre envie de vivre la joie de l'Evangile. Comment ne pas reconnaître que ce sanctuaire est la partie vitale du peuple paraguayen, de vous. C'est ainsi qu'ils l'entendent, ainsi qu'ils le prient, ainsi qu'ils le chantent: Dans ton Eden de Caacupé, c'est ton peuple Vierge pure qui te donne son amour et sa foi. Et nous sommes aujourd'hui comme le peuple de Dieu aux pieds de notre Mère pour lui donner notre amour et notre foi". Le Pape François a cité l'annonce de l'Ange à Marie qui lui dit: Réjouis-toi, pleine de grâce. Le Seigneur est avec toi. "Face à ce salut, elle était déconcertée et se demandait ce que cela signifiait. Elle ne comprenait pas bien ce qu'il lui arrivait. Mais elle sut que cela venait de Dieu et dit oui. Marie est la Mère du oui. Oui au songe de Dieu, oui au projet de Dieu, oui à la volonté de Dieu. Un oui qui, comme nous le savons, ne fut pas facile à vivre. Un oui qui ne la remplit pas de privilèges ou de différences mais à qui, comme le dira Siméon dans sa prophétie, une épée transpercera le cœur. Et elle lui a bien transpercé le cœur! C'est pourquoi nous l'aimons tant et trouvons en elle une vraie Mère qui nous aide à maintenir la foi vivante et l'espérance au milieu de situations compliquées".

Ensuite, le Pape suivant la prophétie de Siméon revint sur trois moments difficiles dans la vie de marie, la naissance de Jésus, la fuite en Egypte et la mort sur la croix. Evoquant le premier moment, il rappela qu'il n'y avait pas de place pour eux. Ils n'avaient pas de maison, d'habitation pour recevoir son enfant. Il n'y avait pas d'endroit où lui donner le jour, ni de famille à proximité, ils étaient seuls. Le seul endroit possible était une mangeoire d'animaux. Dans sa mémoire résonnaient sûrement les paroles de l'Ange: Réjouis-toi Marie, le Seigneur est avec toi. Elle pouvait s'être demandé: Où est-il maintenant? Pendant la fuite en Egypte, Marie, Joseph et Jésus, "n'avaient qu'à partir, s'exiler. Là, non seulement ils n'avaient pas d'endroit, ni de famille, mais leurs vies étaient aussi en danger. Ils n'avaient qu'à marcher en terre étrangère. Ils furent des migrants persécutés par la convoitise et l'avarice de l'empereur. Là aussi elle aurait pu se demander: Et où est ce que m'a dit l'Ange? Le troisième moment est la mort de Jésus sur la croix. Il n'existe pas de situation plus difficile pour une mère que d'accompagner la mort de son enfant. Ce sont des moments déchirants. Ici, nous voyons Marie, au pied de la croix, comme toute mère, ferme, qui n'abandonne pas, accompagnant son Fils jusqu'à la mort et la mort sur une croix. Là aussi elle aurait pu se dire: Où est ce que m'a dit l'Ange? Et nous la voyons aussitôt retenant et soutenant les disciples. Nous contemplons sa vie, et nous nous sentons compris, écoutés. Nous pouvons nous arrêter pour prier et utiliser un langage commun face à une infinité de situation que nous vivons au quotidien. Nous pouvons nous identifier dans beaucoup de situations de sa vie, lui raconter ce que nous vivons parce qu'elle le comprend. C'est une femme de foi, c'est la Mère de l'Eglise, elle a cru. Sa vie est le témoignage de ce que Dieu ne déçoit pas, n'abandonne pas son peuple, même s'il y a des moments ou des situations où il semble qu'il ne soit pas là. Elle fut la première disciple qui accompagna son fils et soutint l'espérance des apôtres dans les moments difficiles. Ils étaient enfermés à je ne sais combien de tours de clefs, effrayés, dans le Cénacle. C'est cette femme qui resta attentive et sut dire, quand il a semblé que la fête et la joie allaient se terminer: Vois, ils n'ont plus de vin. C'est la femme qui sut se rendre chez sa cousine pendant trois mois pour qu'elle ne soit pas seule pour accoucher. Elle est notre mère, si bonne, si généreuse, si accompagnatrice dans notre vie".

"Tout cela nous le savons par l'Evangile, mais nous savons aussi que, sur cette terre, c'est la Mère qui a été à notre côté dans de nombreuses situations difficiles. Ce Sanctuaire garde, conserve la mémoire d'un peuple qui sait que Marie est Mère et qu'elle a été et est au côté de ses enfants. Elle a été et elle est dans nos hôpitaux, dans nos écoles, dans nos maisons. Elle a été et elle est sur nos lieux de travail, sur nos chemins. Elle a été et elle est sur les tables de chaque foyer. Elle a été et elle est dans la formation de la patrie, nous rendant nation. Toujours avec une présence discrète et silencieuse. Dans le regard d'une icône, d'une estampe ou d'une médaille. Sous l'apparence d'un chapelet, nous savons que nous ne sommes pas seuls, qu'elle nous accompagne". "Et pourquoi? Parce que Marie veut simplement être au milieu de son peuple, avec ses enfants, avec sa famille. Toujours avec Jésus, au milieu de la foule. Comme une bonne mère, elle n'abandonne pas les siens, au contraire, elle va là où un enfant pourrait avoir besoin d'elle. Simplement parce qu'elle est Mère. Une mère qui apprend à écouter et à vivre au milieu des nombreuses difficultés: Ne crains pas, le Seigneur est avec toi. Une mère qui continue en nous disant: Faites ce qu'il vous dira. C'est son invitation constante et continue: Faites ce qu'il vous dira. Elle n'a pas de programme précis, elle ne vient pas nous dire rien de nouveau, mais plus, elle aime être appelée, simplement sa foi accompagne notre foi. Et vous le savez, ils ont vécu l'expérience de ce que nous partageons. Vous tous, tous les paraguayens, ont une mémoire vivante, celle d'un peuple qui a incarné ces paroles de l'Evangile. Je souhaiterais rendre hommage de façon particulière aux femmes et aux mères paraguayennes qui avec courage et abnégation, ont su relever un pays défait, abattu, submergé par une guerre inique. Vous avez la mémoire, vous avez les gènes de celles qui ont reconstruit la vie, la foi, la dignité de leur peuple, avec Marie. Elles ont vécu des situations pourtant très difficiles qui selon une logique commune serait contraire à toute foi. Elles, au contraire, poussées et soutenues par la Vierge, sont restées croyantes, espérant contre toute espérance. Quand tout paraissait s'écrouler, avec Marie elles ont dit: Nous ne craignons rien, le Seigneur est avec nous, il est avec notre peuple, avec nos familles, faisons ce qu'il nous dit. Elles ont alors trouvé et trouvent encore aujourd'hui la force de ne pas laisser cette terre s'écrouler. Que Dieu bénisse cette persévérance et nourrisse leur foi, que Dieu bénisse la femme paraguayenne, la plus glorieuse d'Amérique".


"Comme peuple, nous sommes venus chez nous, dans la maison de la patrie paraguayenne, écouter une fois encore ces paroles qui nous font tant de bien: Réjouis-toi, le Seigneur est avec toi. C'est un appel à ne pas perdre la mémoire, à ne pas perdre les racines, les nombreux témoins qu'a reçu le peuple croyant et marqué par ses combats. Une foi qui s'est fait vie, une vie qui s'est fait espérance et une espérance qui les porte à faire primer la charité. Oui, à l'égal de Jésus, ils continuent de donner la première place à l'amour. Soyez les porteurs de cette foi, de cette vie, de cette espérance. Vous paraguayens, soyez les artisans d'aujourd'hui et de demain". Le Saint-Père a ensuite invité l'assemblée à prier: Dans ton Eden de Caacupé, voici ton peuple Vierge pure qui te donne son amour et sa foi. "Tous ensemble!" -s'est-il exclamé:Dans ton Eden de Caacupé, voici ton peuple Vierge pure qui te donne son amour et sa foi. Priez pour nous, sainte Mère de Dieu, pour que nous soyons dignes d'obtenir les promesses et les grâces de notre Seigneur Jésus Christ. Amen". Après la messe, le Pape a renouvelé l'acte de consécration du Paraguay à l'Immaculée Conception miraculeuse de Caacupé, qu'avait prononcé Jean-Paul II, le 18 mai 1988, dans ce sanctuaire, au cours de son voyage apostolique au Paraguay.

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